Important : Pour des raisons de confidentialité, de conservation, de sécurité (etc) je ne donnerais pas la localisation de cet endroit. Merci de votre compréhension.

Avant d'arriver sur place, il était évident qu'une grande discrétion allait devoir être de mise, car si le château avait l'air abandonné et facile d'accès (enfin, de loin) les locaux situés à une centaine de mètres du bâtiment, eux, étaient très certainement habités, la vue satellite montrant un gazon entretenu et des véhicules. Nous avons donc emprunté un petit chemin forestier en prenant bien soin d'être le moins en vue possible de cette partie apparemment habitée.



Après quelques minutes de marche, objectif réussi, la masse du château nous met à l'abri des bâtiments que nous voulions éviter. Nous avons alors commencé à regarder par où entrer. Un incendie ayant ravagé une aile du château, il ne fut pas difficile de repérer une ouverture. Détail amusant repéré par une des personnes m'accompagnant : de très nombreux plants de ciboulette poussent autour du château, vraiment à une quinzaine de centimètres des murs. D'habitude on plante plutôt ça dans un jardin potager. Marrant de voir ces plants disposés à cet endroit...



Une fois entrés dans le château, nous cherchons un escalier pour nous réfugier à la cave, partie du château où nous serons sûrs de pouvoir explorer sans être vus (on visitera le rez-de-chaussée et les étages plus tard). Nous découvrons alors un sous-sol bien plus vaste que prévu, et surtout, contenant encore de très belles choses à voir. La première de ces «choses» est d'ailleurs plus qu'une «chose», car elle est assez énorme, et quand je la découvre je suis stupéfait de découvrir quelque chose d'aussi massif dans une cave de château. Jugez plutôt :



Une rapide recherche historique m'a appris (après) que le château avait été utilisé comme filature au début de la Deuxième Guerre Mondiale, le pourquoi du comment de ce générateur dans un château est résolu. Ne pas connaitre cette information sur le moment fut un vrai plaisir, le cerveau tournant à toute vitesse, cherchant le pourquoi du comment, qui a installé ça ici, est-ce qu'on l'a amené pièce par pièce etc.









Via un petit passage, je tombe sur un mur que l'on peut escalader via une échelle rouillée. Une fois en haut, à trente centimètres du plafond, je me rends compte que le mur avait été construit pour former un grand bac. Eaux de pluies ? Eau potable ? Aucune idée, mais une chose est sûre : si l'on tombe dans ce bassin, pas sûr de pouvoir remonter...

Nous passons ensuite le long d'une enfilade de pièce desservies par un très long couloir courant le long de toute la cave. Ces pièces étant toutes plus vides les unes que les autres, nous avançons rapidement et arrivons à une grande pièce où trainent encore quelques meubles vides. Sur quelques uns de ces meubles, jolie surprise : des objets, et des objets à priori très vieux : tourne-disque, radio, poupée, livres... C'est toujours aussi fou de constater que des pièces sont extrêmement vides quand d'autres contiennent encore autant de trésors. Une des personnes m'accompagnant lors de cette visite m'apprendra par la suite que la radio date de 1951, plus de 60 ans d'âge, quand même !









Repassant dans le même couloir, mais pour inspecter de façon un peu plus détaillée d'autres pièces, je m'attarde sur cette paire de chaussures toujours là, poussiéreuse, intacte, et que personne n'a pris le soin d'emporter.

L'exploration de la cave continue avec d'autres pièces, assez grande, dont une possédant une curiosité complètement zappée lors de mon premier passage (et heureusement repérée par un de mes camarades d'exploration ce jour-là) : un puits ! Un puits tout simple, certes, mais c'est la première fois que j'en vois un disposé comme ça dans le coin d'une pièce, assez discret, mais encore bien profond, et très dangereux si on était amené à tomber dedans...

Nous remontons au rez-de-chaussée et continuons notre petite visite en scrutant les fenêtres le plus possibles au cas où il n'y aurait pas quelqu'un qui nous airait repéré. Visiblement nous avons de la chance ce jour-là car nous pouvons nous promener en toute sérénité et nous attarder sur l'état déplorable du rez-de-chaussée. L'incendie n'a touché qu'une des ailes du château, mais on sent que le lieu est de toute façon très dangereux depuis bien longtemps, de nombreuses bosses et fissures étant présentes un peu partout au point de nous dissuader d'aller plus avant dans certaines pièces. Ci-dessous, la grande pièce du rez-de-chaussée.

Il est possible de traverser la partie effondrée pour accéder à ce qui reste de l'autre partie, mais une très grande précaution est nécessaire. Je porte toujours des chaussures de marche au cas où, mais là (voir ci-dessous) je pense que la seule chose efficace en cas de mauvais pas serait une armure de chevalier...

Ci-dessous, deux images de la partie où l'incendie a eu lieu. Curiosité : un très vieil extincteur trône encore sur place. Que fait-il ici ? Est-ce qu'on la utilisé lors de l'incendie ? Aucune idée. La seule explication qui tient à peu près debout serait qu'un explorateur l'ait ramené de la cave pour faire une mise en scène du style «Un incendie a eu lieu il y a longtemps, l'extincteur est toujours là...»

L'escalier sur la droite est en trop mauvais état pour acceder à ce qui reste de l'étage. Curiosité plutôt mignonne : de petits champignons poussent à présent sur ce qui reste des marches...



Ci-dessous, des photos d'une pièce située pas très loin du grand hall. Curiosité de cette pièce : on y trouve des bureaux, des tiroirs, et notamment une vieille machine à écrire (qwerty).





Nous montons alors à l'étage via un escalier lui aussi en très mauvais état et découvrons la grande pièce (ci-dessous) au-dessus du hall. L'incendie ayant eu lieu vraiment pas loin, marcher sur ce plancher qui craque est une expérience que je ne recommande pas. On note que des soutiens (assez anciens) ont été installés. Quand ? Probablement il y a longtemps vu leur état.

Enfin, si on va au fond de la pièce, on a une vue assez flippante sur le rez-de-chaussée exploré auparavant, avec ses poutres effondrées et ses énormes clous rouillés. Et voilà, c'est tout pour ce château dont l'état de délabrement fait peine à voir... Une visite assez courte, mais avec de jolis objets. Merci de votre lecture !