Important : Pour des raisons de confidentialité, de conservation, de sécurité (etc) je ne donnerais pas la localisation de cet endroit. Merci de votre compréhension.

Cette visite commence en toute tranquillité par une vision assez rare : pas de grille empêchant d'accéder au château, ni même de panneau en interdisant l'accès. Comme si le lieu était réellement abandonné (à priori sans héritiers, mais c'est dur à confirmer) et aussi ouvert qu'une maison ou une ferme en bord de route. Du moins, l'enceinte extérieure... En sera-t-il de même pour le bâtiment ?

Nos pas suivent un chemin qui semble emprunté par d'autres personnes. Sur notre droite, une ancienne structure s'est pris un arbre sur la tête. L'ancien colombier ? Probablement. Il y aurait une chouette photo à faire en grimpant sur le tronc de l'arbre, mais nous sommes trop excités à l'idée d'entrer dans l'ancestrale bâtisse pour nous attarder près du colombier. Sur notre gauche, un autre bâtiment nous tends les bras, mais nous le négligeons : direction le château !







La façade est encore en très bon état comparé à d'autres châteaux que j'ai pu visiter (Château Moussorgsky, Domaine des III Colonnes, Manoir à la Lanterne etc), et il y a même quelques rares décorations plutôt jolies comme cette tête dépassant du mur, ou les deux personnages sculptés de part et d'autre de l'entrée (celui de gauche est complètement recouvert de lierre).





La grande porte principale étant complètement envahie de ronces, nous nous demandons si nous pourrons entrer, et comme à chaque fois nous nous disons «Bon, il y a sûrement un accès derrière…», et, bingo, une porte est effectivement ouverte. C'est donc avec un certain soulagement mais également une grande sérénité (pas de panneau, aucune interdiction d'accès) que cette visite débute…





Le vieux château est tout silencieux. Aucun bruit, aucun son, tout est très calme. Le rez-de-chaussée étant assez sombre, je monte directement tout en haut pour essayer de saisir des pièces où la lumière est bonne. Je découvre alors un grenier en très mauvais état, où plusieurs bassines ont été posées pour empêcher que la pluie entrant par les trous dans la toiture ne fragilise le plancher. Peine perdue, tout est humide, en décomposition, et surtout, ultra-dangereux. Il y a vraiment des zones où l'on pourrait passer à travers le plancher. A certains endroits, des planches ont même été retirées (car considérées inutilisables, j'imagine). Quelques étais ici et là soutiennent ce qui tient encore debout. Visiblement le lieu n'est plus entretenu depuis un bout de temps.







Je descends un étage plus bas et prends le temps de visiter un niveau assez magnifique : grosses pierres, cheminées, fenêtres, escalier en colimaçon, portes voutées, c'est vraiment magnifique, et surtout très peu dégradé. On sent qu'il y a du passage (tags, baignoires en plein milieu des pièces), mais pas tant que ça. Dans ce qui était l'ancienne bibliothèque, une autre bassine est encore là, ne servant plus à rien vu l'état du plancher assez flippant, qui fait que je n'ose pas trop m'aventurer vers cette petite salle de bain lumineuse que je me contente de prendre en photo de loin.





















Les volets étant fermés, faire des photos ici n'est pas facile, et c'est avec un peu de peine que je capture les détails de cette pièce, comme ce radiateur posé dans un coin, où ces curieuses vignettes Panini tirées de «Rox et Rouky» (qui devaient être invisibles à l'époque où la bibliothèque était remplie de bouquins). Ayant fait quelques recherches, j'ai une petite idée sur qui a collé ces vignettes ici, mais c'est difficile d'en être sûr.





Depuis la porte de la bibliothèque, la vue sur l'escalier en colimaçon est assez sublime, surtout avec ce passage juste au-dessus permettant d'accéder à une autre pièce.







Descendant le fameux escalier, je découvre d'autres pièces, assez grandes, et filant un peu la déprime si on imagine cinq minutes la misère que ça doit être d'entretenir un tel lieu : toiture, chauffage, usure naturelle etc. Ces lieux étaient à l'époque entretenus par tellement de monde (et par tout un système), aujourd'hui il est tout simplement impossible (à moins d'être milliardaire) d'entretenir seul (ou même à deux à une bâtisse de ce type. On dit souvent qu'une maison, même toute simple, n'est jamais «finie», alors imaginez un vieux château qui craque…







La visite se termine par une très belle pièce au rez-de-chaussée dans lequel trône un vieux piano Pleyel. C'est évidement une mise en scène(le piano se trouve comme par hasard proche de la seule source de lumière) mais l'installation a cette fois un air de naturel assez bienvenu qui fait que je n'ai trop pas l'impression de photographier le travail de quelqu'un, mais le lieu tel qu'il est, enfin, presque.





Une fois dehors, nous repassons devant la structure défoncée et disons au revoir au beau château. Une visite assez rapide où il n'y a pas grand-chose à dire, mais niveau visuel c'est vraiment une claque : façade, escalier, piano, bibliothèque, très peu de tags ou de dégradations… Ce n'est pas tous les jours qu'on se promène dans un tel lieu aussi facilement et sans le moindre panneau nous intimant l'ordre de ne pas franchir le seuil du domaine.