Important : Pour des raisons de confidentialité, de conservation, de sécurité (etc) je ne donnerais pas la localisation de cet endroit. Merci de votre compréhension.


Cette visite commence par la rapide traversée (par en-dessous) d’une route départementale passant juste à coté. Tout est calme, nous sommes en pleine campagne, et le lieu que je viens visiter semble être à l’abandon depuis assez de temps pour que personne ne me reproche rien si jamais je me faisais voir par des promeneurs. Après une centaine de mètres, complètement recouvert de lierre, le site est en vue, et y entrer est à la portée de tout le monde.









Nous à voici à présent «de l’autre coté». Evoluer parmi les ronces et les orties n’est pas la chose la plus agréable du monde, mais ça se passe plutôt bien. Après la fin de ma visite je me rendrais compte que j’aurais pu m’éviter toute cette végétation en passant par une autre entrée située à une dizaine de mètres : les joies de l’exploration urbaine ! Je continue donc en contournant le bâtiment dont les fenêtres et autres portes sont (pour le moment) obstruées. Chemin faisant, je passe devant des cerises (un peu acides), donnant un coté bucolique à cette exploration. Levant la tête, je constate que l’incendie qui a ravagé le lieu ne présage rien de bon niveau sécurité…





J’arrive alors à un petit abri accolé au bâtiment. Pénétrant dans cet abri à la toiture symbolique, une ouverture m’indique que je vais pouvoir accéder au reste du site. Avant de m’avancer plus avant, je prends le temps d’immortaliser ce petit abri plutôt photogénique avec ce matériel rouillée et cette mousse poussant dessus.















Bon, il est temps de voir l’intérieur du bâtiment. On visite quoi, au fait, aujourd’hui ? Et bien on visite une ancienne fabrique de tire-bouchons, alimentée par un moulin situé sur le site. Je dis moulin au sens technique, car il n’y a rien ici qui ressemble de près ou de loin à un moulin à eau ou à vent comme on pourrait se l’imaginer. Un conduit en béton situé plus loin indiquera l’emplacement où l’eau circulait, entrainant une probable roue aujourd’hui disparue.

Passant à travers l’encablure de la porte, je découvre une grande salle à la toiture disparue, et envahie de végétation, de gravats, de poutres, de matériel rouillé etc. Un petit personnage semble m’accueillir dans cette pièce. Il qui semble avoir un tuyau planté dans l’œil gauche, tuyau obliquant ensuite comme une pipe. Un peu plus loin derrière lui, un arbre a poussé dans la pièce, et en jouant un peu avec la perspective on peut s’amuser à faire une photo qui donne l’impression que l’arbre sort du tuyau.





Ci-dessous, d’autres images de la pièce où est situé le curieux personnage. Evoluer dans cette petite jungle n'est pas chose aisée, surtout si l'on aime fouiner un peu partout.









Au moment de sortir du bâtiment pour continuer ma visite, je me retourne et découvre une sorte d'ancienne... cave ? En fait ce n'est pas du tout une cave mais juste l'endroit par lequel l'eau passait (il ne faut pas oublier que nous sommes dans un moulin). Aller explore cet endroit du site ne me tente pas trop : et si je n'arrivais pas à ressortir ? Je continues mon chemin et découvre au sol de nombreux tuyaux qui me font penser à ceux que je vois quand je soulève le capot de ma voiture.








Obliquant sur ma droite, je fais le tour du moulin et découvre l'espèce de petit canal par lequel l'eau passait. Aujourd'hui à sec, on dirait un petit chemin de jardin abandonné. Est-ce que l'on peut grimper par la fenêtre au fond pour entrer dans ce qui reste du moulin ? Techniquement, oui, mais je me dis qu'il n'y aura probablement pas grand chose (et que ce sera dangereux, comme pour la cave vue juste avant). Je prends juste le temps de photographier cette curieuse chaussure posée sur le rebord.







