Important : Pour des raisons de confidentialité, de conservation, de sécurité (etc) je ne donnerais pas la localisation de cet endroit. Merci de votre compréhension.


26 Aout 2018. La première chose qui frappe lorsque mes camarades d'explorations et moi arrivons, c'est la taille du site. J'ai déjà visité des lieux immenses où il m'a fallu plusieurs visites pour satisfaire ma curiosité, mais là c'est quand même un gros morceau. Et très ancien en plus de ça, ce qui ajoute un charme indéniable. Après être entrés dans la cour, plusieurs choix s'offrent à nous : visiter un premier bâtiment servant de porte d'entrée, explorer une tour isolée au fond à gauche, et sur notre droite, deux morceaux de choix : un château, puis un donjon en ruines. Sortant notre matériel, nous nous séparons et décidons d'explorer chacun de notre coté (comme ça nous profitons à fond des sensations, personne ne se gène pour faire ses photos etc). Niveau sécurité, se séparer ne pose pas trop de souci, le lieu est ancien mais pas sur le point de s'écrouler non plus. Ci-dessous, des vues du premier bâtiment, avec le vieux donjon au loin...










Explorer le premier bâtiment est assez intéressant : salles de tailles moyennes, escalier en colimaçon, salles minuscules... Bien que vide, c'est varié. Des étais et quelques traces de travaux de consolidation indiquent que le lieu n'est pas tout à fait à l'abandon. Je pourrais très bien quitter ce premier bâtiment, mais en s'attardant un peu on découvre de jolies inscriptions remontant à différentes époques. La plus ancienne que je relève est une inscription datant de 1856. (Du moins, si c'est bien en 1856 qu'elle a été faite.)









Gravissant l'escalier en colimaçon jusqu'au sommet, j'arrive à une plateforme plutôt dangereuse (aucune rambarde) d'où l'on pourrait facilement se tuer en tombant. D'ici, la vue sur le reste du site est magnifique. Je distingue le château, le donjon, et la tour du coin aperçue au début. Je redescends et me dirige vers cette tour isolée pleine de charme.








Ci-dessous le bâtiment exploré plus haut, et à droite la tour qui m’attends.

Gravissant un petit escalier à moitié caché par la végétation, je me retourne et regarde (encore) ce qui m'attendra après avoir exploré la tour. J’aime bien m’apprêter à visiter un premier bâtiment en me disant qu’il y a encore des choses à découvrir après.



Je m'approche lentement de la tour et essaye de deviner ce qui m'attends : une pièce sur la gauche (probablement en mauvais état), un escalier en colimaçon, des inscriptions, deux ou trois pièces uniques, et un sommet qui n'a pas l'air trop abîmé.





Comme prévu, une fois à l'intérieur, le spectacle est assez triste. Et assez hétérogène, puisque certaines pièces sont dans un état catastrophique, tandis que d'autres sont en (relatif) bon état. J'imagine qu'il y a forcément des priorités au niveau des travaux : on sauve d'abord la tour, et la petite maison juste au pied attendra... En attendant, son sol est très dangereux, et descendre à la cave fait un peu peur.









Ressortant de cette pièce, me voici face à la tour, grande ouverte. Allez, c'est parti !

Comme je l'avais imaginé, je trouve deux pièces vides, enfin pas complètement puisque de nombreux étais empêchent de bien progresser, et carrément de faire des photos, mais bon, le plus important est que le lieu soit sécurisé. Belle surprise : zéro tags ou dégradations, et mêmes de jolies moulures et un curieux poêle (à bois ?) dans la cheminée.







Montant vers le sommet, je découvre de nombreuses inscriptions (ce château en regorge) remontant à différentes époques. J'avais vu un 1856 dans le premier bâtiment, ici je tombe sur des 2006, 1957, 2018 et même un 1661 (pas sûr à 100% qu’il date réellement de 1661 ceci dit). Un peu plus angoissant, quelques marches plus loin je tombe sur un "MICHOU"...



