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Important : Pour des raisons de confidentialité, de conservation, de sécurité (etc) je ne donnerais pas la localisation de cet endroit. Merci de votre compréhension. |
Voilà une visite particulière. Pourquoi ? Parce que
nous l’avons fait en toute légalité avec Yves
Marchand et Romain Meffre, deux camarades d’exploration
urbaine que je connais depuis le début des années 2000.
Après avoir fait un peu de route depuis Paris, nous avons fait
le tour du site que nous étions venus explorer, et une petite
demi-heure plus tard il a bien fallu se rendre à l’évidence
: entrer à l’intérieur serait impossible. Explication
: le bâtiment en question est situé au milieu d’un
site encore en activité. Voitures qui entrent et sortent, personnel
qui se promène… Nous aurions pu tenter de revenir plus
tard une fois le personnel parti, mais le timing n’était
pas en notre faveur et la lumière n’aurait pas été
la même. Alors que faire ? Après avoir frappé à la porte du responsable du site, nous expliquâmes la raison de notre présence, notre intérêt pour le patrimoine industriel, la volonté d’y faire des photos... Regardant sa montre, puis relevant la tête vers nous, le responsable nous dit «Ok. Une heure.» Cette réponse positive fut une belle surprise, comme quoi des fois il suffit de demander ! Après nous avoir ouvert la porte du bâtiment, il n’y avait plus qu’à se mettre au travail. Voici la vue principale après être entré : |
Dans quel type de lieu sommes-nous ? Sans trop entrer dans les détails,
nous sommes dans une station de pompage (construite à la fin
du XIXème siècle) servant à entrainer l’eau
venant d’un point A pour approvisionner un canal situé
à un point B. Une station ayant également comme fonction
de produire de l'electricité. Les grandes machines verticales
sont des turbo-alternateurs (de grosses dynamos) produisant de l’électricité,
actionnées par des turbines sous le bâtiment, tournant
à la force de l'eau. Les plus petites machines horizontales
qui se trouvent à l'entrée du bâtiment sont les
pompes. (Merci Yves pour cette précision que j'avais oublié.) |
S’il y a bien un truc cool avec les sites industriels, c’est qu’ils sont moins évidents à comprendre que les lieux résidentiels. Quand on visite un château ou une maison, on n’a pas de mal à déterminer que telle pièce était la cuisine, telle pièce était le salon, un bureau etc. Pour les sites industriels, c’est différent, il faut un peu faire travailler son cerveau et chercher à quoi servait tel appareil ou tel tableau de commande. Ici, dans cette station de pompage (que nous prenions pour une usine hydro-electrique) nous pensions que le lieu servait à générer de l’électricité, puis en nous renseignant nous avons appris qu’en fait c’est l’électricité qui faisait tourner la station. En fouinant un peu plus, nous avons appris des choses sur les cours d’eau de la région, sur l’évolution du site, sur les différentes constructions disposées un peu partout… Rien de tel pour s’endormir en connaissant un peu mieux une région, son environnement, son fonctionnement. Tout simplement intéressant. |
Ci-dessous, voici les turbo-alternateurs installés dans les années 30 évoqués plus haut. Quasiment toute la mécanique est là. Les pignons, les engrenages, de la rouille, des boulons, des toiles d’araignées… Vraiment photogénique, et très agréable à contempler. Aujourd’hui le lieu est plongé dans le silence, et je me demande si à l’époque la pièce était bruyante avec le bruit des turbines, l’eau se déplaçant en dessous etc. |
Ci-dessous, une jolie affiche d’époque évoquant les «gestes de commandement des engins de levage recommandés pour les manutentions courantes dans les usines et chantiers». |
Ci-dessous, le fabuleux pupitre de commande vert et brun, bien rouillé et couvert de toiles d’araignées. Contempler un tel mobilier qui n’ait été souillé par aucune dégradation est un spectacle assez magnifique. Tellement magnifique qu’on ose à peine effleurer l’objet et on se prend juste à imaginer les aiguilles bouger, les éléments bourdonner de vie, les petits boutons à actionner etc. |
Le pupitre de commande d’un peu plus près : |
Ci-dessous, les magnifiques leviers situés juste derrière le pupitre de commande : |
Derrière le pupitre de commande, un long réseau silencieux de câbles plus ou moins abimés par le temps forment une toile d’araignée, mais métallique celle-là. |
Nous voici alors au fond de la station. Un portique installé au-dessus d'un trou indique qu'il nous reste encore le sous-sol à voir (avec toute une machinerie plongée dans l'obscurité) mais pour faire honneur à ce sous-sol il faudrait une heure de plus, et pas mal d'éclairage... Ce sera peut-être pour une autre fois. Fin de la visite ! |
Ci-dessous une photo ancienne présentant la station de l'exterieur : |
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