Important : Pour des raisons de confidentialité, de conservation, de sécurité (etc) je ne donnerais pas la localisation de cet endroit. Merci de votre compréhension.

La seule information que je n’avais pas en allant visiter ce zoo, c’était si le pavillon des propriétaires (situé juste au bord du zoo) était encore habité. Marchant le long d’un petit chemin de campagne au bord d’un beau champ doré, je distingue une petite éolienne cassée, en forme d’avion. L’hélice a disparu, ne reste qu’une petite carcasse bleue flottant au-dessus d’un arbre.



Derrière cet arbre, je découvre le fameux pavillon, qui a l’air indubitablement habité vu son état. Juste après, le long du même chemin, je vois l’entrée et la sortie du zoo, collés l’une à l’autre, un peu cheap. Je tourne les poignées des deux portes histoire de voir si elles ne seraient pas ouvertes, manque de chance, c’est fermé.





Ne sachant pas trop comment entrer dans le zoo, je longe sereinement le grillage : le lieu n’est pas immense mais vu sa taille il est impossible qu’il n’y ait pas un point d’accès (clôture affaissée, grille à escalader etc). Rapidement, je vois une porte/grille très simple à escalader. Pas de caméras en vue, pas de gardien, c’est parti, en trente secondes et sans aucun bruit je suis sur le site.



La visite début par la découverte de petites cabanes modestes. Ne me souvenant pas précisément où je suis, je me dis que je suis près de locaux techniques (matériel d’entretien, outils etc) mais il n’en est rien : je suis déjà dans le zoo, et les cabanes à quelques mètres de moi sont ce que les gens pouvaient visiter. Quelques panneaux sur les portes des cabanes en attestent : «La Savane» (fermée), «Le Grenier des Rongeurs» (ouverte).

















Je ne m’attendais pas à visiter un parc extraordinaire, mais là pour le coup, l’ambiance un peu amateur (mais d'un coté, "familiale") fait de la peine. La police de caractère Comic Sans MS utilisée sur pas mal de documents renforce encore plus le coté amateur du parc. Le bon coté est que amateur ou pas, un animal reste un animal, et le lieu devait tout de même être cool pour les visiteurs les moins âgés qui se fichent pas mal de la typo utilisée.


















Ma visite continue et je découvre une cage. Tout comme il est impossible de visiter une prison à moins qu’elle ne soit abandonnée, c’est une chance pas mal de pouvoir visiter l’intérieur d’une cage de zoo.



La sensation est assez étrange, on se sent très vite dans une petite prison, et le coté mignon des animaux disparait très rapidement en imaginant qu’ils n’avaient que si peu de place pour évoluer.









Un peu plus loin, je vois une petite table avec des sortes de mini-jeux fixés dessus. Sur les deux photos ci-dessus, j’imagine qu’il s’agissait de reconnaitre l’animal qui a 6 pattes, celui qui en a 100 etc. La visite continue en parcourant le chemin, et en constant le délabrement avancé des clôtures, mais aussi la hauteur des herbes dans les enclos. A l’époque tout devait être clean, aujourd’hui c’est bien sauvage.



Un petit bassin se trouve dans un coin du parc. La chaleur et le manque d’entretient fait que le niveau est trop bas, assez bas pour voir le revêtement noir, le sable ayant disparu. A moins que ce ne fut déjà comme ça quand le parc était en activité ? Pas moyen de le savoir. Au fur et à mesure qu’on longe le bassin, des grenouilles sautent dans l’eau, fuyant ma présence. Cinq plantes en pots gisent au bord de l’eau, oubliées.











Le chemin m’amène à une autre cage, tout aussi bien conservée que la première. Je m’attendais à ce que tout soit vide, coup de chance il reste encore des choses.



Plus loin, d’autres cages, enclos etc. Mes pas me conduisent alors à un petit pont de bois serpentant sous des saules. Me voilà à «La Mare aux Grenouilles», lieu où l’on pouvait voir des grenouilles dans de petits aquariums disposés le long du ponton. Aujourd’hui la mare est sèche et les feuilles de saule recouvrent tout. Plus de grenouilles dans les aquariums, elles ont du filer dans le bassin vu avant.











