Important : Pour des raisons de confidentialité, de conservation, de sécurité (etc) je ne donnerais pas la localisation de cet endroit. Merci de votre compréhension.


Cette visite s’est déroulée lors d’un road-trip d’une semaine quelque part en France avec Cafarnaom. Après avoir échoué à visiter un premier lieu, nous étions assez chanceux que le deuxième ne soit situé qu’à vingt-cinq minutes de là. Et comparé au premier, ici nous pouvions nous diriger de façon bien plus discrète vers l’objectif : un château à moitié en ruines.

La personne qui m’avait rencardé sur sa localisation m’avait prévenu que ça ne risquait pas d’être la visite du siècle, mais quand c’est à vingt-cinq minutes on ne fait pas la fine bouche : on file voir ça par nous-même ! Ainsi, après s’être garés assez loin de la bâtisse nous traversons un grand champ nous menant au château. Via cet itinéraire, impossible d’être repérés par des locaux pensant (à raison) que nous venons pour taguer ou casser. Après deux petites minutes de marche, nous voici face à l’édifice. Le contournant par la gauche, nous trouvons rapidement un point d’accès :





Sous nos yeux, comme nous avions pu le constater en regardant sur Google Maps, c’est un vrai paysage de ruine qui s’étale. Pas de toiture, plus de plancher, tout juste des murs tenant comme par magie, et un peu partout des débris. Un triste spectacle pas si triste que ça, car le jour de notre visite le soleil est avec nous, et pour peu que l’on aime le lierre et la végétation, c’est tout de même féerique. Un rapide coup d’œil permet de constater qu’une aile du château tient encore debout, mais sera-t-il possible de la visiter en entier ? Pour le moment nous l’ignorons, je file dans la direction opposée pour d’abord explorer la partie sans toiture.





Tout près de l’entrée par laquelle nous sommes passés je découvre un morceau d’escalier plutôt photogénique. Un peu partout sur les murs on voit que des plaques ont été retirées, ou volées. La végétation est si forte par endroits qu’il est impossible de visiter toutes les pièces. Pas bien grave car elles se ressemblent toutes et ne présentent pas un grand intérêt.





Si on se place face à l’escalier et qu’on regarde derrière soi, on est face à ce qui devait être l’entrée principale. Je suis étonné qu’elle soit si petite. Une simple porte, superbe dans son état d’abandon, avec ce verre cassé, ces toiles d’araignées tout autour, et surtout la ferronnerie qui est toujours là. Je ne peux pas résister au fait de m’en approcher et d’épier au dehors, par plaisir, mais aussi pour voir si personne ne vient à notre rencontre. Dans ce genre de visite c’est toujours agréable de savoir que l’on peut voir sans être vu, idéal pour pouvoir se sauver rapidement…



Ci-dessous, d’autres photos prises dans toute cette première partie sans toiture du château. Vieilles pierres, lierre, parpaings par endroits, il y a ici un mélange de vieux et de récent assez étrange. Mais une chose est sûre : tout avait dû être vidé il y a bien longtemps de ça car sur place je ne vois absolument rien qui ressemble à du mobilier ou des objets de la vie de tous les jours.











Revenant sur mes pas, je passe à nouveau devant l’entrée par laquelle nous avons pénétré dans le bâtiment, puis me dirige alors vers l’aile qui comporte encore des étages. Tout est tellement en ruines que j’avance très lentement, pour ne trébucher sur rien, mais aussi par peur, tout semblant tenir à un fil. Ci-dessous, me voici prêt à entrer dans la pièce :

L’intérieur est aussi vide que le reste, mais l’ambiance est différente : ici, il y a un plafond ! La pièce est assez sombre et vraiment peu rassurante quand on lève la tête. Nulle part je ne vois de moyen d’accéder aux étages, et quelque part tant mieux car je ne suis pas rassuré par l’état de cette partie du château. Je prends le temps de faire quelques clichés puis décampe assez vite.









Ci-dessous des détails de ce que l’on peut voir dans la pièce. Le motif en forme de coquille Saint Jacques de la cheminée me donne l'idée du nom fictif de ce lieu.

















Sortant de la pièce, je distingue sur ma droite une porte menant à l’aile du château comportant encore sa toiture. Bloquée par de nombreux débris, la porte est bloquée, mais en rentrant un peu le ventre j’arrive à entrer dans cette nouvelle pièce. Baignée par une forte lumière entrant par une large fenêtre d’apparence moderne, on dirait une sorte d’ancienne cuisine (moderne, elle aussi). Un couloir mène à une autre pièce vide, mais mon regard est attiré par ce curieux escalier et sa belle rambarde, menant au sous-sol. Quelle belle surprise que de tomber sur ces jolies formes courbes d’inspiration végétale. Me concentrant sur cette rambarde j’en oublie complètement d’aller voir ce qui se passe au sous-sol.







La visite étant terminée, Cafarnaom et moi sortons du château et réalisons qu’il y avait un accès beaucoup plus simple à un autre endroit du site, mais pas grave, nous avons exploré à peu près tout ce que nous voulions explorer. Seul regret : ne pas avoir pu visiter les étages, mais bon, le danger était trop grand. Une fois sortis du site, et bien à l’abri au bord de la route, je sors le drone et fais quelques clichés du château.











Que peut-on dire au sujet de l’histoire de ce lieu ? Malheureusement pas grand-chose. Construit au XVIIème siècle, l’aile gauche fut à priori ajoutée au XVIIIème. Le bâtiment serait construit sur une ancienne voûte du XIIème siècle. Peut-être accessible via l’escalier dans l’ancienne cuisine moderne ? Mystère. La première vue aérienne que j’ai pu trouver date de 1977. On voit qu’à l’époque le château possède encore sa toiture.

Ci-dessous, des vues datant de 1979, 1983, 1985, 1986, 1996 et 2000. Durant toutes ces années le site semble entretenu, la vue de 2000 montrant un lieu plutôt propre.











A quel moment la toiture a-t-elle disparu ? La page Wikipédia dit que le château a «partiellement brûlé en 1990», ce qui contredit les vues de 1996 et 2000 où le lieu ne semble pas avoir changé. De plus la source de cette info est une page de blog de 2017 aujourd’hui inaccessible. Ci-dessous, une vue aérienne datant de 2005. On voit que la toiture a disparu et que le site a exactement le même aspect que lors de ma visite (2022). L’incendie mentionné sur Wikipédia a donc eut lieu entre 2000 et 2005, mais pas du tout en 1990.

Enfin, ci-dessous, deux vues aériennes datant de 2010 et 2018. Ce château sera-t-il réhabilité un jour ? Vu l’ampleur des travaux, j’en doute.



Si cette visite vous a plu, n’hésitez pas à cliquer ci-dessous pour lire le compte-rendu de Cafarnaom !