Cet immeuble eut plusieurs noms. D’abord, ce fut «L’immeuble en T» (à cause de sa forme de T, vu de haut), puis ce fut rigolo de se dire qu’on pouvait aussi dire «Immeuble Hanté» à cause du sang et du marteau que je trouvai en compagnie d’un autre explorateur (voir l’anecdote plus loin). Puis, Yves Marchand appela cet Immeuble «T-Building», et je trouvai plus amusant de le renommer «Tea Building», ce qui lui donne un certain parfum désuet que ne renierait pas John Cleese. Ci-dessous des photos prises (de nuit) le 8 Février 2002 et (de jour) le 10 Février 2002.



































































































L’anecdote du marteau et du sang : le jour où je fais les photos ci-dessus, je visite le site avec un ami, et nous tombons sur un type occupé à décrocher du cuivre au plafond avec un marteau. Nous le saluons sans trop nous attarder, et continuons notre visite, puis revenant sur nos pas une demi-heure plus tard, nous ne retrouvons que le marteau, à coté d’innombrables gouttes de sang ! Une goutte tout les trente centimètres, on aurait pu le pister jusque chez lui.







Ci-dessous des photos prises le 29 Mai 2003.








































































Le Tea Building était situé au beau milieu de la Zone Industrielle ZIPEC du Plessis-Robinson. Il était utilisé par la Société Thomson-CSF. Avant qu’il ne soit désamianté et rasé, c’était LE bâtiment classique à visiter pour voir quelques grafs amusants comme ces champignons à coté des ascenseurs. La salle aux pigeons était devenue un fabuleux lieu de reflet après le nettoyage que subit l’immeuble lors de son désamiantage. L’eau ne bougeait pas, c’est à peine si le vent faisait onduler la surface sur les parties proches du trou vers le vide. Ci-dessous des photos prises le 22 Septembre 2003, et après l'anecdote qui va avec.













L'anecdote : Ce soir-là, je rejoins deux amis pour aller faire des photos à l'immeuble. Une fois sur place, nous avons la désagréable surprise d'entendre un chien ! On y va quand même, en contournant tels des Sioux la face nord de l'immeuble. Est-ce que le chien est vraiment sur le même terrain, ou en train de garder un autre immeuble ? Un de mes amis est pas rassuré, mais bon, comme je le dis souvent : «S'il n'était pas attaché, il serait déjà en train de nous grignoter les mollets.»

Nous continuons, et arrivons juste à coté de l'espèce de cratère où ils font brûler les débris suite au déblayage. Ca sent bien le cramé, et on dirait trait pour trait un cratère d'astéroïde Nous attendons d'être dans l'immeuble pour commencer nos photos. Une fois dedans, nous grimpons par le coté le plus proche du chien et entendons une voix en bas : le vigile !

Nous passons nos têtes par les fenêtres, et discutons un peu. Nous lui expliquons que nous sommes là pour faire des photos, pas pour casser, nous montrons les trépieds de nos appareils, et nous voilà tranquille. A part une phrase que le vigile dit en repartant : «Bon, mais à 1h du matin, je lâche le chien !» Blague ou sérieux ? Aucune idée, mais 1h du matin c'est largement suffisant pour faire des photos. Arrivés sur le toit, nous pouvons commencer à faire nos photos.

Puis, en allant à l'étage juste sous le toit, je vois en bas deux personnes se promenant autour de l'immeuble. Puis elles montent. Vu les lampes, je me dis que ce sont nos amis de la maréchaussée. Et crac, ce sont, eux, ils montent nous voir, et voilà où commence la partie rigolote. Nous vidons nos sacs. Moment délire : Luc déballe son sac : une pellicule, deux pellicule, trois pellicule, puis le flic en a marre «C'est bon, remballez ça !!!». On leur explique qu'on faisait des photos pour un court-métrage, des repérages etc, et là ils ne comprennent pas : «Mais pourquoi ici, la NUIT ?!!?!?» Un flic regarde les photos qu'a pris Guillaume, déçu de n'y voir rien de compromettant. Il voit une photo de la Tour Eiffel prise de très loin «Bon, la Tour Eiffel, je veux bien, mais l'immeuble ?!»

Suite de la discussion, un des flics nous dit «Le vigile nous a dit que vous ne l'aviez pas écouté, que vous étiez quand même monté !» Je lui dis que non, non non non, et il dit «On verra en bas, je vais lui dire deux mots » On descend les escaliers, et là c'est pas mal rigolo aussi. Un flic demande à Guillaume «Mais pourquoi vous les faites pas de jour, vos photos ?!?!?! » On tombe sur le vigile en bas, qui nous dit sa version, celle comme quoi nous ne lui avons pas obéi. Je m'énerve un peu, lui disant qu'on est trois contre lui, là, à l'avoir entendu nous laisser monter. Il a du avoir un réflexe de conscience et du appeler les flics de peur qu'il nous arrive quelque chose de grave. On ne peut pas lui en vouloir après tout, tant pis. Une fin de soirée plutôt sympathique au final, nous avons pu faire nos photos… J'ai fait un dessin de cette anecdote, vous pouvez le voir en cliquant juste ici.

Ci-dessous des photos faites le 26 Mars 2004, juste avant la démolition :















































































Ci-dessous, des vues aériennes allant de 1963 à 2004. La deuxième vue date de 1966, on peut donc dire que l'immeuble fut construit entre 1963 et 1966. Sur le toit, on peut lire "SODETEG". Je ne sais plus d'où je tiens ça, mais il me semble que par la suite c'est Thomson qui s'installa dans l'immeuble.





























En 2005, alors que je travaillais dans une boite en intérim, je me promenais dans l’Intranet de cette boite, parcourant un article traitant du nouvel emplacement de la dite-boite. L’article indiquait que le nouvel immeuble serait construit non loin du Tea Building (qui venait d’être rasé à l’époque). J’eus alors la surprise de voir que des gens de la boite avaient fait ce gif animé (ci-dessous) lors de l’implosion du bâtiment le 20 Novembre 2005.