Me voici enfin au sommet de la tour. Je constate qu'un toit moderne a été construit, et qui semble assez récent (tant mieux). Le sol semblant solide, j’évolue dans cette curieuse pièce en me dirigeant vers une fenêtre qui me permettra de voir le site dans son entièreté.



Ci-dessous, quelle vue magnifique ! Admirez-moi ça, d'ici on voit tout : le donjon en ruines au fond, le bâtiment d'entrée sur la droite, et plus à gauche, le château qui sera la prochaine étape de cette exploration.





Après être redescendu de la tour, je marche dans les hautes herbes en me dirigeant vers le château. Je l’appelle «château» pour le différencier de l’autre bâtiment à droite (le donjon), qui est (techniquement) lui aussi un château, mais construit bien avant, et aujourd’hui en ruines. Arrivé au pied de la bâtisse, j’en fais le tour par derrière par curiosité (d’ici le point de vue sur la tour est sympa) puis rebrousse chemin pour me diriger vers l’entrée principale du château, située dans la grande cour.





Trouvant un chemin assez simple parmi des ronces et autres orties, j'arrive en vue de l'autre coté du château. Juste avant de me diriger plus avant vers lui je regarde sur ma droite et observe le rempart situé face à ce château. Aussi délabré (si ce n'est plus) que le donjon, on dirait carrément qu'il y avait ici une ancienne tour qui a complètement disparu. Une petite entrée permet d'explorer une cave, mais rien d'autre. Levant la tête je distingue une sorte de petit balcon d'où partait un escalier en bois vers le sol. Tout cela n'existe plus aujourd'hui, ne reste que cette étrange vision de balcon sans plancher...



Quelques secondes plus tard me voici face au majestueux château. Je n'arrive pas à déchiffrer le blason (qui est constitué de lettres entrelacées) mais tout cela est vraiment beau.









Entrer dans le château n'est pas compliqué. Dedans, comme nous nous en doutions, le vide prédomine. Il est en effet très rare qu'un lieu abandonné contienne encore beaucoup d'objets quand celui-ci est ouvert aux quatre vents. Ici et là, des tags, des grafs, de la dégradation, des vitres brisées, d'autres intactes, on se croirait un peu revenus au Château des Singes, mais en plus grand, et avec une toiture qui empêche le lieu de (trop) se dégrader.











Au milieu d'une grand pièce vide et silencieuse, curiosité, je rencontre Végéta.

A un endroit, dans une pièce plus petite, un escalier permet d'accéder au sous-sol du château. Si cette partie du lieu n'est pas la plus intéressante, elle contient cependant quelque chose de plutôt joli : la chaudière ! Et une chaudière assez photogénique, voir ci-dessous.









Un escalier me permet de rejoindre le premier étage du château. Comme au rez-de-chaussée, c'est une flopée de pièces toutes plus vides les unes que les autres qui s'offre à mes yeux. Quelques détails sympathiques égayent un peu la visite, comme cette plante poussant derrière la vitre, ce miroir encore intact, ou joli long couloir desservant tout cela.















A l'extrémité du château se trouve une porte ouverte donnant sur une endroit particulier : une ancienne tour médiévale entièrement creuse, et dont le sol est constellé de livres. D'où viennent tous ces bouquins ? Aucune idée, peut-être une (longue) séance de vandalisme lorsque le lieu contenait encore une bibliothèque ? Vraiment étrange tout ça.









Au fond de cette pièce, je découvre un escalier en colimaçon assez dangereux me permettant de grimper d'environ 3 ou 4 étages. Durant la montée j'aperçois d'autres inscriptions : 1843, 1944, 1852...









Une fois en haut de l'escalier, la vue sur la tour aux livres est vertigineuse. D'ici je peux même voir un bout de la suite de la visite : le donjon !











Imposant, massif, impressionnant : les mots manquent pour décrire ce que l'on ressent face à ce colosse constitué de vieilles pierres, de briques et par endroits de béton afin qu'il ne se casse pas la figure. Admirez-moi ces fenêtres, cette stature de vieux monument brutal fracassé par le temps. Gravissant une légère pente pour arriver à sa base, nous découvrons un passage semblant mener à une salle isolée du reste du donjon, mais malheureusement inaccessible pour cause de plancher manquant. Je pourrais éventuellement tenter de passer en me servant de la rambarde, mais tout cela est bien trop dangereux. Au lieu de tenter une traversée bien trop périlleuse je prends le temps d'admirer d'autres inscriptions.











