Important : Pour des raisons de confidentialité, de conservation, de sécurité (etc) je ne donnerais pas la localisation de cet endroit. Merci de votre compréhension.


Voilà un lieu que je voulais explorer depuis un bout de temps. Je savais que la visite durerait une demi-heure à tout casser, mais c’était trop unique pour ne pas y aller. Un matin, je me décidais enfin. Ouvrant les rideaux, quelle surprise que de découvrir cette brume ! Les photos que j’avais vu passer montraient toujours le site baigné d’une belle lumière dorée. Je ne vous cache pas que j’aurais préféré une lumière similaire, mais si j’arrivais à documenter le lieu avec cette atmosphère brumeuse, ça changerait un peu. Il me fallait profiter de cette chance, et c’est pleinement motivé que je me mis en route, priant pour que cette brume ne se dissipe pas le temps que j’arrive…

Entrer sur le site ne fut pas bien compliqué. Par contre, les coups de feu au loin, ce fut une surprise pas très rassurante. Avec de la chance ils n'étaient pas sur le même terrain. Enfin, je l'espérais. Je me rassurais un peu en me disant que la brume me protégeais de leur champ de vision, mais je me disais aussi que ne les voyant pas de loin c’est bien moi qui pourrait tomber sur eux. Bon, allez, on y va quand même… Il n’y a pas que des sons de coups de feu sur place : une rivière se fait entendre à mesure que je me promène dans le bois. Le traffic d'une route résonne au loin, perturbant un peu le charme de cette promenade. En fait, la visibilité est si réduite que je fais bien plus attention aux bruits qu'en temps normal.

Me concentrant sur mon objectif, j’oublie un peu ma peur et progresse vers mon but. Comme pour chaque exploration, je n’ai pas le droit d’être là où je me trouve, et la beauté du lieu que je suis venu voir renforce cette sensation d’interdit. Comme si plus un lieu était beau, plus c’était compliqué et risqué d’y aller, alors qu’en fait je me suis déjà fait attrapé et bien sermonné sur des sites murés et complètement tagués, et des fois j'ai visité très facilement des lieux réputés très sensibles. Une fois à environ une centaine de mètres de l’objectif, je me fige : ça y est, c’est là, c’est tout droit, j’y suis arrivé, et c’est presque trop simple, du coup je stresse un peu. La brume a beau être assez dense, je prends le temps de me cacher le plus possible derrière des arbres ou des buissons. Trottinant ainsi, j’avance prudemment vers ce que je suis venu voir. A environ une dizaine de mètres, je retiens mon souffle : le lieu sera-t-il ouvert ? Vais-je me faire attraper ?







Avant d’entrer je prends le temps de documenter ce que je peux. Je sais d’avance qu'à l'intérieur mon appareil ne fera pas des photos aussi magistrales que celles que j’ai vu ailleurs, mais au moins je peux me rattraper avec l’extérieur, en marchant doucement tout autour - découvrant avec surprise qu’il est grand ouvert. La brume est mon alliée ce jour-là, mais je tourne quand même la tête un peu partout à chaque instant. Au bout d’un moment, je me demande tout cela est vraiment abandonné. La rouille, le lierre et les vitres cassées plaident en faveur de l’abandon, mais une sensation étrange me fait penser que le lieu est tout de même encore utilisé. Est-ce de l’exploration urbaine ? Visuellement, oui. Site abandonné ? Je me pose la question.




















La porte grande ouverte me tend les bras, mais la sensation de lieu pas tout à fait abandonné m’empêche de pénétrer à l’intérieur trop vite. Je prends le temps de faire des photos de ce qu’il y a autour : un magnifique sapin couvert de mousse, une belle toile d’araignée constellée de gouttes d’eau… Je passe aussi l’appareil à l’intérieur et prends en photo ce beau lierre et cette rouille si photogénique.







La serre comporte trois portes. L’une des trois est grande ouverte, mais ne présente pas un grand intérêt. Ci-dessous, voici la plus belle. A travers, on devine la cheminée qui me fait réaliser qu'il ne s'agit pas du tout d'une serre, ou alors "plus" d'une serre ou d'une orangerie, mais désormais d'un lieu d'agrément, de repos etc.



Me décidant enfin à entrer, je passe la porte ouverte et découvre un lieu où le silence règne en maître. Et évidemment sublime comme je l'avais déjà vu sur d'autres photos. Mais le souci avec les "belles" photos que l'on voit très souvent, c'est qu'elles montrent un lieu bien trop grand et trop beau par rapport à ce qu'il est en vrai. Suis-je déçu ? Non, j'éprouve simplement ce que j'ai déjà ressenti en visitant d'autres lieux : c'est moins grand que ce que je pensais... Est-ce une déception ? Pas du tout, car je suis ravi de pouvoir me promener de moi-même dans ce lieu et voir de plus près tout ce que je voulais contempler : les décorations, la forme du lieu, la brume qui l'entoure... A bientôt, belle orangerie !





Visuellement, l'endroit me rappelle beaucoup le Jardin Botanique de Glasgow, visité quelques mois auparavant. Ci-dessous, des images trouvées chez Vanessa, puis ici et . (Si vous avez l'occasion d'y aller, allez-y, c'est sublime.)