Important : Pour des raisons de confidentialité, de conservation, de sécurité (etc) je ne donnerais pas la localisation de cet endroit. Merci de votre compréhension.


Après être sorti du Château du Roi Charles (visite faite en compagnie de Accès Interdit), nous reprenons la route et nous dirigeons vers un autre spot. Il s’agit cette fois d’une petite maison ne payant pas de mine en l’observant via Street View. Sera-t-elle cool une fois sur place ? Surprise en arrivant : la maison n’est pas abandonnée, du moins «plus» abandonnée, comme l’indique un portail tout neuf et un bloc alarme tout frais. Légère déception…

Mais je me dis alors que n’ayant pas le numéro exact de la maison, il s’agit peut-être d’une autre située juste à coté. Nous apercevons une maison en face. Est-ce celle-là ? La porte du garage est fermée, mais surprise, celle du mur ceinturant la maison est ouverte. Vu la situation de la maison, c’est très étonnant, et c’est un gros coup de chance car en cas de porte fermée il n’y a aucun autre accès. Nous passons la porte et je tourne le verrou derrière moi : nous pouvons à présent explorer la «Maison aux Enfants» (c'est sous ce nom qu'on m'a envoyé sa localisation) en toute tranquillité.

Ce qui frappe en premier, c’est que le jardin n’est plus entretenu depuis bien longtemps. On trouve pêle mêle de vieilles chaussures, des poussettes, un verre avec une brosse à dent contre un mur… Évoluer vers le fond du jardin n’est pas de tout repos avec les orties et les ronces, mais le résultat est payant : il y a un joli puits, profond et contenant encore de l’eau. C’est toujours rigolo de laisser tomber une pierre au fond d’un puits.














La maison est encore plus petite que je ne l’imaginais. La visite sera courte, mais peut-être riche en découvertes. Deuxième coup de chance : après être entré grâce à une porte non verrouillée, nous voyons que des gens ont fait un petit trou dans les parpaings de la porte principale de la maison. Nous pénétrons alors dans une demeure sombre, très sombre, et je me dis alors que j’ai été vraiment bête d’oublier ma lampe.



Quelque objets trainent ici et là. Il semble que la maison ait été squattée durant un temps, mais elle est maintenant trop en bazar pour qu'on puisse imaginer que quelqu'un y «vive» de manière régulière. Détritus un peu partout, poussière et crasse, mais également des objets encore en bon état à certains endroits. Une lampe frontale sans piles, une bible, une valise remplie de livres... Pourquoi cette maison s'appelle-t-elle la «Maison aux Enfants» ? Peut-être à cause des deux autres poussettes qu'on trouve dans le salon.












Dans la cuisine, une lettre écrite en russe traine sur le buffet. En voici une traduction approximative d'après une personne parlant cette langue. Si vous avez de meilleures connaissance en russe et voulez m'envoyer une meilleure traduction, n'hésitez pas.

«En ce moment, à l'époque de ma jeunesse, je peux sous le nom de "Babaïan" (dont la racine est "baïan", ce qui en argot veut dire "seringue") écrire des livres qui expliquent la conception de la réalité chez le junkie. C'est-à-dire que le nom communique les qualités de l'objet et l'actualisation de sa projection au monde, c'est-à-dire l'enseignement qui explique (mots illisibles) C'est-à-dire que le nom communique de l'objet (mot illisible) et son actualisation dans le monde (mots illisibles) correspondant à la mesure de la réalité des choses (mot illisible). On fonde donc le terme de "bédo" sur ce que la cigarette de marijuana laisse entre les doigts. A la suite de ce (mots illisibles) magique, dont le docteur Baïan a facilement pu (mot illisible) un narcologue.» Ci-dessous, le document.




Que fait ce document ici ? Dans la maison, pas de trace flagrante d'occupant russe ou russophone, juste des livres en français dans une valise. Nous continuons notre visite et montons un escalier en colimaçon assez cool, comparable à ceux qu'on peut trouver dans les églises. Nous arrivons alors à l'étage et découvrons des pièces assez vides, mais comportant ici et là quelques objets. Une poêle à frire dans le lavabo de la salle de bain, plein de fringues éparpillées dans une pièce...







A un moment, dans une chambre comportant deux fauteuils et un mini-camion en plastique pour enfant, mes yeux remarquent des revues posées sur le rebord de la fenêtre. De loin on dirait des revues pornos, mais en s'approchant plus près...







D'accord, c'est donc pour ça que cette maison s'appelle la «Maison aux Enfants» sur mon fichier Google Earth. Est-ce que ces revues appartiennent à l'ancien propriétaire ? Probablement. Celle de droite date de 1996 mais je n'ai pas du tout le souvenir d'avoir vu des revues comme ça dans les papeteries des années 90 entre Union et Hot Vidéo. J'imagine donc qu'elles ont été achetées par correspondance par l'ancien propriétaire, et pas apportées là par un éventuel squatteur. La présence de petits ours en peluches à coté des revues donne un côté franchement glauque. Une mise en scène réalisée par de précédents explorateurs/photographes ? Possible. C'est sur cette découverte assez surprenante que se termine cette courte visite.