Important : Pour des raisons de confidentialité, de conservation, de sécurité (etc) je ne donnerais pas la localisation de cet endroit. Merci de votre compréhension.


Quand on m’a dit où se situait cette maison, j’avoue que j’ai été très étonné. Je ne sais pas pourquoi, mais en voyant quelques photos de l’intérieur de cette maison je me disais que ça devait forcément être en pleine campagne, loin de tout, pour que tout soit aussi préservé. Et en fait, non, pas du tout, c’était dans un environnement tout ce qu’il y a de plus citadin.

D’habitude je ne m’intéresse pas aux lieux où il y a trop de choses, car j’ai la désagréable impression d’être chez quelqu’un, et aussi, si je me fais attraper, je ne veux surtout pas que l’on puisse imaginer que je suis là pour voler. Je préfère les endroits vides, ça fait travailler la curiosité ! Mais là, en inspectant des photos faites sur place par d’autres personnes, la maison semblait bel et bien à l’abandon. Il ne s’agissait pas d’une résidence secondaire comme on peut en voir un peu partout. Ici, ça sentait vraiment la désertion, et depuis longtemps. Alors un matin je me suis mis en route vers cette étrange demeure.

Une fois sur place, l’accès me surprit tellement il était simple. C’est bête, mais en voyant des photos de ce lieu aussi bien préservé, je me disais que ça devait être une forteresse et qu’il faudrait descendre dans un soupirail puis ramper dans un souterrain rempli d’orties puis enfin ressortir par la cuvette des toilettes pour espérer visiter cette maison. Et en fait pas du tout, tout était grand ouvert.

Pénétrant alors le plus silencieusement du monde, je découvre un des lieux à l’abandon les plus fous (catégorie «ancienne demeure») que j’ai pu visiter. La visite commence par la cuisine, presque complètement plongée dans le noir : l’espace le plus puant de cette maison. Car il faut bien le dire, le rez-de-chaussée sent la mort, et plusieurs fois je me suis surpris à respirer par la bouche et non par les narines tellement l’odeur me dérangeait. Le fait que les fenêtres de ces pièces de ce niveau de la maison soient fermées y est forcément pour quelque chose. Contemplant le mobilier, l’état des murs et les objets trainants un peu partout, le constat s’impose : plus personne ne vit ici depuis longtemps, au moins une dizaine d’années. Ci-dessous, des photos de la cuisine.









La pièce suivante est la salle à manger, qui sent un peu moins fort que la cuisine, mais qui n’est pas mal non plus niveau narines bouchées. Contrairement à la cuisine, ici il y a un peu plus de lumière, et surtout, la pièce a un cachet vraiment intéressant avec tous ces vieux meubles. Table, chaises, placards, buffets, livres… Il y a de tout dans cette pièce, et ça semble vraiment ancien. L’air n’étant pas bien renouvelé ici, on avale un peu de poussière en se déplaçant, et faire des photos n’est pas de tout repos. Immortalisant cette partie de la maison je ne fais que penser aux pièces à l’étage, qui sont mieux aérées, ayant vu les volets ouverts en arrivant.



















Montant les marches d’un escalier en très mauvais état, j’arrive à la première des deux chambres. Ici, le spectacle est assez incroyable. N’étant pas vraiment habitué à visiter des lieux où il y a tant d’objets encore en place, je ne sais pas trop où donner de la tête : vieux lit, placard, fauteuil, tableaux, horloge… Tout est rouillé, poussiéreux, et dégage une étrange beauté silencieuse. Je passe un bon moment ici à essayer d’immortaliser du mieux que je peux cette chambre encombrée d’objets tous plus différents les uns que les autres. C’est vraiment étonnant que tout soit encore en place, même si une petite voix dans ma tête me dit qu’il y avait forcément ici des objets qui ont disparu au fil des visites.

































Il est alors temps d’explorer la seconde chambre située à cet étage. Mais avant ça je monte vite fait au grenier pour voir s’il y a moyen d’y faire des photos : peine perdue, tout est bien trop sombre et encombré. La lumière est belle ce matin, mais je décide de redescendre pour me focaliser sur la dernière pièce de cette maison.

Comme pour la première, je suis étonné de trouver autant d’objets. Ici, il y en a même un petit peu plus, et, petit bonus, une souris se promenant sous le lit donne l’impression que la maison est encore un peu vivante. Regardant autour de moi, je songe à quels angles choisir pour saisir l’ambiance mystérieuse, belle, mais aussi pesante de cette chambre. Car il y a dans cette pièce quelque chose d’unique qui mérite le coup d’œil, comme nous allons le voir plus bas…









Une fois les photos de cette chambre terminées, je baisse alors les yeux sur ce qui m’a motivé à venir faire des photos : posées sur un fauteuil (une mise en scène comme le font souvent les explorateurs urbains) mes yeux contemplent une paire d’antique prothèses semblant toutes droits sorties du moyen-âge. Je dois avouer qu’il est difficile de ne pas imaginer qu’un fantôme est assis en ce moment-même dans ce fauteuil, à me contempler, et qu’il pourrait s’amuser à me filer une peur bleue en remuant les prothèses. Mais heureusement rien ne se passe, et je reste un bon moment à m’attarder sur les détails de ces curieuses prothèses rouillées, à imaginer qui les portait, quelle était sa démarche, sort-il (ou elle) seulement de la maison avec ? Sait-on de quand elles datent ? Autant de mystères qui ne seront probablement jamais résolus, et qui confèrent un charme indéniable à cette demeure, même si le spectacle est un peu effrayant.



















Ci-dessous une vidéo d'ambiance tournée lors d'une seconde visite avec Cafarnaom :