Important : Pour des raisons de confidentialité, de conservation, de sécurité (etc) je ne donnerais pas la localisation de cet endroit. Merci de votre compréhension.


Voici une visite datant de la fin 2023. Ce matin, le temps est maussade, très maussade. Après avoir roulé de nuit et vu le jour (enfin, si on peut appeler ça le jour) se lever, nous arrivons assez tôt dans cette curieuse maison à l'abandon. Probablement un peu trop tôt d'ailleurs, d'où une faible luminosité. La température assez basse joue également. Prendre des photos avec des gants, pas facile, pas agréable... Si le lieu s'annonce pourtant assez incroyable, ce n'est pas donc pas dans les meilleures conditions que Cafarnaom, Iloé et moi-même le visitons.

La première pièce donne le ton de la visite : des objets un peu partout, en vrac, et de nature hétéroclite (des crucifix et ouvrages religieux côtoient des revues pornographiques). Qui vivait ici ? Je dois avouer que sur place j'ai surtout passé du temps à prendre des photos et non à fouiller dans des courriers ou des documents administratifs. J'en saurais sûrement plus lors d'une deuxième visite. En tout cas il y a ici un amoncellement d'objets en tous genre qui donne un peu le tournis. Une ambiance qui me rappelle la Maison Toildaraignix, ou la Maison Cherry. Ci-dessous, un aperçu de la première pièce que nous visitons :

Le personnage représenté ci-dessous à gauche est le culturiste Sergio Oliveira (qui par la suite inspira le personnage de "Biscuit Oliveira" du manga "Baki"). Merci à Pierre pour cette information !





Poussant une porte, je découvre une autre pièce, qui semble avoir été une cuisine dans une autre vie, mais qui fut transformée en pièce "d'entrée", une porte sur la gauche donnant sur une cour envahie de ronces. Ici aussi le bazar règne en maître, à un point que cela donne le tournis. J'aimerais bien fouiller pour en apprendre un peu plus sur l'ancien propriétaire, mais où fouiller ? Par quoi commencer ? Un vertige me saisit, un vertige qui ne cessera de m'habiter le temps de cette visite.

Au fond de cette pièce, une porte mène cette fois-ci à une chambre. Ici, même si tout est un peu en vrac, les choses ont été rangées par des "metteurs en scène", comme en atteste un message écrit sur un miroir. Ce que je photographie donc n'est pas "authentiquement" à l'abandon, des gens ont pris le temps de ranger pour faire des photos plus photogéniques. Des peluches de chaque côté du lit, des tableaux fixés au mur... La pièce était-elle comme ça à l'origine ? Difficile de le savoir, mais ça me semble honnête de dire que ce que je prends en photo n'est pas authentique.







Revenant sur mes pas, je me dirige vers une autre partie de la maison, qui est malheureusement trop sombre pour pouvoir l'immortaliser. Alors je me rabats sur un escalier menant à un couloir à l'étage, desservant plusieurs chambres. Ici aussi, des tableaux, des livres, des tableaux, encore des livres, il y en a littéralement partout ! L'ancien propriétaire était visiblement un grand lecteur. Des ouvrages pour la plupart en mauvais état, cornés et rongés par l'humidité qui infiltre la maison un peu partout, comme nous le verrons plus loin. Au moment de monter les marches (peu rassurantes) de l'escalier je passe devant un verre à bière "Sloeber", voilà qui fera un nom fictif parfait pour cette maison.











La première photo ci-dessous montre la première chambre vue à l'étage. Fenêtre ouverte, plafond qui s'effondre... Tout est là pour que la maison se meure. Mais quand tout cela a-t-il débuté ? Je n'en sais rien. Plus loin, une autre chambre est dans le même état. Il n'y a que la salle de bain qui semble ne pas avoir trop souffert. La belle couleur bleue de cette pièce est fascinante, en total contraste avec le reste de la maison. Comme souvent avec les lieux abandonnés, on se pose des questions du genre "Que fait un fauteuil dans la salle de bain ?" ou "Pourquoi y a-t-il un duvet dans la baignoire, avec mille autres objets ?" Des questions qui restent sans réponse. Après avoir mes photos, sortant de la pièce, je me rends compte que je suis en train de marcher sur un vieux disque vinyle, dont je possède le single : "Eye in the Sky" du "Allan Parsons Project". Un bien joli titre que vous pouvez écouter ici.











Au moment où j'avais "découvert" cette maison en recoupant quelques informations, c'est l'accumulation de tableaux qui m'avait motivé à venir. Et le petit atelier que je découvre au bout du couloir en est rempli. Il y en a pour tous les gouts : de l'abstrait, du figuratif (naïf ou plus sérieux) mais également du touchant. Visiblement l'artiste qui peignait ici s'essayait à plusieurs styles. Mais est-ce vraiment lui qui a peint tout cela ? Difficile à dire. Dans cette partie de la maison la toiture est très endommagée, ce qui donne une lumière correcte, mais une humidité et un froid qui n'incitent pas à rester longtemps...













Au moment de quitter l'atelier, je me retourne et tombe sur un grand tableau assez perturbant, représentant un personnage étonnant : est-ce un homme habillé avec des vêtements de femme ? A en juger par les (véritables) poils collés sur la chevelure et le visage (formant des favorites sur les côtés) je dirais que oui. Mais ce qui frappe c'est le regard du personnage, ainsi que l'absence de nez et le fait de ne voir que les dents du bas... Comme une grimace, ou une menace. Dans sa main droite, le personnage semble tenir une bouteille. Au sol, une paire de gants et un collier. Etrange !





Revenant sur mes pas, traversant le couloir, je découvre une porte menant au grenier de cette partie de la maison. L'ouvrant lentement, je tombe sur un jouet pour enfant. Grimpant doucement l'escalier (très peu rassurant) menant plus haut, je découvre un grenier dont la toiture en très mauvais état laisse entrer l'eau, le vent, et probablement aussi des oiseaux. Si l'atelier de peinture et le salon dégageaient une drôle d'ambiance, là c'est encore différent : un mélange de calme de "vieux grenier" mêlé à quelque chose de macabre : une poupée décapitée posée à côté d'un cutter rouillé. Probablement encore une mise en scène... Le reste de la pièce est comme le reste de la maison : des objets un peu partout qui ont visiblement été retournés par les différents visiteurs de la maison.













Redescendant au rez-de-chaussée, je tombe sur Cafarnaom et Iloé qui ont fini leurs photos. Je me dis alors qu'il y a forcément quelque chose au-dessus de la grande pièce de l'entrée, montrée au début de cette page. Revenant vers l'escalier, j'en trouve un autre, un peu plus caché, permettant d'accéder à un autre grenier. Et là, surprise, des tableaux, partout ! La pièce étant un peu mieux isolée que le reste de la maison, ceux-ci sont un peu mieux conservés. Enfin, comparé à ceux vus dans le petit atelier... Ici, comme ailleurs, il est difficile de savoir ce qui a été acheté par l'ancien propriétaire (ou donné etc) et ce qu'il a peint lui-même. Les styles étant si différents, on peut au moins dire qu'il n'était pas spécialisé dans un style précis, et/ou avait des goûts assez larges. Comme pour le petit atelier, on se croirait dans une brocante. C'est sur cette vision de tableaux par milliers que se termine la visite de cette étrange maison dont l'histoire reste pour moi un mystère. Il faudra revenir une deuxième fois pour en savoir un peu plus.







Allez lire le reportage de Cafarnaom !