Important : Pour des raisons de confidentialité, de conservation, de sécurité (etc) je ne donnerais pas la localisation de cet endroit. Merci de votre compréhension.

Comment ai-je découvert ce lieu ? Tout à fait par hasard, en bord de route, alors que je me dirigeai vers un nouvel endroit à explorer. Ma première destination étant plus longue à visiter, je me suis dit avec mon collègue d'exploration du jour que ce serait cool de visiter cette maison juste après, et d'y déjeuner, le lieu étant bien plus calme et bien moins sensible que ce que nous comptions explorer avant. C'est ce que nous fîmes donc quelques heures plus tard.

Une fois garés à coté de la jolie bâtisse, les moyens d'accès ne manquaient pas. Ce qui était surprenant, c'était l'absence de tags sur la façade du pavillon de chasse (car c'est bien d'un pavillon de chasse qu'il s'agit, et non d'une maison «ordinaire») alors que celui-ci était très proche de la route, à la vue de tous. L'intérieur serait sûrement différent, et vu la taille du lieu, la visite serait très courte. C'est en réfléchissant à tout cela que nous nous sommes dirigés vers la jolie petite bâtisse à la façade particulièrement belle.







Surprise, en regardant derrière le pavillon, un gros graf. Le pavillon étant très exposé, le graffeur a préféré oeuvrer à l'abri des voitures, logique. Dirigeons-nous vers l'intérieur en croisant les doigts pour que le reste soit un peu préservé...

Argh, déception, une fois dedans, le pavillon n'est plus aussi superbe que sa façade. Des tags, des tags, et encore des tags. Même pas des grafs donnant un petit plus à la maison, créant une impression étrange, originale ou poétique, non, juste des tags, des gens passés ici et ayant décidé de laisser une trace assez primaire de leur passage sur le vieux papier peint. Tant pis.





Sur la cheminée, un détail attire mon attention : il s'agit d'une photo dans un cadre, étonnamment non dégradée alors que le reste du bâtiment est vide et constellé d'inscriptions diverses. La personne à gauche est probablement le père du garçon à droite.

Avant d'explorer l'étage, la visite de la cuisine se fait en cinq secondes chrono. Dégradations, trace d'incendie, il n'y a vraiment plus rien à voir ici, on se croirait dans une maison tout ce qu'il y a de plus inintéressante à parcourir à part la façade, vraiment belle, et qui à seul mérite le détour (entre deux lieux à visiter, par exemple).



Il y a un étage, mais comment y accède-t-on ? A coté d'un verrou, une petite porte discrète mène à un escalier un peu exigu et grinçant. Allez, direction l'étage.

Une fois en haut je suis accueilli par un Père Noël sans barbe assez curieux, entouré (encore) de tags. Le temps de pousser une porte, j'arrive à la chambre à coucher du pavillon, assez vaste et plutôt jolie, me rappelant un peu le film Amityville.







Qu'ya-t-il d'autre à voir sur place ? Malheureusement rien, la visite est déjà finie. En venant sur place nous savions que le tout serait assez vite expédié. L'espace d'un instant je me demande si la cave est intéressante à visiter, et je me dis qu'il n'y aura plus rien donc je chasse cette idée de mon esprit. Avant de partir, mon regard est attiré par quelque chose près de la fenêtre. Comme une sorte de... tâche sombre au sol. Infiltration ? Bois pourri ? M'approchant, je découvre un spectacle glaçant, jugez plutôt :



Des abeilles et des coccinelles, par milliers ! Il m'est arrivé quelque fois de tomber sur quantités d'insectes morts près d'une porte ou d'une fenêtre, mais là c'est vraiment le sommet. Pourquoi y'en a-t-il autant ? C'est comme si les deux espèces s'étaient livrées un combat et qu'il n'y avait eu aucun vainqueur, juste un immense champ de bataille jaune, orange et noir... La chambre me faisant un peu penser au film Amityville, je repense à la scène où le Prêtre vient bénir une pièce, pièce qui se remplit au fur et à mesure de mouches (bien vivantes, elles). Le fait que les abeilles et les coccinelles soient toutes regroupées près de la fenêtre me laisse imaginer qu'elles ont du tenter de s'échapper de la pièce, attirées par la lumière, peine perdue puisqu'elle était fermée�








La visite du pavillon étant terminée, que reste-il à voir ? Le cadastre indique une petite grange derrière. Vide et sans grand intérêt, nous la contournons et ne découvrons qu'une vieille citerne de gaz ainsi qu'un grand graf sur la grange.

Enfin, comme nous étions également venus pour déjeuner, nous nous installons sous un grand chêne - sans pour autant le comparer à la race humaine. Sur son tronc semble fixé un antique panneau de basket, à moins que ce ne soit un truc lié à la chasse.

Ayant posté la façade du pavillon sur Facebook avant de publier cette visite, j'ai reçu un mail m'en disant plus sur l'histoire du lieu (qui allait apparemment être rénové dans deux ou trois ans) : «Il faut compter au moins deux ou trois ans avant que le bâtiment soit restauré, et avant tout il faut lui trouver une utilité, car sa position en bord de route n'est pas idéale. Ce sera peut être une futur halte pour chevaux. Concernant son histoire, il a été construit à la fin du XIXeme, lorsque le château à proximité fut racheté et restauré en 1872. Le bâtiment a l'air d'être de l'époque Louis XIII (XVIIème siècle), mais c'est un bâtiment plus récent. Ce n'est pas la seule construction sur le domaine : potager, écuries, communs, moulins etc. Le pavillon a toujours servi de logement pour le garde chasse, employé pour gérer les 500 hectares de forêt du domaine. Depuis 10/15 ans les gardes-chasse sont dans une autre maison, car le bâtiment était trop abîmé (toiture à refaire notamment, ce qui est hyper onéreux...)» Un grand merci à Mathilde pour toutes ces informations !