Important : Pour des raisons de confidentialité, de conservation, de sécurité (etc) je ne donnerais pas la localisation de cet endroit. Merci de votre compréhension.


Quand on m'a parlé de ce lieu, la visite ne s'annonçait pas la plus extraordinaire du monde. Sur Google Maps ça avait l’air petit, visitable en vingt minutes maximum, et pas super intéressant car il n’y avait rien autour. Les deux ou trois autres photos (prises cette fois par des particuliers) montraient un site, certes, original, mais je n’avais pas l’impression qu’il y avait un gros potentiel au niveau visuel ou du récit. Le genre d’endroit qu’on n’a pas forcément envie de visiter, mais s’il est placé entre deux lieux, on s’y arrête quand même pour pouvoir se dire : «J’y suis passé, je sais ce que ça vaut.» Et en fait, comme vous allez le voir lors de cette exploration, ce lieu est l'illustration parfaite du site sur lequel on pourrait rester deux bonnes heures (enfin, moi ça ne me gênerait pas) rien que pour s'en imprégner à fond, à attendre la bonne lumière, à se demander quel look il avait quand il était en activité, à inspecter chaque recoin etc. Alors si en plus il n'y a aucune dégradation, pas de tags ni rien, c'est parfait.

Une fois garés à proximité, une fine pluie commence à tomber. Se frayer un chemin à travers la végétation n'est jamais très confortable quand on se prend des gouttes sur la tête. Une seule peur : que la pluie s'intensifie. Après une dizaine de minutes à chercher comment rejoindre la tour au milieu de cette jungle, miracle, un passage se dessine. Marchant plutôt tranquillement vers l'édifice, je réalise alors (comme annoncé au début) qu'il est bien plus intéressant (et grand) que ce que je m'étais imaginé. Rien que le look moyenâgeux du bâtiment, c'est la claque. De la pierre, des créneaux, du lierre, et en bonus, une structure métallique bien rouillée au sommet : steampunk au possible ! Pas d'autres mots, c'est magnifique. Prions pour que cette petite pluie fine s'arrête. Ci-dessous, l'arrivée :





Entrer dans la tour n'est pas compliqué. La grande porte est tout simplement ouverte. Le battant droit est encore accroché au mur, mais celui de gauche est un peu décroché. S'y appuyer pourrait la faire tomber...







Inspectant cette belle porte, je découvre une inscription : "D E 1 916", et juste en-dessous "J R 1938". Très probablement des ouvriers ayant œuvré sur place lors de la construction ? Ou travaillant sur place quand le lieu était actif ? D'ailleurs il servait à quoi, ce bâtiment ? Et bien... je ne dirais absolument rien à part qu’il fut construit au début du XIXème siècle. Le lieu est mieux protégé si je ne dis pas à quoi il servait, et ça lui ajoute un petit charme mystérieux de ne pas donner sa fonction.

Une fois la porte passée, je découvre l'intérieur de l’édifice. La toiture ayant disparue, ce qui était auparavant une salle est aujourd’hui une cour. Dans cette cour, un puits en béton (rebouché) trône à coté d'un magnifique escalier rouillé menant à un palier en bien mauvais état.







L'escalier rouillé me faisant un peu peur, je décide de monter via un autre escalier, en pierre celui-ci, menant à un autre niveau situé un peu au-dessus du premier.

Après avoir gravi les marches, miracle, la pluie s'arrête et un large soleil envahit le ciel, dessinant de jolies ombres sur les parois de la tour. L'endroit d'où je fais ces photos est vraiment exigu, et il faut faire attention à ne pas tomber sur le plancher du premier étage (qui a l'air de tenir, mais je ne suis pas confiant au point de vouloir vérifier sa solidité) ou basculer en arrière et tomber par le petit balcon (sans rambarde) situé juste derrière. Ci-dessous, la dernière photo est l'appareil utilisé par mes guides du jour !







Depuis ce palier, un autre escalier permet de monter au sommet de la tour, du moins le sommet de la partie en pierre. Contrairement à l'escalier du début, construit dans la paroi de la tour, ce nouvel escalier longe le mur du bâtiment, ce qui n'est vraiment pas rassurant d'un point de vue sécurité. Il y a bien une rambarde, mais elle est rouillée et s'y tenir ne procure aucun sentiment de sécurité. Alors je gravis les marches, lentement, en pesant chaque pas, puis j'arrive au sommet. De là-haut, la vue sur la structure métallique est assez incroyable. Y faire des photos est cependant très risqué tant l'édifice semble tenir comme par magie.



Un dernier escalier permet d'aller encore plus haut, juste sous l'ancien dôme. Je n'y monte évidemment pas vu son état. En cas de chute, c’est un aller simple pour la cour située en contrebas. Voici quelques photos faites en tremblotant tant je n'étais pas sûr des mes appuis.



Une fois redescendu, j'observe mes collègues du jour finir leurs photos dans la cour et les tient informés que je vais me promener autour du bâtiment. J'en profite pour essayer de capter la vue que l'on a dans la cour, en regardant vers le sommet.



Curiosité, de nombreuses framboises poussent partout autour de la tour. A un endroit, à demi caché au milieu des arbustes, je tombe sur un fragment de l'ancien dôme. Le site devait avoir fière allure quand il fonctionnait. En observant ce morceau de toiture je pense aux vues aériennes que je trouverais une fois rentré à la maison.







On termine avec une photo du lieu au moment de notre départ, alors que le soleil se couchait, donnant une petite teinte jaune aux briques. Voilà une visite assez courte, mais exceptionnelle de part le look unique de la tour, et sa fonction. Un grand merci à mes guides !





Ci-dessous, des vues aériennes, et on commence avec la première vue que j’ai pu trouver. Elle date de 1923 et présente bien la tour, surmontée de son beau dôme aujourd’hui disparu. Les bâtiments collés à la tour n’existent plus, il n’y a que de la végétation autour. Que se passait-il dans ce lieu en relation avec le reste des bâtiments ? Même en connaissant la fonction du site, ça reste un mystère. Juste après, une vue datant de 1958.

Ci-dessous une vue de 1967, deux de 1969, puis 1975 et 1978. Ces vues n’apportent pas vraiment d’informations importantes, mais la variété des angles permet de se faire une meilleure idée de l’agencement du site.









Ci-dessous, première vue en couleur avec une image datant de 1979. Le site semble toujours en activité (on voit bien les chemins) malgré une importante végétation tout autour.

Ci-dessous, la dernière vue aérienne (1984) présentant le lieu encore en activité.

Ci-dessous, après un grand bond dans le temps de 12 ans, nous voilà en 1996, et le lieu a bien changé : plus de bâtiments ! Seule une petite maison reste (elle est aujourd’hui habitée et séparée du site par un grillage) et le coin est entièrement désert, ce qui va conférer à la tour son look de bâtiment perdu au milieu de la végétation. Après cette image, une autre vue, malheureusement en noir et blanc, et datant de 1999. Le coin est dans le même état lors de ma visite en 2018.



Pour finir en beauté, voici trois documents retrouvés lors de mes recherches. En le voyant, on devinera peut-ĂȘtre la fonction du lieu.