Important : Pour des raisons de confidentialité, de conservation, de sécurité (etc) je ne donnerais pas la localisation de cet endroit. Merci de votre compréhension.


Quand j’ai vu passer en 2020 deux photos de cette curieuse construction sur un groupe Facebook, je me suis permis d’envoyer un message privé à l’auteur des photos pour en savoir plus, obtenir un indice ou quoique ce soit. A ma surprise, Raphael (puisque c’est son prénom) me donna directement la localisation de ce curieux "portail", et il m’est impossible de ne pas le remercier pour avoir répondu positivement à ma demande, sans quoi je n’aurais jamais pu voir de plus près cette étonnante construction. Merci Raphael !

Entre le confinement de 2020, le couvre-feu, la limitation de distance, la vie sociale et une bande dessinée à terminer, ce ne fut qu’un an après que je me rendis sur place pour voir ce "portail" de plus près. Je dis "portail" mais d’autres qualificatifs pourraient convenir : arche, vestige de chapelle, ruine romantique etc. En fait, je ne suis pas certain à cent pour cent de ce dont il s’agit, et quelque part c’est ce mystère qui rend la chose intéressante. L’autre élément qui rend ce "portail" fascinant, c’est sa situation au beau milieu d’une forêt à priori pas entretenue, et en l’état de fait, à l’abandon.

Une forêt facile d’accès, dans laquelle je m’introduisit un jour d’été 2021, avec mon appareil photo et mon drone. Premier constat en empruntant un des deux chemins traversant cette forêt : ça n’a pas l’air entretenu. Des arbustes poussent en travers du chemin (quand ils ne sont pas morts et déracinés) et, même si je ne suis pas expert en la matière, on dirait bien que personne n’est passé ici depuis un petit moment, que ce soit à pied ou en voiture. Ci-dessous, un aperçu du chemin :

Au bout de quelques pas j’aperçois la première des deux épaves que contient cette forêt. De ce que Raphael m’a dit, c’est une Citroën BX datant de fin 1982, et elle serait arrivée ici après 1991. Je fais deux photos de l’épave puis continue ma progression vers le mystérieux "portail" qui en principe est situé non loin de là, le long du chemin.



Un peu plus loin, le chemin se fait peu plus étroit, et est toujours aussi peu entretenu.

Puis, sur ma gauche je remarque la deuxième épave indiquée par Raphael, un Citroën HY de 1965 selon lui.







Enfin, quelque pas plus loin, j’aperçois le fameux portail sur ma droite. Et je dois dire que l’effet est saisissant. Même si je savais déjà à peu près ce que j’allais voir en venant ici, ça fait un drôle d’effet de voir apparaitre cette masse pierreuse en pleine forêt.

Ci-dessous, une photo du portail prise d’un peu plus près. Il s’agit de la face arrière de l’édifice. Ce qui me frappe en premier, c’est qu’on ne dirait pas une fausse ruine. Oui, ça pourrait en être une, mais on dirait que le flanc droit a été déconstruit, ou alors s’est effondré. J’ai du mal à croire que ça soit fait exprès. Le flanc gauche, lui, est plus «propre», comme si un mur s’était effondré et qu’on avait "nettoyé" ça. Ou alors ça a toujours été comme ça, je ne sais pas trop après tout.

En fait, c’est bizarre, car il y a un mélange de grosses pierres de tailles et de pierres plus petites, tout ça dans le désordre. En haut, le sommet de l’édifice fait penser à un temple ou l’entrée d’une chapelle (ou d’un mausolée ?). On voit aussi que s’il y a clairement une arche tout en haut, il y en avait une autre située à hauteur d’homme pile au-dessus de ma tête sur la photo. Quel aspect avait le lieu à l’époque où il fut construit ? Mystère !

Ci-dessous, des photos de l’édifice prises de plus près :









Ci-dessous, la vue que l’on a lorsqu’on lève la tête :

Faisant le tour du curieux "portail", je me trouve alors face à une très belle façade. Elle était déjà très intéressante quand j’avais vu les deux photos de Raphael, mais alors là, en vrai, c’est un très beau spectacle qui me donne envie de revenir en automne ou en hiver.

De part et d’autre, posées sur deux gros blocs, des colonnes recouvertes de lierre montent jusqu’au sommet de l’édifice. Purement décoratives (elles ne soutiennent rien) elles sont vraiment belles. En regardant de plus près, je remarque que de petits blocs (comme des pavés) «dépassent» de ces colonnes, comme si ils avaient servi de prise pour «escalader» les colonnes. C’est la première fois que je vois cela. Un très beau spectacle que cette ruine située au beau milieu d’une forêt, à la croisée de deux chemins plus entretenus depuis des lustres.

Ci-dessous, le haut de l’édifice vu d’un peu plus près :





Ci-dessous des détails de la façade «avant» de l’édifice :





Ayant fait le tour du fascinant édifice, je sors mon drone et fait une petite photo avant de me mettre à filmer :

Ci-dessous, la vidéo tournée sur place :

 

Quelle était la nature de ce bâtiment ? Difficile à dire. Est-ce qu’on le voit depuis le ciel ? Uniquement sur une vue aérienne datant des années 90, et prise à une époque où la forêt fut déboisée, et encore, il faut zoomer pour apercevoir quelque chose… A part ça, impossible de le voir sur Google Maps, Google Earth, Geoportail etc. Niveau cadastre, il apparait juste sur un cadastre Napoléonien datant de 1824/1850. Ci-dessous, le cadastre, et plus bas une version plus propre réalisée par mes soins.



Ce qui est étrange, c’est que sur le cadastre on voit une barre rouge, ce qui correspond exactement à l’arche que vous avez vu plus haut. Pourtant, en inspectant le lieu on dirait bien qu’à la base c’était (peut-être) un bâtiment. Cela voudrait peut-être dire que le lieu avait une forme carrée ou rectangulaire à une époque, mais suite à une modification il ne reste que le portail, indiqué sur le cadastre Napoléonien. On voit que le portail était situé pile dans l’axe du chemin, ce qui colle parfaitement avec l’idée d’une fausse ruine romantique que l’on traversait à pied, et qui n’était donc pas du tout un bâtiment avant. Mais qu’est-ce qui ne nous dit pas qu’avant le lieu était différent ?

Ci-dessous une comparaison entre le cadastre Napoléonien (à gauche) et à droite une image montrant le cadastre Napoléonien (en transparence) et par-dessus, en pointillés, les deux seuls chemins restant dans la forêt de nos jours. On constate qu'avant (à gauche), outre le fait qu'il y avait bien plus de chemins, l'un d'eux passait directement à travers l'arche, tandis que maintenant il passe juste à côté, en paralèlle. Quelle est donc cette ruine ? Un mystère qui sera peut-être résolu via un mail, un jour...