Voici un lieu que j’avais depuis des années sur ma carte suite à la recommandation d’une lectrice. Enfin, un «lieu» est un bien grand mot. De quoi s’agit-il ? De la décharge des émaux de Briare. Oui, je donne le vrai nom car ça serait ridicule de cacher l’emplacement d’un tel lieu.

Wikipédia : «Les Émaux de Briare sont une manufacture française de mosaïque basée à Briare dans le département du Loiret en région Centre-Val de Loire. Elle est issue du rachat de la Faïencerie de Briare, créée en 1837, par Bapterosses et Cie, une société spécialisée dans la fabrique de boutons dits de porcelaine fondée à Paris en 1845. La société développe une stratégie internationale dès 1851 en Europe puis ultérieurement, avec l'apparition des perles, en 1864, vers l'Afrique, l'Australie et les Amériques. Elle se spécialisera progressivement à partir du XXème siècle dans les mosaïques.»

C’est quoi cette décharge ? Il s’agit d’une clairière aménagée à proximité de l’usine, et où des camions déversent depuis une éternité (probablement le début ?) les chutes de mosaïque, ou des mosaïques jugées invendables. Ainsi, depuis minimum 1946 (voir vue aériennes plus loin sur cette page) des couches et des couches d’émaux sont empilées à proximité de la manufacture, créant un paysage singulier.

Si de prime abord on peut être fasciné par cette étendue unique de matériaux, on peut aussi se poser la question de l’état du sol après toutes ces années de déversements. D’ailleurs, les déversements ont-ils toujours lieu aujourd’hui ? Je ne sais pas vraiment. En tout cas le site est très accessible, aucun panneau n’en interdit l’accès, et d’innombrables articles en parlent comme d’un lieu magique si l’on veut refaire sa salle de bain à peu de frais.

Ce qui impressionne en arrivant sur place, c’est le fait de monter un petit talus (fait de débris) et se rendre compte que l’empilement fait bien deux ou trois mètres de haut. Un peu partout, on voit que des gens ont creusés pour se servir. Les gens privilégiant (apparemment) les émaux de couleur, le sol est très «blanc», mais dès que l’on creuse on tombe sur des émaux rouges, oranges, verts, roses etc. Comme indiqué dans l’introduction de cette page, s’il y a en majorité des émaux sur place, il y a aussi beaucoup de boutons. Ci-dessous, des photos (faites au téléphone) de la décharge.









Ci-dessous trois vues du site faites au drone :





De quand date cette décharge ? Mystère. En tout cas sur les deux vues de 1946 ci-dessous elle est déjà là.



Je ne sais pas si ça vaut le coup de décrire une par une toutes les vues aériennes ci-dessous (qui vont de 1949 à 2022) mais on voit bien l’évolution du site, qui se remplit au fil des années. Fait intéressant : au début très aéré, le site se fait tout de même envahir par la végétation, de nombreux arbres et arbustes poussant sur ce qui est désormais une colline.