Important : Pour des raisons de confidentialité, de conservation, de sécurité (etc) je ne donnerais pas la localisation de cet endroit. Merci de votre compréhension.


Voilà un sanatorium à l’abandon (assez connu dans le «milieu» de l’exploration urbaine) visité lors d’un road trip quelque part en France. Pour être honnête ce n’est pas son architecture qui m’avait tapé dans l’œil, mais sa position géographique, pile pas trop loin d’autres lieux abandonnés. Visiter un endroit situé à une dizaine de minutes de l’hôtel, ça ne se refuse pas... C’est donc dans une optique d’y aller «juste pour voir» que je me suis rendu sur place avec Cafarnaom, Aude et Guillaume.

Particularité du lieu : situé à flan de montagne, et bien que très tagué comme vous avez le voir, l’accès au site est sensible, les voisins n’hésitant pas à appeler la Police. Nous nous garons donc assez loin, faisons un petit détour par la forêt, et après quelques instants arrivons juste derrière le sanatorium. Ci-dessous, une photo de la façade du lieu prise en toute fin de visite. Ces balcons sont plutôt sympathiques.

Après avoir trouvé un accès dans le sous-sol de la silencieuse bâtisse nous cherchons et trouvons un escalier nous menant au rez-de-chaussée. Ce niveau étant muré à peu près partout, nous déambulons donc dans les ténèbres. Il y a un contraste saisissant à se trouver là, dans les ténèbres, alors que dehors il fait un temps magnifique. Me promenant dans différentes pièces je réalise quelques photos en pose longue, ci-dessous. Le sanatorium ayant été intégralement vidé (mis à part une pièce que nous verrons plus loin) il est difficile de se faire une idée de quelles pièces servaient à quoi. Mais au fil de mes pas je distingue ce qui devait être l’ancienne chapelle (très basique) et les cuisines.









Mes camarades d’exploration étant partis chacun de leur côté, la visite se déroule seul, mais en toute confiance. Je dois avouer que si j’étais seul, le moindre bruit me ferait sursauter. Là, si j’entends une porte claquer je sais que c’est Cafarnaom, Aude ou Guillaume. De part et d’autre du palier, un couloir dessert les différentes chambres. Partout, des tags, des tags et des tags. Rien de bien folichon, à part le visage de Yubaba (du «Voyage de Chihiro» de Hayao Miyazaki) dans une des pièces. Point positif : la vue depuis les chambres est magnifique. C’est vraiment un plaisir de contempler la vallée en contrebas, enfin, en faisant attention à ne pas trop approcher des balcons pour ne pas se faire voir par d’éventuels voisins…















Passant la tête par une des fenêtres, je contemple l’arrière du sanatorium, et décide d’aller explorer le grenier. Un petit escalier grinçant (mais encore praticable) me permet de visiter la partie la moins visitée (probablement) du sanatorium. Et pour cause : les surfaces à taguer ne sont pas faciles, sous les combles. Ici et là je constate que la toiture est endommagée, ce qui donne de jolis points de vue typiquement «la nature reprend ses droits» avec cette végétation qui pousse tranquillement, le nez tourné vers le ciel, attendant la pluie.















Revenant sur mes pas je découvre une petite pièce avec probablement le plus beau point de vue sur la vallée de tout le lieu. Impossible de ne pas immortaliser cette pièce du sanatorium, et surtout, de prévenir mes camarades d’exploration qu’il y a quelque chose de sympa à voir à ce niveau du bâtiment :


Descendant l’escalier qui m’a permis de visiter le grenier, je me dirige vers la laverie, qui selon mes camarades est plutôt intéressante. Surtout, ce qui semble chouette, c’est qu’il reste des choses à voir sur place, liée à l’activité du lieu. C’est donc d’un pas tranquille et optimiste que j’emprunte quelques longs couloirs… Juste avant d’entrer dans la laverie je remarque une inscription, repérée par Cafarnaom : «URBEX du 12 aout 2085». Probablement un voyageur du temps.







Me voici à la l’ancienne laverie. Pour être honnête, après avoir visité des pièces toutes plus vides les unes que les autres je ne pensais pas du tout tomber sur ça : beaucoup de choses sont encore là : machines à laver, essoreuse, séchoir etc. Bon, évidemment, c’est assez tagué, et surtout, si ces objets sont encore là, c’est car ils sont compliqués à retirer ! Mais franchement c’est une jolie surprise. J’aime beaucoup le dessin réalisé à la craie dans une des machines. Il a quelque chose de poétique qui dénote avec les tags vus un peu partout dans le reste du sanatorium. Qui a dessiné ça ? A côté on peut lire les prénoms Andy, Claire et Marine, mais pas moyen de savoir si ce sont eux qui l’ont réalisé.











La visite de l’ancien sanatorium continue. Longs couloirs, grandes pièces vides, chambres désertées… Par moments la lassitude est troublée par le vent faisant voleter une ancienne persienne, comme pour nous signifier que le lieu n’est pas totalement mort.

Enfin, la visite étant terminée, je décide pour finir de discrètement prendre quelques clichés des balcons. Durant ce moment je n’arrête pas de regarder au loin, pour être sûr que l’on ne me remarque pas.













C’est ainsi que cette exploration se termine. Venu «juste histoire de voir», je suis heureux d’avoir documenté ce bâtiment, même si il n’est pas le plus beau et le plus intéressant des lieux que j’ai pu visiter. C’est une fois loin du site, avec le drone (photo ci-dessous) que je lui trouve un certain charme avec la forêt derrière lui, tout ce vert qui s’étend au loin… L’endroit doit être magnifique en automne ou en hiver sous la neige.

Niveau histoire, la première vue aérienne que j’ai pu trouver (ci-dessous) date de 1944, mais elle montre un sanatorium différent de celui présenté sur cette page. Ce bâtiment fut construit à la toute fin du XIXème (durant trois ans pour être exact) siècle pour accueillir les patients atteints de tuberculose. Comme de nombreux autres lieux, le sanatorium servira d’hôpital de guerre durant la Guerre de 1914/1918.

C’est entre 1944 et 1950 (première photo aérienne ci-dessous) que le bâtiment vu plus haut est rasé et remplacé par un autre. Bien plus austère, celui-ci sera est un hôpital, et (à priori) non un sanatorium. On note que les balcons (typiques des sanatoriums) seront tout de même conservés, très probablement pour profiter du grand air et de la vue dégagée. Ci-dessous des vues aériennes allant de 1950 à 2002.



















Selon différentes sources la désaffection du site se fera petit à petit au début des années 2000, jusqu’à ce que le site ferme totalement en 2006. C’est à partir de cette année que le lieu sera visité par les ferrailleurs, les vandales, mais aussi aux photographes. Ci-dessous des vues aériennes allant de 2006 à 2019.