La visite continue : d’autres cages, certaines semblant avoir été démontées, d’autres paraissant avoir été détruites, certaines juste vides... L’ambiance dans ce zoo est vraiment bizarre, j’ai l’impression que c’est dû au gros contraste entre la fonction du lieu (qui devait être bien bruyant, rires d’enfants, cris d’animaux) et ce qu’il est aujourd’hui : totalement silencieux. On ressent vraiment une certaine tristesse, tristesse qu’on pourrait ressentir dans un parc d’attractions abandonné.











A un moment, le long d’un chemin, le silence imprégnant ce lieu est brièvement interrompu par une petite poule noire s’échappant d’un fourré à mon approche, et courant le long du chemin, me fuyant le plus vite possible. J’ai tout juste le temps de faire une photo où l’on ne voit pas grand-chose (ci-dessous) avant de continuer ma visite vers les bâtiments vus à l’entrée.



Le chemin menant au restaurant (fermé) passe devant une ancienne mare, complètement desséchée, le sol craquelé indiquant que l’eau a disparu depuis un bon moment. Je remarque des engins techniques ayant l’air d’être inutilisés, mais ils sont trop proches du pavillon des propriétaires.









Je ne tiens pas à me faire voir et longe le restaurant, finissant par trouver une porte ouverte menant au bâtiment principal (en fait une cabane faisant office d’entrée/sortie). Me voilà au dernier endroit de cette visite, et à ma grande surprise, il y a encore beaucoup de choses sur place.L’entrée/sortie est une salle comportant encore pas mal de trucs, à commencer par un amusant écriteau, ci-dessous...



Une sorte de grande peluche kangourou (sans doute la mascotte du zoo) trône également sur place à coté d’un étal de bonbons Haribo tristement vide. Les frigos à sodas juste derrière, eux, ne sont pas pleins, mais il y a encore des canettes dedans. C’est amusant que personne n’ait pris la peine d’emporter toutes ces canettes. Je repense à un collègue de travail maladivement accro au Coca (trois canettes par jour : une le matin, une à midi, une en fin de journée) et je me dis qu’il serait aux anges devant ce trésor.



















A coté, deux cartons de bandes dessinées égayent l’atmosphère de cette pièce silencieuse. Quelques jouets traînent au sol, ou accrochés à d’anciens étalages. Il y a même des décorations de Noël. Cette pièce n’est pas en fait pas complètement silencieuse : le vent fait légèrement bouger le toit de tôles, ce qui fait que toutes les trente secondes on entend un bruit comme si une personne était sur le point d’ouvrir la porte principale et me demander ce que je fais ici. Comme quoi pas besoin de visiter un manoir de nuit pour flipper : un toit de tôles en plein jour suffit amplement.



















J’arrive via à un couloir à une autre pièce, bien plus grande, et lumineuse. Et solide aussi, le vent ne faisant pas craquer la toiture. J’imagine que c’était l’ancien restaurant. Je ne sais pas si avant il y avait des décorations dans la pièce, mais on dirait plus un entrepôt converti en restaurant qu’autre chose. Dans d’autres pièces à coté, je remarque que pas mal d’autres choses ont été laissées sur place : bouteilles de mousseux, livres etc. Vraiment étonnant que tout n’ait pas été vidé, on pourrait presque croire que le zoo pourrait reprendre du service après un minimum de restauration.



Ma visite étant terminée, je ressors par là où je suis entré, tout se passe bien, et je marche le long du chemin passant devant le pavillon du début. Faisant rapidement défiler les photos via l’écran de mon appareil, je marche le long de la maison des propriétaires et ait juste le temps de remarquer deux formes sombres sur ma gauche : deux chiens m’observent derrière la clôture du pavillon.

A peine les ai-je remarqué qu’ils se mettent à aboyer en chœur. J’ai le droit d’être sur un chemin public, aucune raison de me mettre à courir ou faire quelque chose qui attirerait l’attention sur moi… Je continue à marcher tranquillement, et c’est en entendant les aboiements diminuer au fur et à mesure que je me dis que c’était une chouette visite.