Important : Pour des raisons de confidentialité, de conservation, de sécurité (etc) je ne donnerais pas la localisation de cet endroit. Merci de votre compréhension.

Curieuse visite que celle-ci... Une visite qui s'est faite en deux fois : une première, où j'ai cassé mon appareil photo dans un moment d'inattention. C'est lors de cette première visite que j'ai pris en photo (avec mon smartphone) l'insecte sur le vieux téléphone à cadran (voir plus loin) ainsi que les trois oiseaux bleus, puisque la porte de cette maison était ouverte. Lors de ma deuxième visite un peu plus de dix jours après, surprise, cette porte était barricadée... Je n'ai donc pas pu refaire «proprement» certaines photos présentant l'intérieur de la maison aux oiseaux bleus, l'insecte sur le vieux téléphone à cadran etc. Merci de votre compréhension.

Cette exploration commence par la découverte d'un petit bois menant au château en question. Mais plutôt que de risquer de se faire attraper et de repartir bredouille, j'ai décidé de lui tourner autour, explorer le plus de choses possibles (il y a des choses à voir) puis finir par le château. C'est ainsi que je découvre de vieux lampadaires, mais également un bassin oublié, à demi à sec et rempli de feuilles mortes.









Continuant à travers une forêt d'arbustes ne facilitant pas la promenade, j'arrive à une première maison encore en très bon état. C'est dans cette maison que j'ai vu les trois oiseaux bleus ainsi qu'une cassette audio Pink Floyd «Wish You Were Here» la première fois que je suis venu.




Et c'est en tournant autour pour me diriger vers la porte d'entrée que je remarque que tout a été barricadé. Pourtant lorsque j'y suis venu une dizaine de jours avant le lieu avait l'air complètement abandonné, et étonnement intact. Soit, je ne pourrais donc pas faire de photos «propres» de ce qu'il y avait dedans, mais je peux vous montrer ci-dessous trois photos de l'intérieur faites avec mon smartphone. Quelqu'un a vécu ici. Combien de temps ? Aucune idée.














Ci-dessous, les oiseaux bleus découverts au deuxième étage de cette maison (maintenant) barricadée. Ils se trouvent dans une pièce où quelqu'un a vidé (pour une raison probablement ludique) un extincteur à poudre, recouvrant ainsi toute la moquette d'une fine poudre bleue, donnant une couleur étrange aux trois volatiles. Il s'agit d'étourneaux sansonnets, sauf celui du milieu qui est un pic-vert. Merci Maadiar. Cette découverte un peu inattendue fait un peu froid dans le dos, je n'avais jamais vu ça avant.








Ci-dessous, «Wish You Were Here» de Pink Floyd, magnifique album traitant de l'absence (de Syd Barrett, mais aussi de l'absence en général). Etonnant de trouver cela ici. N'hésitez pas à écouter «Shine On You Crazy Diamond» si vous en avez l'occasion.




La visite continue avec une assez grande maison complètement fermée. Des plaques de bois sont posées un peu partout, beaucoup de volets sont fermée... Il y a une réelle volonté de garder l'intérieur intact, et en me promenant autour de tout ça je suis surpris de ne voir aucun tag ou graf. Rien, presque comme si personne n'était venu ici depuis l'abandon ou la fermeture. Ci-dessous, on peut voir deux photos du puits situé en face de cette maison. Un truc vraiment dangereux, si on tombe dedans c'est fini, et personne ne vous entendra crier.


















Je continue mon chemin et découvre une autre maison, celle-ci plus petite, et également fermée comme les deux autres d'avant. Y'a-t-il eu du squat dedans ? Aucun moyen de le savoir, tout est vraiment bien barricadé.






Juste à coté de la petite maison, un signe de vie : des ruches ! Des ruches habitées que je n'irais pas voir de plus près pour deux raisons : un, pas trop envie de me faire piquer, deux, tout cela est actif, et je ne voudrais surtout pas être surpris devant ça. Etre surpris dans une ruine ne me gêne pas, mais devant quelque chose qui a l'air encore actif, c'est différent, je pourrais très bien être accusé de vol. Allez, on ne traine pas et on continue dans le petit bois.



Celui-ci recèle une très belle surprise, que j'avais vue vite fait sur Google Maps avant de venir : un deuxième château ! Bon, pas un «vrai» château hein, un château d'eau. Mais quand même, c'est un édifice qui a une certaine classe et qui procure un sentiment de liberté très agréable pour peu qu'on puisse grimper à son sommet. Est-ce le cas ici ? Dirigeons-nous vers l'échelle...




Oups, l'échelle s'est désolidarisée du bloc de béton recouvert de mousse (que l'on peut voir juste ci-dessus). Une échelle rouillée qui se balance à dix centimètres du sol, et pas moyen de voir si le tout est solidement fixé plus haut : non, pour rien au monde je n'irais au sommet de ce truc. La vue sur le château doit certainement être sympa, mais la montée est bien trop dangereuse.






