Cette page présente un lieu que j'ai visité en Mars 2017, et que j'ai par la suite présenté en 2019 dans mon livre "Urbex Europe", pages 152 à 157 : le Château de Courbevaux (nommé "Château au Landau" dans mon livre). Ce n'est qu'en 2022 que j'ai appris que le lieu avait été racheté en 2018. Si je fais une page complète sur ce lieu en donnant son nom et son histoire, c'est pour vous informer qu'il n'est plus à visiter. Les nouveaux propriétaires, Laurie et Vincent Paulens, ont deux comptes Instagram que je vous invite à suivre : Courbeveaux et Château de Courbevaux.

En 2022, après avoir écrit aux propriétaires sur Instagram et m'être présenté, j'ai pu venir sur place légalement et faire des photos au drone en compagnie de Neverends. Mais d'abord, un peu d'histoire ! Voici un résumé, que j'ai compilé suite aux nombreuses informations trouvées sur ce superbe site : au départ, il y a un château édifié au XIIIème siècle. Détruit durant la Guerre de Cent Ans, il sera ensuite pillé durant les guerres de religion. Passant de propriétaires en propriétaires, le château finit par devenir en 1900 la propriété d'Emmanuel de Sainville. Né le 8 Juillet 1861, il a 39 ans et rêve d'un château anglais.

Emmanuel de Sainville fait alors démolir le château médiéval, et pour concevoir son château anglais s'inspire du style néo-gothique du pavillon de Grande-Bretagne construit en 1900 pour l'Exposition Universelle de Paris. Ci-dessous, le pavillon en question. Les historiens se demandent si des parties du château proviennent directement de ce pavillon.

Emmanuel de Sainville est artiste peintre (sa signature est "Loup de Sainville") mais aussi aviculteur. Il élève sur place des paons, animaux que l'on retrouve un peu partout dans l'architecture du château (escalier, girouette, mosaïque). Outre les paons, il élève des poules gâtinaises. Les "sciences parallèles" sont une autre passion d'Emmanuel de Sainville, plus précisément la télépathie, activité à laquelle il s'adonne avec la postière de St Germain des Prés, bourg situé à 500m de Courbevaux. Adhérent à l'IMI (Institut Métapsychique International) il donne même une conférence en 1927. Emmanuel de Sainville meurt le 11 Mai 1930 à Courbevaux, léguant son domaine à l'IMI. Ses biens sont vendus aux enchères au profit de l'institut. Ci-dessous des photos probablement prises début 1900. N'hésitez pas à aller sur cette page pour en voir d'autres.










Lors de la Deuxième Guerre Mondiale l'occupant Allemand habite le château. Des tableaux d'Emmanuel de Sainville sont jetés dans le bassin. Le château sera mis en vente par l'institut en 1949 puis racheté en 1950 par de nouveaux propriétaires (Mr et Mme Mery). En 1959, de nouveaux propriétaires (Mr et Mme Paroux) rachètent le château et le font rénover. Ci-dessous le site en 1963, 1979 et 1990.





En 1991 la "SCI Courbevaux" (fondée par la famille Paroux) devient propriétaire des lieux. Ci-dessous le site en 1991, puis 2006.



La SCI sera liquidée en 2015. C'est durant l'été 2017 que le château sera mis à la vente. La vente à Laurie et Vincent Paulens sera actée en Mai 2018. Ci-dessous, quelques liens à absolument visiter tant le travail accompli par Eric Marion est titanesque et mériterait un livre à lui tout seul :

> Cartes postales : https://chateaudecourbevaux.weebly.com/cartes-postales.html
> Vues aériennes : https://chateaudecourbevaux.weebly.com/vues-aeacuteriennes.html
> Loup de Sainville : https://chateaudecourbevaux.weebly.com/loup-de-sainville.html
> La famille Paroux : https://chateaudecourbevaux.weebly.com/famille-paroux.html

Ma visite du 6 Mars 2017 s'est déroulée en compagnie de Baptiste. Ci-dessous, le texte (un peu remanié) figurant dans mon livre "Urbex Europe". Mon livre contient 16 photos du lieu ainsi qu'un dessin. Comme nous sommes sur Internet et que ce n'est pas la place qui manque, je suis heureux de pouvoir vous montrer bien plus de photos, et en grand !

La journée commence sous la pluie. Ce n’est jamais agréable mais cela ne m’empêchera de partir dans le Loiret visiter ce château que m’a recommandé un ami. Celui-ci apparemment vaut le détour puisque le domaine est entouré de douves donnant à l’endroit un caractère particulier. En regardant les photos, je me dis que ça vaut vraiment le coup.

L’accès au château ne pose aucun problème. Je dirais presque que c’est un peu la routine : traverser un champ, passer à un endroit où la clôture est effondrée, se diriger vers le château et s’apercevoir que la porte est grande ouverte. Facile ! Bien plus facile que ce que j’avais imaginé. Il y a toujours un peu de suspense avant chaque exploration. Le cadre est superbe avec ces douves et ce pont couvert qui l’enjambe jusqu’à l’autre rive. Pour entrer, un escalier en éventail donne un côté néo-gothique au château qui ne semble pas si grand que ça. Nous n'avons qu'à pousser la porte pour pénétrer à l’intérieur...





















L’intérieur du château laisse vraiment à désirer. Malgré le colmatage des fenêtres avec des bâches en plastiques et des plaques d’aggloméré, le vent s’engouffre dans les pièces créant une drôle d’atmosphère. Sifflements, claquements de toiles... J’ai beau savoir d’où viennent ses bruits ma visite s’en trouve légèrement affectée. Je ne suis pas si serein malgré mon expérience de l'exploration urbaine, comme quoi l’imagination peut aller bon train. Des esprits habiteraient-ils les lieux ? Nous somment-ils de partir ? Ci-dessous, un dessin puis des photos du rez-de-chaussée avec ce sublime escalier et l'immense salle de réception.





















Gravissant les marches du bel escalier nous découvrons des chambres vides ou à peu près. L’une d’elle, dotée d’une superbe cheminée, est peinte en rouge et une série de cartes postales sont collées au mur. Une salle de bain carrelée de rose a gardé son gant de crin accroché à la porte.

































La visite étant terminée, nous sortons de l'antique château. Traversant le jardin, je remarque une petite maison ainsi qu'une volière. Quels types d’oiseaux renfermait-elle ? Je repense aux paons sculptés figurant sur la balustrade de l'escalier du château. L’installation semble appartenir à un autre temps.







Poursuivant mon exploration, je tombe sur un cadavre de caravane et plus loin un landau entièrement recouvert de mousse. Le contraste entre l’habillage à fleurs colorées et le vert de la végétation est vraiment photogénique. Je prends le temps de le photographier sous tous les angles. Ce landau a un caractère insolite qui servira de nom fictif à ce bel endroit. (Remarque : et c'est pour cette raison que le lieu s'appelle "Château au Landau" dans mon livre "Urbex Europe"). Ci-dessous, les photos faites au drone le 7 Juillet 2022 avec Neverends.