Important : Pour des raisons de confidentialité, de conservation, de sécurité (etc) je ne donnerais pas la localisation de cet endroit. Merci de votre compréhension.


Nous voici sur un site industriel immense, mais que nous ne pourrons pas visiter dans sa totalité pour plusieurs raisons : certaines parties ont été louées par des entreprises, et d’autres sont bien gardiennées. La seule autorisation que nous avons pu avoir est celle d’un contact qui nous permet d’entrer sur le site, et nous invite à le suivre vers des zones à priori non gardiennées, et très facilement accessibles. Avons-nous le explicitement droit d’explorer ce qu’il compte nous faire visiter ? Nous ne le savons pas exactement, mais les gens que nous croisons sur le site ne nous disent rien, car après tout, si nous nous promenons à découvert, c’est sûrement car nous n’avons rien à nous reprocher ?

La visite commence par une structure en béton bien vide mais abritant de jolis volumes. Je ne me souviens pas exactement quelle était sa fonction, mais ces enfilades de piliers et de plafonds bétonnés ne cesseront jamais de me fasciner. Une sorte de temple industriel, avec ses fissures et ses grands espaces où l’on ne sait pas trop ce qui se passait. J’aime beaucoup ce mystère. On ne ressent pas ça dans des lieux comme des maisons ou des châteaux où l’on sait déjà à quoi chaque pièce servait (cuisine, cave, chambre etc). Ici, l’imagination travaille, on traverse des espaces mystérieux les uns après les autres, et il y a une vraie surprise en passant d’une pièce à l’autre. Si il y a bien quelque chose dont je ne me lasse pas après toutes ces années à visiter des lieux de ce genre, c’est bien les sites industriels. Durant la visite, notre contact nous dit qu’après ce bâtiment nous en visiterons un autre, plus petit, mais plus beau et plus intéressant.













Après avoir visité cette première (petite) partie du site, nous nous dirigeons vers le bâtiment «plus beau et plus intéressant» dont nous a parlé notre contact. En chemin nous passons à côté d’un petit bâtiment visiblement à l’abandon. C’est vraiment particulier cette ambiance de lieux rénovés et actifs à côté d’autres laissés à l’abandon.

Nous arrivons alors au lieu que notre contact tient à nous faire visiter, qui semble être une sorte d’entrepôt/atelier. Il nous précise qu’il se désole que cette partie du site soit à l’abandon. Notre contact espère que cette partie du site sera un jour rénovée, ou au moins préservée, car la toiture est en bois, et il n’est pas dit qu’un jour elle brûle, ou se désagrège à cause des intempéries... En tout cas le lieu est en danger de mort selon lui, et comme notre passion est de documenter ce genre de lieux avant leur disparition, il tient à nous le montrer pour que nous l’immortalisions. L’accès à l’atelier se fait via un trou dans un mur. Des gens nous voient, mais s’en fichent clairement. Drôle d’ambiance. Quelques secondes plus tard, une superbe perspective jaune et turquoise s’offre à nous, jugez plutôt :

Impossible de ne pas penser aux perspectives folles de l’usine Renault de l’île Seguin. Bien sûr, le site où nous sommes est bien plus petit, mais de part sa forme et sa couleur jaune, ça me rappelle cet endroit. Avançant petit à petit, nous découvrons que nous sommes dans un ancien atelier où gisent encore des objets un peu partout. Difficile de comprendre ce qui se passait ici (il manque certainement beaucoup de machines) mais le lieu possède un charme fou. C’est la première fois que je vois une toiture en bois peinte à l’intérieur, et de cette couleur. En fait, tout ce qui est en bois est peint en jaune, et tout ce qui est métallique est peint en turquoise. La lumière étant belle ce jour-là, c’est un régal pour nos appareils photo. Autre charme : le fait que le bâtiment soit sur un site assez sécurisé fait qu’il n’y a pas de dégradations trop voyantes. Un vrai bonheur que d’explorer cet entrepôt assez vide, mais encore bien dans son jus. Ci-dessous, des photos :





























Ci-dessous, la partie «bureaux». Malgré la poussière et un état de délabrement avancé, il reste encore de nombreuses choses, tellement nombreuses qu’il y aurait presque une journée entière à passer ici pour tout documenter.











Revenant à mon point de départ, mon regard est attiré par un petit recoin sombre où trainent plein de choses au sol : cartons, outils etc. Curieux, je pénètre à l’intérieur, et aperçois au loin un rayon de lumière jaune passant à travers un carreau manquant. Une ambiance sympa pour une dernière photo. M’approchant, je découvre, scotchées au mur, des photos de femmes. J’apprends via notre guide que ces images sont en fait des couvertures (datant des années 70) d’un magazine de mots croisés, «Füles», toujours imprimé aujourd’hui. C’est amusant de tomber sur ces images, d’habitude dans ce genre d’atelier on trouve plutôt des images pornographiques… Détail amusant : on aperçoit un personnage à tête d’âne sur les couvertures. Si on tape «Füles» dans Google, on tombe sur des images liées aux mots-croisés, mais aussi sur Bourriquet, qui est lui aussi un âne, et porte ce nom-là en Hongrie.





La visite étant terminée, notre guide nous conduit à un autre endroit situé assez loin du site, mais lié à celui-ci : la maison du patron de l’usine, située à l’orée d’un bois, et elle aussi en très mauvais état. A priori il y avait une mine à proximité, mais nous n’avons pas du tout eu le temps de l’explorer, ayant déjà passé beaucoup de temps dans l’atelier jaune et turquoise. Ci-dessous des photos du bâtiment, qui, bien que très délabré, offre quelques points de vue intéressants, notamment un bel escalier avec une jolie rampe. C’est ainsi que se termine la visite de ces trois lieux industriels différents les uns des autres. Un grand merci à notre guide Igor !