Ci-dessous, des vues de la base du château d'eau. Une base envahié par de très nombreuses lianes, et qui a été aménagée, semble-t-il, pour y élever des lapins. J'en croise d'ailleurs cinq ou six lors de ma visite, se sauvant dans des terriers dès qu'on approche. Impossible de les prendre en photo évidemment, ils vont trop vite. C'est assez cool d'imaginer qu'ils sont maintenant en liberté.












Au détour d'un chemin, une clairière, et dans celle-ci, un petit bâtiment de plein pied, posé comme ça au milieu. De quand date-t-il ? De la construction du château : une photo aérienne de 1934 atteste de sa présence (comme tout le reste).










Il s'agit d'une grande salle, simple et fonctionnelle. Des papiers au sol indiquent qu'elle servait pour des séminaires. Je doute que ce fut son utilité première lors de la construction du château, mais pourquoi pas ? Divers objets trainent au sol ou sur des tables : couverts, scie à métaux (rouillée, sympa comme tout), tasses, assiettes etc. Au sol, un magnifique vieux téléphone à cadran trône ici depuis un bon paquet d'années vu la mousse poussant à ses pieds, et lui grimpant dessus tranquillement. Au fond de la pièce, une estrade, un pupitre, du (vieux) matériel audio/micro, confirmant la fonction de salle de séminaire. Vraiment étrange cette pièce, et surtout très humide, puisqu'on marche littéralement sur de la mousse tout le temps.






















Un peu de sel ? Un peu de poivre ? Tout est là.



Ci-dessous, le fameux téléphone à cadran. La photo ci-dessous a été faite lors de ma deuxième visite. Lors de ma première visite (celle où comme un con j'ai tombé mon appareil par terre) il y avait un drôle d'insecte sur le combiné : un frelon européen. Je l'ai pris en photo avec mon smartphone, ce sont les deux images que vous pouvez voir juste après. Le frelon semblait blessé, il tremblait un peu, ne manifestant aucune réaction même quand je me suis approché à dix centimètres de lui pour faire une photo détaillée.








La visite continue ? Oui, elle continue, et avec une quatrième maison, également fermée, dans laquelle on peut encore voir quelques objets via des trous dans les volets. Cette maison fait plutôt moderne comparé aux autres, pourtant elle apparait sur une photo aérienne de 1934. Un revêtement de béton a probablement été passé dessus, il y a peut-être de la meulière dessous, comme pour les autres maisons ?










Mon exploration du domaine touche à sa fin, il ne me reste maintenant qu'une chose à voir de plus près : le château. J'emprunte un sentier le long duquel je croise un ou deux panneaux comme celui que vous pouvez voir ci-dessous. Le petit chapeau blanc est assez marrant, ça change des chapeaux noirs habituels. On ne le voit que très furtivement sur la photo mais le chemin est couvert d'empruntes de voitures fraîches. Autant visiter le reste du domaine n'est pas très stressant, autant là c'est différent : si une voiture arrivait, il faudrait vite plonger dans des buissons...




Et voilà le château. Beau, encore en bon état quand on est habitué à visiter des choses quasiment impossibles à réhabiliter. Aucun tag, aucun graf, rien, le lieu est visiblement surveillé. Vu le temps que j'ai passé sur le domaine, j'ai probablement de la chance de n'être tombé sur personne.




Le bâtiment montre de rares signes de faiblesses, comme avec cette gouttière brisée ci-dessous, rouillée, et présentant un réel risque pour le bâtiment, même si ça ne semble être localisé que sur l'exterieur. La pierre semble s'effriter peu à peu, pas bon tout ça, pas bon du tout...




Voici la porte de service du château. Une porte fermée, cloué, vissée, barricadée et enfin soudée. Là, on peut dire que le lieu est bien protégé, et ce n'est pas un mal finalement.




Après avoir fait le tour du château trois ou quatre fois, il me faut me rendre à l'évidence : impossible d'entrer. Jetant un �il à travers une minuscule ouverture, j'entrevois le hall d'accueil du château : vide, mais vraiment bien conservé, propre et non détérioré. Un joli tapis, un bel escalier... C'est rare de tomber sur des lieux aussi bien conservés, et pour une fois la phrase «Dommage de laisser mourir un truc comme ça.» ne vient pas à l'esprit. Ici, le lieu est en sûreté, tant pis pour l'exploration urbaine, tant mieux pour le lieu.








Je vois bien un moyen d'entrer mais il serait trop dangereux, et surtout, je me dis que ça ne vaut pas le coup de se tuer à essayer d'entrer si c'est pour rapporter des photos de pièces tellement propres que ce n'est plus visuellement de l'exploration urbaine mais «Château Magazine». Ma visite se termine la tête pleine d'images variées : forêt paisible, oiseaux bleus, frelon sur le téléphone, ruches, château d'eau et lapins autour� Ce n'est pas tous les jours qu'on voit autant de trucs dans un lieu abandonné. Au moment de sortir, ultime surprise (longue d'environ dix centimètres) ci-dessous. Si vous savez à quel jouet ça appartient, ça m'intéresse.