Continuant vers le donjon, je découvre de magnifiques arches encore miraculeusement debout. Probablement l'emplacement de l'ancienne chapelle du château médiéval. La vue que l'on a depuis ces arches sur le reste du site est magique, et la végétation donne une ambiance poétique.







Le donjon est de plus en plus proche. Autour, des murs en vrac, des cheminées suspendues, de la bonne ruine qui ne donne pas envie de trop s'y approcher de peur de prendre un gros caillou sur le crâne. Et pourtant impossible de quitter des yeux ce triste spectacle.







Voilà, le donjon est en vue. Il n'y a plus qu'à entrer dans ce que je devine être une immense tour creuse comme celle vue un peu avant avec les livres au fond. Avant d'y pénétrer je prends le temps d'explorer une petite pièce située juste à coté, comme ça, par curiosité. Bon, une petite pièce vide mais sympa, sans plus... Je quitte les lieux mais au moment de passer la porte mon regard est attiré par une forme gravée dans le mur. Ca ne serait pas... Mais si, c'est bien une tête de cheval gravée dans la pierre. Vraiment cool de se forcer à visiter des petites pièces à priori sans intérêt et d'y trouver ce genre de détail.







Il est alors temps de passer la petite porte voutée menant à l'intérieur de la tour du donjon. Une fois à l'intérieur, le spectacle est total. Impossible de ne pas avoir un léger début de torticolis à force de contempler la vue magistrale qu'offre cette tour entièrement vide. Entièrement ? Pas complètement : au sommet du donjon, tenant encore par l'opération du St Esprit (ou plus simplement du béton) subsistent trois magnifique arches. Les cheminées, les fenêtres, ces trois arches... Sublime, et pratique pour donner un nom fictif à ce lieu.

Et voilà, la visite est finie. Nous nous dirigeons vers la sortie en contemplant une dernière fois les différents bâtiments de ce magnifique site médiéval, à la fois entretenu et à l'abandon où règne une curieuse ambiance faite de vieilles pierres au charme ensorceleur, de ronces bien piquantes, de mûres sucrées et de menthe sauvage.



Un peu d’histoire : le château (donjon, entrée, tourelle) date du moyen-âge. L’autre château (celui avec le blason) date du tout début du XVIIIème siècle. Tout le site fut classé Monument Historique peu après la deuxième moitié du XIXème siècle, après que le domaine fut pillé (et à moitié incendié) durant la Révolution. La suite de l’histoire du château n’est pas bien glorieuse, et je n’en parlerais pas ici pour ne pas trop griller la localisation de ce site assez dangereux. Ci-dessous une illustration non datée montrant le lieu déjà en ruine.




Ci-dessous de jolies vues aériennes montrant la topographie du lieu, avec pour commencer une très belle vue datant de 1947, et montrant que l'arche était déjà brisée à cette époque.

Ci-dessous deux vues de 1970.



Ci-dessous deux vues de 1988. la deuxième est particulièrement jolie, on distingue un peu l'arche brisée, et surtout celles de l'ancienne chapelle.



Ci-dessous, trois vues : 2007, 2012 et 2016. On constate que le toit de la tour fut installé entre 2012 et 2016.





Enfin pour finir en beauté, voici trois photos prises par Carlos Pardo avec qui j'ai visité ce lieu. Cliquez sur les images pour accéder à son album. La deuxième image (avec le texte Allemand) signifie "Attention ! L'ennemi écoute..." La troisième dit "Quand la tribulation s'arrête, ne désespérez pas, les jours meilleurs reviendront."





Ci-dessous des photos faites lors d'une deuxième visite le 6 Juin 2023 :




























































Ci-dessous des photos faites au drone lors de cette deuxième visite :