Direction la partie habitation, avec comme spectacle un peu la même chose : tout est en ruine, dégradé et en décomposition. L'incendie (je ne pense pas trop me tromper en imaginant la cause de tout cela) n'a rien épargné. Plancher à moitié fracassé, toiture inexistante, poutres en vrac... La désolation est partout, et ici comme pour de nombreux que j'ai pu visiter avant, une réhabilitation est hors de propos.









A coté du bâtiment, une autre maison est encore debout, mais elle aussi en très mauvais état. Si l'on peut jeter un coup d'œil à ce qu'il reste au rez-de-chaussée, accéder à l'étage est impossible tellement tout est ravagé. Faire attention où l'on mets les pieds est la règle principale, ici : planches moisies, clous rouillés qui dépassent un peu partout...







Me dirigeant vers un petit abri situé à coté du bâtiment principal, surprise, je tombe sur une épave, et pas n'importe quoi : une Citroën CX 2000. Cette voiture fut présentée pour la première fois en 1974 et sa fabrication s'arrêta en 1989. Ici, à l'image du site que je suis en train d'explorer, il n'y a plus rien à tirer de cette épave qui pourrit depuis un bon bout de temps...







La visite se finit tout en douceur avec la découverte d'un clapier, signe qu'il y avait ici une vraie ferme, probablement un jardin, ou un verger... Quittant les lieux, je me dis que je découvrirais tout cela via des vues aériennes anciennes. Et c'est le cas juste après ces images.



La première vue aérienne que j'ai trouvé remonte à 1946. même si la vue n'est pas géniale, on distingue le grand bâtiment sur la gauche (moulin et fabrique) et la maison sur la droite (habitation). Juste au sud, comme je l'avais deviné en visitant le site, le jardin est juste à coté. Aujourd'hui il n'en subsiste rien à part le muret qui ceinture la parcelle.

Ci-dessous une vue de 1968 où l'on distingue un peu mieux l'agencement du site. En orange, les bâtiments, en vert le jardin, et en bleu la rivière qui alimentait le moulin. Juste après cette vue, une autre photo, datant elle de 1978. Particularité de cette vue de 1978 : plus de rivière ! Est-ce car la fabrique de tire-bouchons marche désormais à l'électricité et non grâce à la force de l'eau ? Est-ce que la rivière a été détournée ? Est-ce que la fabrique est arrêtée ? Impossible à savoir, mais le fait que la route départementale ait été construite pendant ce laps de temps a peut-être joué.



Ci-dessous, des vues de 1979, 1987 (noir et blanc, puis couleur) et 1999. Le site est-il actif durant cette période ? La dernière image montrant des véhicules date de 1987.





Enfin, ci-dessous, nous voilà rendus en 2001, et c'est la première image montrant les ravages d'un premier incendie. Le site étant intact en 1999, le sinistre a eu lieu entre ces deux années, et il a dévasté le bâtiment principal, la deuxième partie ayant été épargnée par les flammes.

Ci-dessous, la vue aérienne de 2009. On constate que la deuxième partie du bâtiment principale a été elle aussi victime d'un incendie. La double maison près du chemin n'est pas touchée. Est-ce que quelqu'un habite encore à cette époque ? On voit que la cour est dégagée. il n'y a pas de voiture, mais l'herbe n'y pousse pas.

Ci-dessous, le site en 2011 et 2014. La végétation a tout envahi. La cour est entièrement verte, signe que le site est complètement à l'abandon, ou du moins on-entretenu. C'est l'état du site tel que j'ai pu le constater lors de cette visite.



Après cette exploration j'ai essayé de retracer l'histoire du lieu, mais à part l'information que l'on m'avait donné à propos de la fabrication de tire-bouchons (merci Meganums !) je n'ai rien trouvé de significatif. En désespoir de cause, j'ai tapé le nom du lieu sur un site de cartes postales anciennes, et là... surprise ! Je n'y croyais pas du tout en la découvrant, mais c'est bien le lieu que j'ai visité. De quand date la photo ? Aucune idée. Si c'est comme pour la plupart des cartes postales anciennes, ça sera le début du XXème siècle. On distingue bien le jardin sur la gauche, le moulin au milieu, et les maisons d'habitation à droite.