Important : Pour des raisons de confidentialité, de conservation, de sécurité (etc) je ne donnerais pas la localisation de cet endroit. Merci de votre compréhension.

Voilà un lieu qui m'avait réellement tapé dans l'œil au moment de choisir des lieux à explorer hors de France. L'architecture gothique, rappelant beaucoup le château du jeu vidéo «Castlevania» avait une classe pas possible, dans le genre «bâtiment qui fait peur», c'était du très haut niveau. Après m'être renseigné sur le statut du lieu, j'ai appris que le site était en cours de réhabilitation. Tout le site ? Non, le bâtiment principal était encore abandonné. Ouf… Mais serait-il possible d'y accéder ? De grimper dans les étages ? La visite serait-elle intéressante ? Y'aurait-il quelque chose à raconter ? Comme souvent dès que l'on visite un lieu loin de chez soi, c'est très dur de savoir à quoi s'attendre, et là il n'y avait pas le choix, fallait y aller.

Après une petite vingtaine de minutes de route, je me garais en plein milieu du site, à côté d'autres voitures déjà sur place. Première constatation : le site est réellement évocateur, photogénique et assez flippant je dois dire. Grès rose (noirci), vitres cassés, jolies fenêtres, végétation, il y a là de quoi faire, sauf que… Palissade. Une palissade court le long de tous les bâtiments et empêche tout accès. Sur la photo ci-dessous on distingue huit (!) panneaux interdisant l'accès aux bâtiments via divers messages : société de sécurité, site dangereux, accès interdit etc.



Ci-dessous une vue un peu différente où l'on peut voir que le bâtiment n'est pas si abandonné que ça : des armatures métalliques sont fixées un peu partout et empêchent le lieu de s'écrouler. A vue de nez, ils garderont la façade (probablement classée) et referont tout l'intérieur.

Me retournant, j'admire alors la façade sud du bâtiment principal, le plus beau, le plus photogénique, l'objet principal de ma visite. Notez les six panneaux sur la palissade : on sent qu'ils ne veulent vraiment pas qu'on entre… Sur la droite, un petit pavillon de vente (fermé le jour de ma visite) est installé. Je me demande si une réhabilitation est prévue pour le colosse rouge et noir et ses deux sublimes tours crépusculaires. Pfiouh, c'est pas tous les jours que l'on voit ça, admirez-moi ces tourelles !





Après une minute de marche, me voilà de l'autre coté, regardant la façade nord. Cette fois-ci je ne compterai pas les panneaux, et à ce moment de la visite je me dis que même si il y avait un accès permettant d'entrer dans le bâtiment, je ne serais pas du tout rassuré pour y faire mes photos. Je tourne donc autour de ce lieu fascinant en me disant que de toute façon il n'y a pas grand-chose dedans, à voir ou à raconter… Enfin, bon, rhaaa quoi, c'est si fou comme architecture, pensez que l'on envoyait des gens dans ce lieu pour qu'ils aillent mieux !







Quelques panneaux vus sur place (et modifiés pour que l'on n'apparaît pas les numéros de téléphone, sites web etc). Unsafe, Dangerous, ça fait envie.







Enfin, voici d'autres photos faites en me promenant autour du lieu. Autant l'extérieur est superbe, autant l'intérieur m'a paru (de loin) assez vide, très sombre, et loin des photos que j'ai pu voir sur Internet avant de venir.







Une fois mon petit tour terminé, je passe mon appareil au-dessus de la palissade histoire de voir si, quand même, une fois cet obstacle passé, il y avait moyen d'entrer dans le bâtiment. Résultat des courses : difficile à dire, et, les panneaux m'ayant un peu refroidi, je décide de me mettre en route vers un autre lieu.





Ci-dessous un des habitants des bâtiments rénovés :

Niveau histoire, cet ancien asile fut construit à la fin du XIXème siècle. Lors de son ouverture, il pouvait accueillir 500 patients (répartis un peu partout sur le site). Au début du XXème siècle le lieu sert à soigner la tuberculose (accueillant cette fois-ci plus de 800 patients) puis devient un hôpital durant la Deuxième Guerre Mondiale. Au milieu des années 70 un autre hôpital, plus grand et plus moderne, fut construit plus proche du centre-ville. Le vieil asile/sanatorium/hôpital perdit alors la moitié de ses patients, qui furent estimés à 500 au début des années 90.

A la fin de ces années (90) le lieu ferma ses portes. Un peu plus de dix ans plus tard, un programme de réhabilitation fut lancé. Certains bâtiments furent démolis, tandis que d'autres furent rénovés, ce qui nous amène à 2017, année de ma visite. Ci-dessous, des vues Google Earth de 2002, 2006, 2009 et 2014. On peut bien voir sur ces images que deux bâtiments furent rasés entre 2002 et 2006.







En 2005 un film historique sur le lieu fut produit, voici des images tirées de ce film :