Important : Pour des raisons de confidentialité, de conservation, de sécurité (etc) je ne donnerais pas la localisation de cet endroit. Merci de votre compréhension.


J'avais déjà tenté de visiter cette grande et belle villa abandonnée en 2017 mais manque de pot, l'accès était impossible. Je me disais alors que je reviendrais un autre jour. Ce beau jour arriva et j'eu le plaisir de pouvoir enfin explorer ce bâtiment dont l'état fait peine à voir. Pour commencer, voici quelques photos de l'extérieur. Bien que l'accès ne soit pas bien compliqué, on remarque une belle absence de tags ou grafs. Il faut croire que cette villa n'est pas si connue que ça ? Le lierre grimpe un peu partout et il y a une ambiance plutôt mélancolique qui me rappelle mes toutes premières visites de ce genre de lieu, quand on était petit et qu'on allait explorer la "maison hantée du quartier", la peur au ventre, craignant de tomber sur quelque chose de pas rassurant. On remarque pas mal de parpaings empêchant d'entrer. Qui dit parpaing dit aussi que le lieu (du moins le rez-de-chaussée, et la moitié du premier étage) sera plongé dans l'obscurité. Pas facile pour documenter la villa, mais tant pis, et en fait, tant mieux si ça fait rebrousser chemine à des personnes mal intentionnées.





Une fois à l'intérieur, la visite débute concrètement en faisant attention à ne pas faire trop de bruit (on ne sait jamais, je ne suis peut-être pas seul ?) et en avançant le plus lentement possible pour essayer de trouver des détails, des traces de vie passée qui pourraient m'indiquer sur qui a vécu ici, ou comment fut utilisé le lieu. La présence des parpaings n'est finalement pas si gênante, j'arrive à avoir une lumière suffisante pour immortaliser ce que je peux.

La première pièce que je visite est le salon. D'emblée le constat est sans appel : il y a vraiment beaucoup de travail pour qui voudrait réhabiliter la villa. Peinture écaillée, plafond qui s'effrite, gravats un peu partout, plancher incertain... Malgré cette ambiance de décrépitude, une sorte de sérénité règne ici, à cause de l'escalier situé non loin de là (protégé par une bâche au sommet de la villa) qui arrive à baigner un coté du salon d'une douce lumière bleu turquoise, formant un joli contraste avec la lumière jaune venant de l'autre côté. La cheminée est également très belle, incroyable qu'elle ne soit pas vandalisée. Ci-dessous, des images.



Avant d'aller voir de plus près le bel escalier turquoise j'entre dans une pièce juste à coté du salon. Je découvre un matelas, une table de nuit de fortune, et beaucoup de bouteilles vides posées juste à coté. Le lieu a visiblement été squatté pendant un moment, ou alors c'est le petit squat des jeunes du coin... En tout cas cette pièce semble utilisée. L'est-elle encore aujourd'hui ? J'en doute.

Nous arrivons alors au bel escalier. Depuis que la toiture a disparu (probablement un incendie comme c'est souvent le cas dans ce genre d'endroits) une bâche empêche vaille que vaille l'eau d'entrer dans la villa, mais tout n'est pas étanche à 100% et l'eau a fait des dégâts considérables : certaines marches sont pourries, d'autres sont effondrées... A gauche de l'escalier, l'entrée du bâtiment est encore plutôt jolie. Utilisant le retardeur, je me place hors-champ et éclaire un peu cet endroit. Le contraste entre la lumière rose et l'escalier turquoise ne rend pas trop mal.



Aller au premier étage n'est pas sans risque, et je le fais le plus lentement possible en m'accrochant fortement à tout ce que je peux. Une fois sur le vaste palier je peux accéder à différentes pièces ne contenant plus que le strict minimum : évier, radiateur, placards, baignoire... Il ne reste vraiment plus rien et l'on sent que tout a été vidé il y a un bout de temps. La lumière étant (par chance) très forte ce jour-là, les pièces sont tout de mêmes un peu éclairées car les volets laissent passer un peu de lumière. Mais en hiver tout doit être bien sombre...









Le deuxième étage est tout aussi dangereux en terme de visite : l'escalier a subi des dégâts un peu plus graves qu'au niveau inférieur, mais atteindre ce niveau est possible en prenant beaucoup de précautions. Une fois en haut je vois d'un peu plus près cette fameuse bâche qui donne sa couleur particulière à l'escalier. Ici, le fait qu'un mur soit manquant donne l'impression d'être dans une immense chambre baignée de lumière turquoise. Une poubelle portant le blason de la ville traine à cet étage, signe que des ouvriers municipaux sont passés par là. Le bâtiment doit avoir une importance certaine pour ne pas avoir été purement et simplement rasé. Peut-être est-il classé ?

A cet étage les dégâts sont visibles dans chaque pièce, et c'est un véritable chaos : murs fissurés, plafond effondré, poutres en travers, volets ouverts laissant passer le vent, la pluie etc. Il n'y a malheureusement (je pense) plus grand chose à faire ici. Dans une pièce, on peut voir la charpente de la toiture, et étrangement celle-ci semble en très bon état, comme si elle avait été consolidée (voire même refaite) à un moment donné, mais que ca n'avait pas empêché tout le reste de s'écrouler.

















La visite étant terminée, je vais faire un tour à la cave, presque entièrement plongée dans le noir, histoire de voir si il y a quelque chose d'intéressant. Malheureusement, elle est plutôt vide et il n'y a pas grand chose à se mettre sous la dent à part la grande cuve.

Une fois ressorti de la belle villa j'en fais le tour plusieurs fois afin d'essayer de capter son esprit, son essence, sa beauté. Elle est assez haute mine de rien, avec ses deux étages. Et plutôt jolie malgré son état d'abandon... Vraiment un lieu particulier que je suis heureux d'avoir documenté avant qu'il ne disparaisse.



Ci-dessous deux bouts de cartes postales anciennes montrant la villa telle qu'elle était lors de sa belle jeunesse. Après quelques recherches j'ai appris que la villa fut construite au début du XXème siècle. Rachetée par l'hôpital situé à proximité au début des années 2000, quatre logements de fonction y furent installés, mais une année plus tard un incendie eut lieu, d'où l'installation de la bâche turquoise...

Niveau vues aériennes, j'en ai trouvé quelques unes remontant aux années 50, mais la qualité n'était jamais très bonne, du coup la première image que je peux vous montrer remonte à 2004, et montre la villa apparemment en bon état. Est-elle habitée à cette époque ? Difficile à dire, mais la pelouse semble entretenue. Chose étrange, cette vue date d'après l'incendie décrit plus haut, mais il n'y a pas de trace d'incendie. Sûrement une erreur.

Ci-dessous, 2011. Nous sommes quelques années après l'incendie. On remarque bien la bâche. La pelouse autour de la villa semble indiquer que le lieu n'est pas entretenu, et à priori en vente, ou à l'abandon.

Enfin, ci-dessous, deux vues, datant de 2014 et 2016, et montrant un peu mieux la villa.