Important : Pour des raisons de confidentialité, de conservation, de sécurité (etc) je ne donnerais pas la localisation de cet endroit. Merci de votre compréhension.


Il y a des lieux qui vous émerveillent comme si c’était la première fois que vous vous visitiez un château en ruine. Je pratique «sérieusement» cette activité depuis le début des années deux mille (période où ce site a vu le jour), et il est vrai qu’à force d’explorer des endroits de ce type on peut éprouver des sensations de déjà-vu, de déjà-ressenti, et éprouver une certaine lassitude. Ici, plein d’émotions m’ont envahi à nouveau et j’avais l’impression de visiter un endroit de ce genre pour la première fois : ne plus savoir où donner de la tête, se sentir chanceux de visiter une ruine aussi bien préservée, passer trois heures dedans sans avoir l’impression d’avoir assez documenté le lieu, ne pas du tout avoir envie de repartir…

Si l’extérieur du château ne présente pas un grand intérêt, ce que l’on peut contempler dedans relève par contre du sublime. Cette ruine (car il s’agit bien d’une ruine, donc pas la peine d’espérer y trouver des documents, des meubles etc) est une des plus belles que j’ai pu voir. Au point que j’y suis allé deux fois pour tacher de vous concocter un reportage digne de ce nom. Par quoi commencer ? Peut-être par l’accès : à la fois compliqué et facile. Pourquoi cela ? Je ne peux pas trop en dire, mais comme pour certains autres lieux visités avant celui-ci, je m’attendais à ce que ce soit vraiment l’aventure, et en fait, c’est plutôt une agréable balade. En faisant évidemment attention à rester discret… Remarque : pour cette visite je n'ai pas utilisé mon objectif traditionnel mais un prêté par Iloé. Le lieu étant exigu, il fallait bien un grand angle pour mieux rendre compte de la beauté de ce lieu.

Le château étant visible de loin, il est réellement étonnant qu’il soit toujours aussi bien préservé. J’ai connu des lieux enfouis au fond des bois complètement ravagés : tags, incendies, ordures… Ici, rien de tout ne cela. Nous découvrons un château qui semble ne pas avoir bougé depuis qu’un (très probable) incendie l’a laissé dans cet état. Je dis incendie car c'est ce qui me vient à l'esprit car toute la toiture a disparu, mais les intempéries et un manque d'entretient pourraient aussi être responsables.

Après être entré, la sensation d'évoluer dans un lieu unique est aussi palpable que le silence présent sur place. Enfin, un silence tout relatif, car en fait il y a du son si l’on prend le temps de l'écouter : des oiseaux chantent sur les branches des arbustes ayant poussé sur place, que le vent fait bruisser. Une mélodie particulière et très vivante, en total contraste avec cette architecture faite de murs défoncés, de pièces encombrées et de poutres calcinées.









Progresser dans certaines pièces est compliqué, voir impossible pour certaines avec ces poutres hérissées de clous rouillés. Mais après quelques pas, nous voici dans le couloir du niveau inférieur du château. Un couloir tout ce qu'il y a de plus simple, et menant à quelque chose de très beau situé un peu plus loin. Et ce quelque chose est un bel escalier que vous allez découvrir après les photos ci-dessous.







Contempler cet escalier est une expérience incroyable. Bien sûr qu’il est en très mauvais état, bien sûr qu’il n’y a plus de rambardes ou de statue dans la petite alcôve, mais cet escalier est magique car il est unique. Jamais je n’ai pu admirer telle architecture dans un lieu abandonné. Les deux portraits féminins disparus ajoutent également un charme mélancolique à cette partie du château. Avançant prudemment en faisant attention de ne pas trop faire de bruit à cause des gravats, mes yeux brillent en photographiant ce qui suit...















Directement dans le prolongement de l'escalier, au même niveau, se trouve ce qui était certainement un très beau salon. Aujourd'hui, il est effondré et une bonne partie de la pièce est obstruée, ce qui rend difficile de s'imaginer comment elle était dans le passé. Tout n'est cependant pas ravagé : sur la droite je découvre ce qui reste de la grande cheminée, où nous pouvons toujours voir de jolies décorations, comme une tête de lion. Le plafond s'étant effondré sur lui-même, le soleil éclaire à merveille cette partie du château.













Sans plafond, la pluie a également bien rongé les poutres, et des plantes poussent ici et là. M'apprêtant à quitter cette pièce, j'aperçois furtivement une petite fleur créant un beau contraste coloré et vivant dans cet endroit gris et déserté.



Sortant de ce qui reste du salon, je prends sur ma droite et aperçoit l'escalier menant à l'étage supérieur. En très mauvais état - comme tout le reste du site - je décide de ne pas y monter, puis mes yeux sont attirés par quelque chose d'étrange sur la droite : sur le mur (ci-dessous, juste sous l'escalier) on a pris le temps d'inscrire une quantité de noms d'origines diverses. A coté de ces noms, des numéros vont de 1 à 4. Qui sont ces gens et pourquoi y a-t-il un numéro ? Des ouvriers ayant travaillé lors de la construction du château ? Le personnel ? Mystère. J'ai pris des photos de ces noms mais ne les postera pas ici pour des raisons de confidentialité.

