Important : Pour des raisons de confidentialité, de conservation, de sécurité (etc) je ne donnerais pas la localisation de cet endroit. Merci de votre compréhension.


Il est tôt dans la ville du Château de la Barrière Jaune. Pas un habitant en vue, à peine une voiture passant toutes les cinq minutes. Il fait froid et l’herbe givrée craque agréablement sous nos pieds. La lumière rasante de l’hiver donne de beaux résultats sur la pierre vieillie, le moment est bien choisi par Iloe pour venir faire des photos de ce lieu. Le domaine est encore un peu dans l’ombre, comme assoupi, dans quelques instants ce sera fantastique...

Passant un doigt sur les gouttes pendant à quelques arbres dénudés, je constate qu’elles sont dures. L’eau est gelée, on a beau secouer un peu la branche, tout est figé. Sensation sympathique (et poétique) qu'autour de nous le temps s'est arrêté.

La grille (bien pointue et rouillée) ne donne pas envie de l’escalader. Un trou à un endroit pourrait être utilisé mais il est bien trop près d’une maison habitée. Heureusement, rapidement, on voit un passage à coté. Ci-dessous, nous nous engageons sur le domaine via cet entrée, rêvant déjà à l'intérieur du château.

Devant nous apparaît une des deux dépendances jouxtant le château. Le lieu rappelle beaucoup le Château Rothschild, bien qu’un peu plus délabré. L’absence de tags confère un personnalité propre à l'endroit : pas un graf pour nous rappeler que des gens sont venus marquer leur territoire. Ici, il n’y a que le château et c’est presque comme si nous étions les premiers à le visiter après des années de dégradation naturelle. Sentiment très grisant renforcé par tous les arbustes poussant sur ce qui reste de la toiture, et le lierre très présent comme souvent.




Quelques vitres sont encore là malgré les intempéries, la végétation et les pierres qui s’effritent. Pas mal. L’intérieur doit être sympathique (même ruiné) et donne très envie d’entrer. Problème : au bout du chemin l’accès est bloqué. Il y aurait bien moyen d’entrer en escaladant une des fenêtres mais le tout semble dangereux.




Nous pesons le pour et le contre : entrer ici ? Discret au possible et rapide. Inconvénient : la toiture effondrée fait que le sol est jonché de vieilles poutres, très humides, glissantes et gelées. Passer par ici serait un peu inconscient, le plancher étant lui-même en très mauvais état. Nous rebroussons donc chemin en faisant un grand tour pour voir si on peut entrer par derrière.

Quelques minutes plus tard, nous sommes de l’autre coté du domaine, pile à l'opposé de la barrière jaune. Longeant le grillage à la recherche d’un accès praticable, nous découvrons ce qui ressemble à un endroit abandonné. Bien que complètement inintéressant comparé au château que nous sommes venus visiter, le lieu (ci-dessous) dégage quelque chose de mystérieux et pas désagréable. Je pense aussitôt au film «Ca» (que j’aime beaucoup pour pas mal de raisons) et à la fameuse station de pompage que l’on voit à plusieurs moments (deuxième photo ci-dessous).

Le petit canal à coté de l’édifice avec sa pancarte «BAIGNADE INTERDITE» m’amuse un peu : des gens (des ados du coin ?) se baignent vraiment ici ? Glauque et pas très rassurant, mais sympa niveau ambiance.



Essayant de contourner l’édifice afin de pénétrer sur le domaine, Google Maps nous fout un coup de déprime : même en arrivant à passer du coté de l'édifice mysterieux, il faudrait passer par une propriété privée pour accéder au domaine du château. C’est donc mort, à moins de passer par le passage dangereux cité plus haut - ce que nous ne ferons pas.



Venir explorer un endroit abandonné et repartir bredouille est assez rare, mais un peu pénible vu qu’on se fait forcément pas mal de films en route quand le lieu est beau : «Je vais photographier le lieu de face, de coté, je vais explorer la cave, voir si il reste des choses, je vais tenter de monter à l’étage, voir si il reste de belles statues, ça va être bien chouette !». Sauf que, non, des fois c’est pas chouette. Des fois il n'est pas possible d'entrer. Tant pis, ce n’est que partie remise, on reviendra en été ! A très bientôt, joli château, pense à ne pas t'effondrer pendant notre absence...






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