Important : Pour des raisons de confidentialité, de conservation, de sécurité (etc) je ne donnerais pas la localisation de cet endroit. Merci de votre compréhension.


Voilà une maison particulière de part sa situation dont je ne peux malheureusement pas parler sinon ça dévoilerait sa localisation. Mais c’est aussi une maison particulière de part le fait qu’à l’intérieur le temps semble s’être arrêté au début des années soixante. Tout ici n’a donc potentiellement pas bougé depuis au moins soixante ans.

C’est étrange de tomber sur des objets dont la marque ne nous dit absolument rien. Si l’on est déjà dans un autre monde en visitant un lieu à l’abandon, c’est doublement un autre monde quand sur place il n’y a rien de familier à quoi se raccrocher. Ci-dessous, voici une photo de l’entrée. Chose curieuse : une magnifique balance (de marque Thémis) trône dans la pièce attenante, avec à ses pieds un vieux téléphone à cadran.

Un peu de culture : depuis l’Antiquité, Justice (ou Justitia) est la Déesse de la Justice. Mais dans les symboles, et ce depuis le XIIIème siècle, on utilise une femme aux yeux bandés pour la représenter, celle-ci portant un glaive dans une main et une balance dans l’autre. Cette femme aux yeux bandés est Thémis, une figure de la Mythologie Grecque. Le «Thémis» sur la balance prend donc tout son sens.







Ci-dessous, la plongée dans les années soixante continue avec de nombreuses feuilles traînant un peu partout sur place. C’est non sans un sourire amusé que je lis les titres : «La plupart des parents Français sont (au fond) très satisfaits de leurs enfants», «L’ESSENCE EST CHERE !» et aussi un article parlant de Léo Ferré. Après lecture, impossible de ne pas avoir en tête son morceau «Il n’y a plus rien» dont le titre colle parfaitement avec l’état d’abandon de nombreux lieux que j’ai visité par le passé. Plus étonnant, je tombe aussi sur un «Certificat de Vie» dont la fonction semble être d’attester de l’existence de ses enfants.














Mes pas me mènent dans des toilettes ne présentant aucun intérêt, si ce n’est qu’une magnifique statue y «trône» (pardon pour le jeu de mot), bien en vue. Je n’ai aucune idée si elle est censée représenter quelque chose de connu, mais le regard pensif du personnage m’intrigue, tout comme le fait qu’il tient dans ses mains une clé, qui, après vérification, ne sert à rien, toutes les portes de la maison étant ouvertes.



J’arrive alors dans le salon. Visiblement, il y a eu du vol, et aussi probablement de la casse. Pourtant, il y a ici une belle ambiance d’abandon, et surtout, une belle couleur verte qui sera encore plus belle dans une autre pièce que nous verrons plus loin. Trop imposant (ou sans réelle valeur marchande) pour être volé, un gros buffet git encore sur place, pensant à des jours meilleurs.

A sa gauche, une ancienne cheminée est toujours là, et pour le coup, elle est vraiment belle. Je passe quelques instants à admirer les petits motifs floraux qui l’ornent. Sur le meuble je remarque un petit flacon sur lequel est inscrit «extrait oxygéné», probablement l’ancêtre de l’eau oxygénée ? J’aime beaucoup le fait que l’on puisse encore lire le nom de la pharmacie d’où vient le produit : «Pharmacie Larrieu-let» (un nom apparemment répandu). Dans un tiroir du buffet, un «Elixir Spark» (la marque existe toujours) et une boite où je lis «Collyre Optica».







La pièce suivante (une banale chambre) ne présente pas un grand intérêt. Mais depuis celle-ci on a accès à une pièce qui est aussi petite que sublime : la salle de bain. La pièce est si petite qu’il est impossible de lui rendre justice en faisant une photo à l’intérieur. C’est donc en me plaçant juste à son entrée que je peux donner une idée de ce à quoi elle ressemble.

Ci-dessous deux photos, l’entrée, puis sur le lavabo, un tube de «Pommade Auréomycine» (qui gisait au fond du lavabo, et que j’ai placé un peu plus dans la lumière pour qu’on le voit mieux). Admirez-moi cette belle ambiance verte ! Le lieu est probablement encore plus beau si l’on ouvre les volets, mais par souci de discrétion je ne les ouvre pas (et puis ils sont complètement grippés).



Un peu plus loin, surprise, une autre toilette où tout a l’air très ancien :

Ci-dessous, une vue vraiment jolie que l’on peut avoir quand on se situe dans une des chambres, regardant vers le salon. L’enfilade bleue verte et jaune est assez fantastique, il y a vraiment un beau cheminement du regard depuis ce point de vue. Probablement le meilleur de cette maison.

J’arrive alors dans la dernière pièce de cette curieuse bâtisse bloquée dans les années soixante : la chambre à coucher. Miraculeusement préservée des voleurs et autres casseurs, il règne ici une ambiance crépusculaire qui pourrait mettre mal à l’aise, et pourtant la présence d’une petite carte représentant des chatons donne tout de suite une ambiance sereine. Quelques meubles, des fleurs en plastique défraichies, les chatons, un beau miroir… Nous sommes dans un autre monde. Un monde où le silence s’est imposé à jamais. Pour combien de temps encore ? Aucune idée, et c’est avec cette chambre à coucher que se termine cette visite.