Visiter un lieu en pleine ville est particulier. Il faut faire très attention à ne pas se faire griller par des voisins, des passants, une voiture qui passe par là… Nous ne sommes là que pour explorer et faire des photos, mais ça les gens ne le savent pas et peuvent légitimement penser que nous sommes des voleurs, des tagueurs, et rapidement appeler la Police. Discrétion et rapidité sont donc de mise. Par chance ce jour-là le quartier n'est pas très animé. Autre coup de chance : c'est les vacances et nous sommes en pleine semaine. Il suffit donc d'attendre patiemment qu'il n'y ai personne dans les environs pour escalader en deux secondes le muret d'à peine un mètre trente de haut, puis passer de l'autre coté du miroir.

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Visiter un endroit abandonné dans ce genre de situation offre pas mal de sensations, et si la première est l'adrénaline lors de l'escalade du muret, la deuxième est l'impression d'être dans un autre monde alors que nous sommes juste à cinquante centimètres de la rue, cachés par un muret, entendant les passants marcher, les voyant passer à travers les barreaux de la grille… Accroupis pour ne pas être vus, silencieux au possible, nous voici replongés en enfance. Juste après le muret, je constate que la maison est construite sur une sorte de pente. La végétation est tellement présente que le chemin menant à la maison n'est plus qu'un tapis de lierre. Un tapis sur lequel trainent pas mal d'objets, et parmi ces objets, un disque vinyle poussiéreux au centre duquel une plante a poussé. C'est le genre de vision que j'aurais adoré voir dans un film, en dessin ou autre, mais là, voir ça en vrai, c'est encore mieux. C'est vrai.


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A quelques mètres, derrière des branches, la silhouette de la maison se dessine peu à peu, mais il est difficile de se figurer sa forme tant la végétation à envahi l'espace. Nous avançons donc lentement en évitant de marcher sur de vieux cartons pourris, ou se piquer à une seringue…



Puis la maison est là. Un incendie ne l'a pas réduite à néant, mais c'est tout comme. Tout est ruiné, brûlé, et il n'y a quasiment plus rien à voir, à découvrir ou à chercher sur place. Cette maison étant située à une vingtaine de minutes de chez moi, la déception est très relative, c'est pas comme si nous avions fait deux heures de route…













Nous continuons la visite en faisant gaffe à ne pas trop toucher les murs qui ont l'air très fragile depuis l'incendie, et prêts à tomber à la moindre pression. Il faut bien regarde au-dessus de soi, vérifier que le mur à coté de nous ne vas pas s'effondrer, et surtout, faire gaffe à ne pas trop ressortir de là couvert de suie. La maison est assez exigüe, on a vite fait d'en avoir sur les vêtements.




Quelques rares objets ont échappé au feu. Pas fantastiques, ils témoignent chichement de la vie qui régnait là ici avant. Avant quelle année d'ailleurs ? Je le découvrirai une fois chez moi, c'est à la fin de cette page…














Ci-dessous, le toit s'est effondré créant un tas de gravas de plus de cinquante centimètres de haut très instable, sur lequel il faut pourtant bien s'aventurer pour voir si il n'y a pas quelque chose au fond, dans un coin, sous une planche, un carton.



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La visite de la maison étant terminée, nous nous préparons à quitter les lieux, mais en repartant vers la grille, je me rends compte que la pente descend un peu sur la gauche et qu'il y a un autre niveau sous la maison, en l'occurrence une cave qui semble avoir échappé à l'incendie. Est-ce que nous y trouverons quelque chose d'intéressant ?




Arrivés devant l'entrée de cette partie «basse» de la maison, la végétation est si dense qu'il est impossible de faire une vue frontale de la maison. Seule possibilité : faire des vues rapprochées des différents (vieux) objets jonchant le sol. Nous remarquons assez vite que la rouille a bien fait son travail...








Une vieille télévision à tube cathodique traîne sur place, posée à la verticale.




Excellente surprise en ouvrant la porte menant à cette partie basse : de vieux objets par milliers ! Dans ce genre de situation, deux sentiments s'affrontent : la joie de contempler autant d'artefacts du passé, mais le souci de ne pas avoir assez de temps pour tout explorer tant le lieu est truffé de disques, de boites, d'outils, d'appareils électriques etc. Il y en a littéralement partout, et il semble qu'une personne ait vécu ici suite à l'incendie, ce qui ajoute une touche assez glauque à cette visite.












La maison ne présentant pas un interêt historique particulier, je ne me suis pas amusé à chercher des vues anciennes sur Géoportail et j'ai juste pioché 2 vues sur Google Earth qui m'ont permis d'apprendre que l'incendie a eu lieu entre 2011 et 2014.