Non loin de cette liste de noms, je remarque une petite porte. Me disant qu'il n'y a sûrement pas grand chose à voir derrière (à tous les coups une simple pièce vide avec quelques gravats au sol), je découvre une pièce de petite taille et basse de plafond, mais contenant de bien belles choses à contempler. Et ça commence par un bas-relief de toute beauté situé au-dessus de ce qui était l'emplacement d'un ancien évier - enfin j'imagine. Un peu à coté, au plafond, un autre bas-relief, et à proximité, un beau carrelage fleuri. Rien que pour le premier bas-relief, je suis heureux d'avoir décidé de fouiner sous l'escalier... Une belle découverte, que cette petite pièce à l'écart.









Revenant vers l'escalier délabré, je passe ma tête par une autre porte, et découvre un tas de poutres, débris et autres gravats. Rien de particulier à voir dans cette pièce, par contre si l'on lève la tête on aperçoit les murs de la pièce située juste au-dessus, et qui devait être sublime avant l'incendie. Quelle était cette salle ? Les décorations musicales encore présentes en haut à droite d'un des murs ne laissent pas de doute : c'était la salle de musique.



Continuant à me promener autour du château, je découvre de petites salles (communiquant parfois entre elles) bien sombres, ayant servi à entreposer du matériel horticole, ou du charbon etc. Une petite cuve de fioul prend même la poussière dans un coin, pas loin d'une autre cave semblant être l'ancienne cave à vin. Curieuse surprise dans une de ces petites caves : un squelette de biche (ou de daim, de faon etc) dont la particularité est qu'il manque la tête...



Je retourne alors au fameux double escalier aperçu un peu plus tôt, et monte les marches menant au niveau supérieur. Ici aussi le spectacle vaut le coup d'œil : les deux escaliers mènent à un palier permettant de rejoindre les autres pièces du château (enfin, celles dont le plancher n'est pas effondré) et communique avec l'entrée via une passerelle. Dans cette pièce comme au niveau inférieur, les bas-reliefs ont disparus, sauf un, très joli, que l'on ne peut pas voir de trop près puisqu'il est un peu trop loin de la passerelle. Deux autres décorations ont disparues, mais leur silhouette est encore présente.













Inspectant l'escalier situé au-dessus de la liste de noms aperçus avant, je constate qu'il sera impossible de monter au niveau supérieur par là car il est bien trop dégradé et a tout bonnement disparu un peu plus haut. Pourquoi vouloir monter au-dessus ? Mais pour admirer de plus près cette sublime rotonde située juste au-dessus de la passerelle. Admirez-moi cette beauté avec ce lierre descendant du ciel.





Continuant ma visite, je découvre une très petite salle donnant sur deux pièces au plancher effondré. La belle particularité de cette salle est qu’elle possède une très belle fenêtre d’inspiration religieuse, et à priori c’est la seule de ce type dans le château. Curieux, et très beau. Le réservoir d’eau rouillé dans un coin indique que c’était probablement une ancienne cuisine. Il y a aussi une cheminée à coté, signe que n’était pas une salle de bain. De jolis vitraux devaient peut-être propager d’éclatantes couleurs dans la pièce.





Je reviens sur mes pas et me retrouve dans la pièce située au-dessus de la cheminée avec la tête de lion en début de visite. Le plancher n’étant vraiment pas rassurant, j’admire la vue mais sans trop m’avancer. Vous noterez que le plancher du niveau au-dessus a lui aussi en partie disparu. La sensation de vertige et de coquille vide est assez présente dans cette partie du château.

Est-il possible de monter voir de plus près cette belle rotonde ?

Par chance, le jour où je visite ce château, il est possible d'accéder à ce niveau supérieur. Lors de ma deuxième visite un mois plus tard ce ne sera plus le cas (donc si vous vous rendez sur place, ne tentez pas l'impossible, faire des photos c'est cool, mais rester en vie c'est pas mal aussi). Qu'y a-t-il à voir à cet endroit ? Et bien, la même chose qu'en bas, mais de plus près, et c'est vrai que, même rouillée, cette rambarde est sublime avec cette forme de spirale/tourbillon et ces fleurs au milieu. Les arbustes poussant sur place donnent un coté très beau également, tout comme le dôme, que je peux voir de plus près. La taille de la pièce me fait penser que seul le personnel du château devait passer ici - enfin j'imagine.















Voir tout cela de plus près est grisant, mais permet aussi de mieux voir que le lieu est en très mauvais état : je marche sur un plancher incertain, sans réellement savoir ce qu'il y a sous mes pieds. Par endroits je vois le niveau inférieur. Herbe, gravats, cailloux... Et aucun moyen d'aller ailleurs, car comme vous l'aurez compris sur les photos précédentes, il n'y a plus de plancher nulle part dans les autres pièces. On peut tout juste admirer les autres salles d'en haut.



Une fois la visite de ce niveau terminée, je redescends et admire le dôme tel qu'on peut le voir en se tenant sur la passerelle au milieu du double escalier. La visite est terminée, et ce lieu est sans conteste l'une des plus belles ruines que j'ai pu visiter.



Ci-dessous une vidéo tournée sur place :


Ci-dessous, des photo faites au drone. Depuis 2020 le site a été refermé.























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