L'accès à ce lieu est d'une simplicité enfantine. Il suffit d'enjamber le petit muret de parpaings (haut d'à peine un petit mètre) et se diriger tranquillement vers l'entrée du château. Seulement voilà, le bâtiment est situé en face d'une zone habitée, et nous serions vite vus. Nous contournons donc le site par l'est du domaine, et escaladons ce qui reste d'un pauvre vieux mur écrasé par un arbre déraciné.




Après avoir marché une petite minute sur le domaine (dont l'herbe est entretenue, signe qu'il faut faire un peu attention), nous entrons dans le château et découvrons un lieu complètement vide, très tagué, et également bien dégradé. Dans chaque pièce, les tags vont de la simple signature à la mini-fresque. Quelques détritus jonchent le sol, rien de dramatique, mais on a l'impression qu'on arrive trop tard et que le lieu est visiblement le squat du coin (mégots etc) pour de nombreuses personnes. Ci-dessous, la cuisine et sur la cinquième miniature, un truc bien dangereux :











A un endroit du château, le plancher du premier et deuxième étage a disparu. Le trou dans la toiture tout en haut laisse suggérer qu'à force que la pluie entre, le plancher ait pourri et se soit effondré de lui-même. Mais vu la force de l'effondrement, j'ai l'impression que sous les combles il devait y avoir une citerne d'eau en béton, probablement bien trop lourde pour le vieux plancher.



Nous continuons notre exploration du rez-de-chaussée et sortons du château par la petite cour située juste derrière. C'est ici que l'on voit le mieux que le château a été modernisé à une époque (inconnue). On a gardé la façade puis rajouté des petites ailes de chaque coté. Dans une des ailes, la cuisine (par laquelle nous sommes entrés), puis de l'autre coté, la chaufferie, un lavoir, et le garage. Là encore, tout est assez destroy, et il n'y a pas masse de choses intéressantes à voir à part peut-être de curieuses petites caves à vins creusées dans une sorte de mini-rempart construit sur le dénivelé menant aux écuries (aujourd'hui rasées).

















Nous revenons aux rez-de-chaussée et découvrons alors une pièce (vide comme toutes les autres) mais possédant un certain charme, et rappelant la salles des singes du Château des Singes. Détail intéressant, cette salle possède une mini-bibliothèque. Le meuble ne comportant plus ni livres ni étagères, on voit à travers un petit escalier très raide menant à la chaufferie. Cette mini-bibliothèque pivote, et rappelle celui de la planque d'Anne Frank, donnant un petit cachet sympathique au lieu, même si le passage en lui-même ne mène à rien d'extraordinaire. Vu l'état du site, je suis même étonné que la bibliothèque soit encore là, et pas brûlée ou saccagée. Ci-dessous, le meuble en question.



Ci-dessous, la première miniature est ce que l'on voit du haut du petit escalier. La deuxième miniature est ce que l'on voit depuis la toute petite pièce en haut de cette escalier. Un passage mène à la chaufferie (troisième miniature) et sa forme originale. La visite continue via des escaliers très endommagés. Ici et là, des pièces vides, taguées, sans rien de vraiment cool à voir à part peut-être un graf du Roi Charles V + III = VIII + VIII = XVI (du merveilleux film "Le Roi et l'Oiseau").



















Nous arrivons ensuite à l'endroit où le plancher s'est effondré. Sur la photo ci-dessous vous pouvez voir que le sol est vraiment craignos : impossible de passer pour aller voir ce qui se passe dans la pièce suivante. Enfin, impossible, non, on pourrait passer en s'agrippant très fort au rebord de la fenêtre, mais est-ce que le risque en vaut la peine, sachant que plus loin il y a probablement une autre pièce vide et taguée ? Nous ne passons pas et continuons vers le deuxième étage...



Deuxième étage: rien à signaler. Tags et pièces vides. Seule chose intéressante : on a une jolie vue sur le sol effondré, ci-dessous. Le bois semble encore pas trop mal mais il s'éffrite comme du brownie dès qu'on y touche.



La visite se termine en découvrant d'autres pièces sans surprises et un escalier en colimaçon (en bois) très endommagé. Le grenier est pas trop mal avec sa grande cheminée en briquées rouges avec au fond le lieu où s'est produit l'effondrement. Ce château n'est clairement pas le spot du siècle, mais je suis quand même content d'y être allé pour pouvoir parler en connaissance de cause. Ci-dessous après les miniatures, la façade toute propre et la pelouse entretenue. Un petit coucou à Accès Interdit qui m'a accompagné lors de cette visite !















Le lieu ne m'ayant pas laissé un souvenir particulièrement enchanteur, c'est sans grande motivation que je suis allé faire un tour sur Géoportail. Et là, surprise, je tombe sur deux photos aériennes de 1978 assez incroyables. On y découvre le château en parfait état ! On peut discerner un tracteur, une voiture, des rondins empilés, des chemins aujourd'hui effacés par la végétation...





Ci-dessous, le château en 1999, visiblement abandonné depuis un bon bout de temps.



Ci-dessous, le château en 2011. La photo est obsolète puisque les écuries/communs (bâtiment rouge à droite) ont été détruites. Au fil du temps, la seule chose qui ait conservé un peu son état d'origine est le lac rectangulaire situé à gauche sur l'image. Au milieu de ce lac, un petite île artificielle qu'on voit un peu sur la photo. Rien d'extraordinaire cependant, on est loin de la magie du Domaine des III Colonnes.



Ci-dessous des photos faites en Mai 2021 :































MISE A JOUR MARS 2022 : Le Château de Crespières a été racheté par Angelys Group. Ce n’est donc plus un lieu «urbex». Coïncidence amusante : le jour où je suis venu tourner une vidéo au drone, je suis tombé sur Youri Buratti (Directeur Général Angelys Group Monuments Historiques) qui m’a très gentiment laissé faire ma vidéo en attendant qu’une équipe de TV78 vienne pour l’interviewer au sujet du rachat et de la future rénovation. Ci-dessous, ma vidéo tournée avec le drone. Musique : Lone Runner



Ci-dessous le sujet de TV78 tourné le même jour (YOUTUBE - ARCHIVE)



Ci-dessous la vidéo d’Angelys Group à propos du projet (YOUTUBE - ARCHIVE)



Ci-dessous le site en février 2023, merci à Claudine pour les photos !







Ci-dessous le site à la fin de l'été 2023, merci à Manu pour la photo !