Important : Pour des raisons de confidentialité, de conservation, de sécurité (etc) je ne donnerais pas la localisation de cet endroit. Merci de votre compréhension.


A peine arrivé devant la villa, on est frappé par sa beauté. De la meulière, des décorations, de la brique rouge, un beau toit en ardoise, le tout rappelant une sorte de petit château Légo des années 80. L’ensemble me fait penser au Manoir du Sanglier, sauf qu’ici, la végétation n’est pas du tout entretenue, on marche sur des orties, des ronces etc. Contre le mur de la façade sud, je distingue un cadran solaire.



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C’est effectivement un beau cadran solaire, placé à un endroit qui fait qu’il est encore en parfait état, enfin presque, l’aiguille me parait tordue. Juste sous le beau cadran, un texte : «L’ombre de mon aiguille a cheminé sans bruit de l’aube matinale au soir crépusculaire. Homme, suis la leçon de mon cadran solaire : travaille avec le jour et dors quand vient la nuit.» C’est rare de lire des choses de cette teneur dans un endroit abandonné, ça change des tags…



Après avoir fait le tour de la villa, nous entrons. Légère déception : le lieu n’est pas aussi beau à l’intérieur qu’à l’extérieur. Une rénovation (arrêtée depuis quand ?) n’a pas laissé grand-chose d’authentique sur place. Les boiseries sont toujours là, un bel escalier nous regarde depuis le fond du couloir, mais un peu partout, des sacs de plâtre, des outils de chantier, et quelques tags/grafs.



Chose curieuse : le lieu étant assez accessible, je suis étonné de découvrir un piano. Un piano certes privé de ses touches noires, mais qui «marche» encore, et surtout, qui n’est pas tagué, pas gaffé, et pas détérioré. Pourquoi ? Mystère. Avant de monter à l’étage, je passe devant un tag : «Y’a un macchabée dans la cave !» inscrit par une personne cherchant visiblement à coller la frousse aux visiteurs passant après lui. Manque de bol, c’est le matin, il fait très beau, et cette villa dégage trop de sérénité pour être émoustillé par un tag pas bien original.


















A l’étage : des pièces vides, ayant subi un début de rénovation. Des murs en placo ici et là, encore des tags, pas beaucoup de mobilier, et un beau miroir. L’escalier permet d’accéder à un deuxième étage lui aussi assez vide. Le charme des pièces a pas mal morflé suite à la rénovation mais les fenêtres et les boiseries encore présentes ont un certain cachet. Dans une pièce, une personne prénommée Richard a inscrit son prénom. Bravo Richard, trop classe.




Faisant quelques photos dans une pièce, mon œil est attiré par un petit truc collé à une porte. Je m’approche et découvre un autocollant Limahl ! Marrant de trouver ça ici. Vous ne connaissez pas Limahl ? Mais si, c’est le chanteur (à la coupe farfelue) de la chanson du film «L’Histoire Sans Fin». Ce sticker peut éventuellement permettre d’imaginer que la chambre où je me trouve était celle d’un enfant, ou du moins un ou une ado des années quatre-vingt. Pour le clip, c'est par ici.


































La visite de la cave est assez rapide. Pas de macchabée évidemment, plutôt des objets de chantier. Une seule pièce attire mon attention : une petite pièce obscure possédant un soupirail de toute beauté, formant avec la lumière du jour un motif étrange, comme une tête de mort avec trois yeux. (Deuxième miniature ci-dessous.) C’est assez rigolo que l’on trouve un motif aussi beau (ou du moins, recherché) à la cave, cela prouve une certaine attention portée aux détails : tout doit être joli, même les soupirails.











Sortant de la villa, j’admire le fabuleux balcon avec son plafond en briques de verre, puis me dirige vers une des deux petites maisons (de domestiques) situées de part et d’autre de la villa. Je ne visite pas la première (le plancher est effondré, trop dangereux) mais la deuxième n’est pas trop mal. Il n’y a plus rien à voir sur place mais dans une pièce, depuis une fenêtre, on a une jolie vue sur la villa, avec du lierre poussant un peu partout à l’intérieur. La visite étant terminée, j’apprends par Iloé que des fraises des bois poussent sur un des escaliers mitoyens de la villa. Une petite photo histoire d’immortaliser ça, et à bientôt, Villa Limahl…




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Ci-dessous, une vue aérienne de la villa en 1953. Rien d’extraordinaire hormis le fait qu’on distingue un grand parc derrière la villa, parc aujourd’hui disparu (voir plus bas).



Ci-dessous, 1969. Rien de particulier à noter à part qu’on distingue un peu mieux la forme du chemin serpentant dans le parc.



Ci-dessous, 1971. Toujours rien à se mettre sous la dent à part une voiture garée devant la villa. Quelle voiture exactement ? Aucune idée. Je l’ai colorisée en rouge pour qu’on la remarque mieux.

Ci-dessous, une vue aérienne datant de 1984. La photo toute petite et de mauvaise qualité donc elle est toute petite, mais elle donne une information intéressante : entre 1971 et 1984, la moitié du parc a disparu pour laisser la place à un pavillon (en forme de croissant rouge, sur la photo).

Ci-dessous, une vue aérienne de 1993 qui me plait beaucoup. Le truc cool avec ces photos faites en avion (contrairement aux photos satellites) c’est que des fois les photos ne sont pas faites pile à la verticale. Ici, la vue est légèrement penchée, du coup on peut ainsi apercevoir la villa en 3D (et mieux voir la forme du pavillon moderne rouge derrière).

Enfin, ci-dessous, la villa en 2011 via Google Maps. La végétation a tout envahi, le bâtiment n’est plus entretenu/rénové, et il y a fort à parier qu’il subisse le même sort que le Château des Angelots (par exemple).

Janvier 2022 : La Villa Limahl (ou "Bela Kiss") a désormais de nouveaux propriétaires. Je vous invite donc à ne plus tenter de retrouver ou visiter ce lieu afin de respecter la tranquillité de ses nouveaux occupants qui vont lui permettre de revivre. Vous pouvez suivre l'avancement des travaux sur Instagram ici : Sirene Bela Kiss



Ci-dessous des photos prises au drone en Septembre 2022. Vous pouvez suivre l'avancement des travaux sur Instagram ici : Sirene Bela Kiss