Important : Pour des raisons de confidentialité, de conservation, de sécurité (etc) je ne donnerais pas la localisation de cet endroit. Merci de votre compréhension.

Voilà une visite un peu particulière, que je classe au rayon «lieux que l'on vient visiter juste pour y voir un truc en particulier car il y a un truc sublime à voir sur place». Dans ce rayon, il y a d'autres lieux, comme la salle sourde de la Batterie de la Pointe, l'escalier du Bunker du Diablotin, la façade de la Ferme aux Créneaux ou le géant de Jätteparken. Chose importante : voir la pièce en question était une chose, mais pouvoir y entrer en serait une autre, et il fallait d'abord bien réussir à entrer ! Et à mon grand étonnement, après s'être garés à proximité, l'accès fut on ne peut plus simple.

J'ai souvent ressenti ça en visitant d'autres endroits abandonnés : on se fait un film dans sa tête, plus le truc à voir est beau, et plus on a de l'appréhension, on se dit que si le truc est magnifique, alors forcément le prix à payer pour y accéder est en conséquence. Et en fait, bah des fois c'est très simple. Et du coup ça en devient presque «trop» simple : si on a pu entrer, c'est qu'il y a une alarme, et dans vingt minutes un vigile débarquera et nous foutra dehors etc. Voilà mon état d'esprit lorsque je passe devant l'ancienne piscine de l'hôtel, où des feuilles mortes côtoient une eau croupie n'ayant pas été changée depuis je ne sais quand.



Après avoir visité rapidement un petit bâtiment sans grand intérêt (et non relié à l'hôtel) nous nous dirigeons vers l'hôtel en espérant trouver un point d'entrée. En chemin, nos pieds foulent un sol constellé de feuilles mortes, mais heureusement pour nous il pleut ce jour-là, rendant ce tapis végétal bien mou et ne faisant pas autant de bruit que prévu. Ci-dessous une petite pièce technique, sorte d'ancien garage, à présent à l'abandon. Le lierre en haut, les feuilles mortes en bas : il y a presque de quoi vouloir rester à contempler ça plutôt que d'explorer l'hôtel. Enfin je dis bien «presque», car notre temps est limité et nous n'allons pas tarder à voir si nous pouvons visiter le lieu en question.

J'aperçois un panneau «SILENZIO», très certainement destiné au personnel technique afin de ne pas déranger les résidents de l'hôtel juste à coté. L'exploration urbaine étant une activité où la discrétion est de mise, je tombe amoureux de cet écriteau et décide aussitôt de l'utiliser pour son le nom fictif de ce lieu.

Une minute plus tard, nous sommes dans l'hôtel. La facilité avec laquelle nous sommes entrés nous sidère, mais nous progressons tout de même lentement : encore et toujours cette peur d'être surpris par un vigile ou une alarme... Ci-dessous, la cuisine, dans laquelle nous ne nous attardons pas trop, occupés que nous sommes à songer à cette fameuse pièce que nous verrons (peut-être ?) plus loin.

Nous voici à présent dans les couloirs de l'hôtel. La météo est pluvieuse et les portes et les fenêtres étant toutes placardées, tout le rez-de-chaussée baigne dans l'obscurité. Le temps nous étant compté, je fonce là où il y aura le plus de lumière possible : le dernier étage. En chemin, je zappe le premier, deuxième et troisième étage, mais je me dis que je ne rate pas grand-chose, toutes les chambres étant identiques.







L'hôtel était (quand il fonctionnait) un hôtel de luxe. Aujourd'hui on à du mal à saisir le faste du lieu tant il est vide. Quelques indices témoignent d'un certain raffinement, mais un raffinement assez kitch, loin d'un luxe épuré que l'on peut trouver dans des hôtels plus design. Etonnement, certaines choses paraissent assez anciennes (comme le balcon, on ne peut plus «faux vieux») comparé à l'intérieur très années 70. Pas très raccord tout ça...







Quelques photos de l'intérieur des chambres :









Ne trouvant pas cette visite des plus passionnantes (chambres, couloirs, chambres, couloirs...) je me dirige vers l'accueil de l'hôtel, là où il y a la fameuse chose à voir. Jusqu'ici je suis un tantinet déçu que cette visite ne soit pas des plus excitantes, mais je m'y étais préparé. Je savais que cet hôtel serait vide, sans grand intérêt SAUF pour la chose à voir à la fin. Direction l'accueil, pas totalement vide, et plutôt intéressant avec le comptoir toujours en place, un magazine oublié, et le rack à clés bien conservé. L'intérêt de cet accueil n'est pas extraordinaire, mais il se situe dans une pièce intéressante, parsemée de colonnes carrées, peu éclairée mais très lumineuse de par sa couleur blanche. La pièce était sûrement différente avant, et la couleur blanche est probablement due à un ravalement ou autres travaux. Ou alors elle a toujours été comme ça ?









Une salle me sépare alors de la fameuse pièce qu'il ne faut absolument pas rater en venant visiter cet hôtel. Pour l'avoir vu plus d'une dizaine de fois sur Internet, je me demande bien ce qui m'attend, les photos de cette pièce étant souvent faites avec un grand angle pour capter son immensité : la salle est-elle plus petite que prévu ? Allez, direction la petite porte juste après la photo ci-dessous.

Nous y voici ! La fameuse salle de bal (ou de dîner ?) de l'hôtel. La pièce étant impossible à saisir dans son ensemble avec mon appareil, j'emprunte celui d'Iloé et fait deux clichés. La salle ayant été taguée, je me suis exceptionnellement permis de retoucher (sans être un expert évidemment) mes deux photos pour enlever quelques graffitis immondes peints par des visiteurs indélicats. Admirez-moi la taille de cette pièce ! Dîner ou danser ici devait être une sacré expérience. Je ne sais pas si les draps ont toujours été là, mais leur présence donne un charme fantomatique au lieu, et dégage une belle atmosphère de sérénité. Contempler en vrai cette salle obscure baignée de lumière en son centre par cette verrière est un spectacle qui vaut largement le déplacement, et tant pis pour les tags.



Il existe de très nombreuses photos de cette salle sur Internet. Ci-dessous voici des photos faites Iloé, Carlos et Nicolas d'Accès Interdit qui m'accompagnaient ce jour-là. A la suite, il y a aussi deux photos, faites par Jahz Design, qui a fait un magnifique travail de retouche avant/après, qui conclut en beauté cette visite. Ci-dessous la photo d'Iloé (Site / Page).

Ci-dessous la photo de Nicolas d'Accès Interdit. D'autres photos en cliquant ici !

Enfin, un très beau nettoyage avant/après réalisé par Jahz Design (Site / Page).