Important : Pour des raisons de confidentialité, de conservation, de sécurité (etc) je ne donnerais pas la localisation de cet endroit. Merci de votre compréhension.


La visite de cet ancien site industriel avec Cafarnaom débute par la partie administrative. A pas lents, enjambant des meubles retournés et marchant sur des documents éparpillés au sol, nous découvrons les anciens bureaux. Quelques volets roulants sont encore baissés, créant une pénombre pas bien rassurante. Pourtant, le lieu étant visité depuis de nombreuses années, cette entrée en matière se fait sans aucun stress. Nous ne sommes pas les premiers, nous ne serons pas les derniers, donc en cas de mauvaise rencontre nous sortirons gentiment du site. En attendant, la visite continue en essayant de bien documenter ces espaces plongés dans le noir. Je pose mon trépied et fait quelques clichés de ces espaces morts.







Poursuivant notre exploration, nous arrivons dans la partie qui sera la plus intéressante (à mon sens) du site : celle où étaient entreposés les produits fabriqués ici, probablement prêts à être expédiés. D’innombrables casiers créent une perspective plutôt photogénique. Tous vides, j’imagine qu’avant ils étaient remplis de cartons de tailles variées ?











L’ambiance rappelle beaucoup l’ancienne Bijouterie Léon Weil visitée en 2002 à Vitry-sur-Seine. Montant un escalier, je découvre de très nombreux accessoires fantaisie, en plastique ou en métal. Il y en a tellement qu’on marche dessus. Même si tout ça n’a pas une grande valeur, cette ambiance dorée est visuellement intéressante. Il y a là de quoi passer des heures à prendre des photos de tous ces produits.























Poursuivant notre chemin, nous arrivons dans des halls ne présentant pas un intérêt particulier, mais c’est car de nombreuses machines semblent y avoir été retirées il y a des années de ça. Nous nous promenons donc dans de vastes espaces vides tagués, pourtant encore intéressants car il reste des choses ici et là.



















Sortant d’un des grands halls, nous explorons d’autres pièces, d’autres espaces tout aussi à l’abandon. La toiture s’étant effondrée dans certains, la végétation s’est fait une joie de tout envahir. Il n’est pas rare de pousser des arbustes ici et là si l’on veut avancer. Tout à coup nous entendons un son au loin : une rivière passe au bord du site, créant un bruit apaisant. Découvrant une sorte de bassin à l’abandon, j’aperçois une cuve qu’un graffeur a joliment illustré en dessinant un visage. Instantanément je pense au dessin-animé «Thomas et ses amis», me disant que la pauvre locomotive a tristement fini ici, oubliée de tous.





Machine arrière, nous revenons sur nos pas et entreprenons l’exploration de l’autre partie du site, qui a l’air bien plus ancienne. Vieilles pierres et briques anciennes, il règne ici une ambiance différente comparé au début de la visite. Ce qui me frappe c’est ce grand hall qu’on a tenté de cacher en installant un faux plafond. Faux plafond qui a pris très cher lors de la fermeture de l’usine et les dégradations qui s’ne sont suivies : un peu partout, des plaques manquent, créant un curieux damier. Ca pourrait presque être une installation d’art moderne. Chose intéressante : tout au fond de ce hall reste une ancienne machine dont je ne connais pas la fonction, mais qui est bien fixée au sol (et à priori depuis longtemps).

Concernant la machine ci-dessous, merci Pierre-Marie pour ce commentaire : "C'est une machine qui est entraînée par une courroie pris sur la grande roue et c'est vraisemblablement une presse. Ton mouvement de rotation va faire descendre une des coupelles et tu passes ta bande de métal ou ta plaque dedans comme une machine a pâte a modeler. Et ça te sort des petits boucles comme y en a partout dans l'usine."





Quelques pas plus loin, une très jolie vision s’offre à nous : arpentant les anciens ateliers, je suis ravi de découvrir ces immenses casiers. Un est au sol mais l’autre est toujours debout. Malgré les tags il y a là une jolie ambiance d’abandon qui tranche avec la partie administrative. Ici, tout a plus de cachet, que ce soit au niveau des matériaux que des couleurs. La toiture ayant pas mal souffert des intempéries, il n’est pas rare de marcher sur des feuilles mortes et de voir des plantes se développer un peu partout.











Ci-dessous de bien beaux détails de ce que l’on peut voir dans cette partie de ce site industriel. C’est fou comme la partie administrative est ravagée alors que quelques pas plus loin on peut voir ceci, pas cassé, pas tagué, dans son jus !







La visite se termine en découvrant, juste à côté d’un entrepôt sans intérêt, ce qui ressemble bien à un ancien four, en ruines, et bien dangereux avec ces briques qui ne tiennent plus trop. Un four qui indique que l’usine est là depuis bien longtemps. Depuis quand exactement ? Au moins 1948 si j’en crois la première vue aérienne que j’ai pu trouver, et où l’usine est déjà là.





Ci-dessous des vues faites au drone juste après la visite avec Cafarnaom :





Difficile de déduire quoique ce soit de l’histoire de ce site via les vues aériennes. Si on regarde les quatre vues ci-dessous (1948, 1955, 1978 et 2012) on voit que le site n’a quasiment pas changé, comme si tout était en place dès le début. En cherchant sur Internet, on en apprend un peu plus : cet ancien site industriel fabriquait des accessoires métalliques ou plastiques mais faisait aussi dans le «traitement de surface». L’usine ferma en 2001. Quelle est son histoire avant cela ? Je n’ai malheureusement rien trouvé. Un décès eut lieu en 2012 lorsqu’au cours d’une partie de paintball un enfant de 12 ans trouva la mort dans un transformateur de l’usine qui n’avait pas été coupé.