Important : Pour des raisons de confidentialité, de conservation, de sécurité (etc) je ne donnerais pas la localisation de cet endroit. Merci de votre compréhension.

Ce qui est embêtant avec les vieilles usines, c'est qu'il n'y a souvent plus rien sur place. On se promène dans de grands hangars vides sans grand intérêt, avec des tags ici et là rendant le lieu un peu moins ennuyeux. C'est un peu l'idée que j'avais en tête en arrivant à cette usine. Je me disais «Ok le bâtiment est super beau, mais y'aura pas grand chose dedans, que des tags, de la casse etc.» Et en fait non, la visite vaut largement le coup, car 1) Il y a pas mal de pièces à voir, 2) Les tags absolument partout donnent un charme inédit au lieu, le faisant briller de mille couleurs, et 3) Il reste encore des choses alors que le lieu est quand même abandonné plus de quarante ans !









Sur place, on produisait des dérivés du sucre de betterave. Le site, très grand au tout début (fin du XIXème siècle) comprenait une distillerie, une féculerie et une levurerie. Fermé dans les années 70 et racheté par la ville à la fin des années 80, le site est classé Seveso, ce qui fait que la Mairie ne peut globalement rien en faire à part l'entretenir pour qu'il ne se casse pas la figure. Les explorateurs urbains, eux, peuvent par contre se promener dedans, et ils y trouveront plein de choses à prendre en photos : documents trainant un peu partout (certains remontant aux années soixante), matériel, machines, tuyaux, chaines etc. Avec ce qui reste il y a vraiment de quoi se faire une belle idée du lieu en activité.




Les signes d'activité à l'alcool ne manquent pas. Déjà il y a pas mal de documents sur place, notamment deux ou trois pièces où on marche littéralement sur de la doc, mais il reste encore sur place d'immenses cuves, ou des zones où il y en a pas, mais où il reste un grand vide (trou circulaire dans le plafond) là où elles étaient disposées avant. Idéal pour faire des photos qui changent un peu des photos traditionnelles d'usines.















Il reste encore plein de petits flacons sur place. Qu'ya-t-il dedans ? Aucune idée mais ça sent l'alcool. D'ailleurs à propos d'alcool, voilà une particularité sympathique du lieu : l'autre partie du site est toujours en activité, ce qui fait qu'il règne dans certains endroits de l'usine une odeur d'alcool pas désagréable, mi-alcoolisée mi-sucrée. Ca change des caves d'usine ou de maisons qui sentent le sempiternel vieux fioul...





Des tuyaux rouillés, des tuyaux rouillés et encore des tuyaux rouillés... Et puis, au détour d'une allée, sur l'emplacement d'une cuve aujourd'hui disparue, un(e) peintre a pris le temps de laissée une jolie trace en peignant un visage noir sur un fond bleu. Les quelques reflets bleu sur le visage donne un coté iréel pas mal du tout, et ça change des tags autour. Bravo à l'artiste.



Des tuyaux rouillés, des tuyaux rouillés et encore des tuyaux rouillés... Et puis, au détour d'une allée, sur l'emplacement d'une cuve aujourd'hui disparue, un(e) peintre a pris le temps de laissée une jolie trace en peignant un visage noir sur un fond bleu. Les quelques reflets bleu sur le visage donne un coté iréel pas mal du tout, et ça change des tags autour. Bravo à l'artiste.



















Ça tombe sous le sens vu l'état des lieux, mais c'est pas mal d'en parler quand même : se promener dans cette usine est assez dangereux. Il y a des trous ici et là, quelques maigres planches bouchent des trous et la zones des cuves est pas mal flippante : le plancher métallique est bien rouillé, et il faut bien faire attention où l'on met les pieds. L'idéal est de poser ses pieds aux endroits posés sur des poutres, pas aux endroits où il n'y a que le vide en-dessous.





Ci-dessous, une photo de l'escalier menant au sommet de l'usine. Ça ne se voit pas trop sur la photo mais quand on pose ses pieds sur les coins des marches, il y a trois ou quatre mètres de vide sous nous. Petit conseil : ne pas regarder en bas et faire super-gaffe à bien poser ses pieds à des endroits solides, ne pas hésiter à s'accrocher quelque part et tester la solidité des accroches en appuyant très fort dessus.












A un endroit de l'usine, il y a quelque chose de très sympa. Si on peut passer à travers un petit bout de fenêtre (en faisant gaffe à ne pas s'écorcher avec les morceaux de verre encore collés) on accède à une pièce assez ancienne dans laquelle traine une ancienne machine pleine de charme. Voilà quelques photos ci-dessous.



















Sur Géoportail, on voit que l'usine était bien grande dans les années 60 et qu'il y avait même des bâtiments aujourd'hui disparus. En vert, le bâtiment principal.

Ci-dessous, 1965. C'est tellement sympa ces vues aériennes un peu en diagonale, ça donne une effet 3D très cool, on peut voir les murs, les portes, les fenêtres... Cinq ans après cette photo, le grand bâtiment vert (ainsi que celui juste derrière, à droite) ne sera plus utilisé.



Ci-dessous, 1990, avec encore une vue en diagonale assez cool qui permet de se rendre compte d'une chose : le bâtiment à droite du bâtiment vert a perdu la moitié de sa toiture. J'imagine qu'on a enlevé le toit pour pouvoir extraire les immenses cuves dont on voit encore les dix socles. A-t-on récuperé les cuves pour les utiliser ailleurs ? Ou direction la casse ? Niveau timing, nous sommes pile un an après que la ville ait racheté les deux bâtiments (le vert et celui avec les dix socles).

Ci-dessous, nous voilà en 1994. La photo originale est en couleur mais j'ai isolé l'usine pour qu'on la voit mieux. On remarque que toute la partie en couleur en envahie de végétation comparé à la photo ci-dessus.

Ci-dessous, 2003. Pas de changement notable.

Enfin, ci-dessous, voilà l'usine telle qu'elle apparaît dans Google Maps en 2015. La photo date pourtant de 2011 et le site n'est pas exactement le même : le bâtiment A est toujours présent, mais B et C ont été rasés. Dommage, B devait être sympa...