Important : Pour des raisons de confidentialité, de conservation, de sécurité (etc) je ne donnerais pas la localisation de cet endroit. Merci de votre compréhension.

Nous arrivons en fin de matinée. Il fait très beau, les arbres n'ont quasiment plus de feuilles, impossible de rater le spot (qui était déjà assez simple à trouver une fois sur place). La lumière rasante de l'hiver est magnifique et donne une teinte un peu rosée à l'édifice. Pourrons-nous entrer ? L'accès semble simple comme bonjour, mais ne nous emballons pas, peut-être qu'une fois sur le terrain toutes les portes et fenêtres seront fermées, peut-être y aura-t-il une alarme�



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La façade donnant sur la rue est magnifique avec toutes ses couleurs : briques noires, briques rouges, damier� La toiture, bien que très endommagée, est encore très belle, en particulier les deux grandes cheminées et le clocher. Un peu partout, les carreaux des fenêtres sont brisés , donnant un aspect lugubre au lieu. Le château doit être presque invisible en été avec tous ces arbres poussant devant, dedans, dessus, un peu partout. Je ne suis pas mécontent d'être venu ici en hiver.

















Nous faisons le tour du château et arrivons au point d'entrée. Je ne vois qu'une simple clôture à enjamber. Incroyable, une simple clôture de rien du tout. Mais à peine avons-nous le temps de nous diriger vers la clôture qu'une camionnette de La Poste vient pile se garer sur le parking situé en face de l'accès. Un simple arrêt ? Même pas, le postier ouvre sa portière, reste assis dans son fauteuil, et se met à manger tranquillement son sandwich.

Nous attendons la fin de sa pause déjeuner (qui ne dure heureusement qu'une vingtaine de minutes) puis nous redirigeons vers la clôture, cette fameuse et simple clôture qui n'est qu'à une dizaine de mètres devant nous. Manque de bol, une autre voiture se gare pas loin, et trois personnes en sortent pour venir photographier le château de l'extérieur comme je l'ai fait quelques instants avant. Ils ne restent pas longtemps, à peine quelques minutes, puis repartent. Bon, on peut y aller cette fois ? Allez, on y va.

Arrivés devant la clôture, je fais ce que j'aime faire à chaque fois : prendre en photo ce qu'il y a autour de l'édifice. Ici ce sont trois petites caravanes disposées sur un terrain en mauvais état. Détritus, palette, déchets divers� Nous enjambons la clôture.

Clôture enjambée. Je tends la main à Vanessa pour l'aider à passer. A peine l'ai-je aidée que j'entends un bruit devant moi, à coté des caravanes. Un bruit de quelqu'un courant rapidement sur des feuilles mortes. Puis des aboiements répétés : trois ou quatre jeunes rottweilers arrivent sur nous, à un mètre cinquante. Ils pourraient nous bondir dessus, pourtant ils ne le font pas. Cette scène dure à peine cinq secondes. Cinq secondes durant lesquelles nous avons juste le temps d'enjamber à nouveau la clôture, cette fois-ci pour sortir, et nous éloigner de quelques mètres. Bonne surprise : les rottweilers n'ont pas sauté par-dessus la clôture. Vu qu'ils n'ont apparemment été dressés que pour aboyer, j'en profite pour en photographier un en souvenir. On le voit bien sur la photo ci-dessous.

Voyant qu'il ne sera pas possible de visiter le château, je me console avec ce que je peux photographier depuis la rue, et aperçois un petit panneau que je n'avais pas vu en arrivant sur le site� Bon, et bien ça ne sera pas aujourd'hui que je visiterais ce château. Tant pis. Même si il est très délabré, j'aurais adoré voir l'intérieur. L'exploration urbaine, ça ne marche pas à tous les coups. Aujourd'hui, pas de visite, comme au Château de la Barrière Jaune.

Mise à jour Juillet 2022 : revenu sur place, j’ai pu cette fois-ci enfin visiter l’intérieur de cette grande et belle ruine. Le résultat de cette nouvelle visite figure dans mon troisième livre, «Glauque-Land 25 ans d’Urbex en France», que vous pouvez commander sur cette page. Ci-dessous une des photos figurant dans le livre.



Maintenant un peu d'histoire, de cartes postales anciennes et de vue aériennes : ce château a été construit au début du XXème siècle par le Maire de la ville, qui était également architecte. Il a lui-même dessiné les plans du château d'après ce que j'ai pu lire. Chose amusante, il tenait à ce que le château soit plus haut que l'église du village. Au début des années 20, il part s'installer dans les Yvelines, n'ayant plus les moyens de mener la vie de château. Il mourra au début des années 60 dans la misère. C'est à partir de cette période que le site sera utilisé par une communauté religieuse jusqu'au début des années 80. Aujourd'hui, il appartient à la personne vivant dans les caravanes vues plus haut. D'après ce que j'ai pu lire sur Internet, plusieurs commentaires/témoignages parlent d'une personne brutale et n'hésitant pas à insulter, menacer de mort, ou carrément sortir le fusil. Après coup je me dis qu'on a eu de la chance de ne tomber que sur des chiens qui n'ont fait qu'aboyer !







Maintenant, des vues aériennes, et des belles. Ci-dessous, une vue aérienne faite le 20 Novembre 1973. Le château semble en bon état et entretenu vu les jardins situés près de la rue, et le parc en haut de l'image.



Ci-dessous, une vue aérienne encore plus belle, et faite le 15 Aout 1974. Ce qui est bien avec cette photo faite à basse altitude, c'est qu'on ne voit pas que la toiture. La photo n'est pas du tout parfaitement verticale comme avec un satellite. Ici on peut admirer les murs, les fenêtres, et imaginer un bâtiment bien plus «consistant» que le triste spectacle actuel. Encore une fois merci Géoportail pour ces images.

Ci-dessous, une vue aérienne faite le 21 Février 1975. C'est presque la même vue que la photo ci-dessus, mais dans l'autre sens : on ne voit pas la façade avec le joli jardin, mais on voit mieux le parc situé derrière le château (et où sont actuellement installées les caravanes).

Enfin, on termine avec deux vues satellite de mauvaise qualité. Tout d'abord une vue Google datée du 31 Décembre 2003, puis une autre, datée du 7 Mars 2011. Ces images sont de mauvaise qualité mais permettent cependant de se faire une très bonne idée de l'état de délabrement avancé du lieu.