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Important : Pour des raisons de confidentialité, de conservation, de sécurité (etc) je ne donnerais pas la localisation de cet endroit. Merci de votre compréhension. |
C’est par une froide journée d’automne que je suis allé visiter ce lieu constitué d’un manoir et d’une dépendance, probablement l’ancienne maison du gardien. Ou des domestiques de l’époque, aucune idée. En arrivant, petite surprise : la maison du gardien est habitée. Je vois trois voitures, six adultes et deux enfants : le lieu est visiblement habité. Et de cette maison on a une très belle vue sur le manoir. Pour entrer il va donc falloir passer par derrière, et heureusement l’accès est simple... Une fois entré sur le domaine, c’est l’esprit serein que je me dirige vers ce nouvel endroit à explorer. Si on trace une ligne droite entre ma position et la maison du gardien, le manoir se trouve pile entre les deux : impossible d’être repéré, une belle chance ! Sauf que je ne pourrais pas prendre une photo de la façade donnant sur la maison du gardien. Tant pis. |
M’approchant
du manoir, je vois de nombreux volets fermés : la lumière
ne va pas être géniale au rez-de-chaussée. Je remarque
aussitôt le point d’entrée : une ouverture menant
au sous-sol. Je visite donc une cave assez banale (petites pièces,
chaufferie, ancienne cuisine etc) et un peu en vrac, avec par endroits
des signes de réhabilitation, et ailleurs des traces de vandalisme
ou de récupération. |
Se
profile alors au bout du couloir un petit escalier menant au rez-de-chaussée
: je découvre un rez-de-chaussée différent du sous-sol,
et dans le bon sens : il reste encore pas mal de choses, un peu de mobilier,
quelques documents, des bocaux… Un rapide examen des documents
indique qu’une société a un peu tourné dans
ce manoir. Aucune idée de quand elle a cessé d’exister
par contre. Passant dans les différentes pièces, la visite
est de plus en plus belle : d’abord une cuisine pas mal, puis
une belle pièce (vide) ornée d’un beau papier peinte,
puis la découverte du magnifique escalier (sans rambarde) menant
à l’étage. |
Mais
ce n’est pas tout : les deux pièces suivantes sont sublimes
: la belle et grande bibliothèque dégage un sentiment
étrange (et poétique) avec cette télévision
qui a remplacé les livres. La réalité est que l’on
a (probablement) gardé les livres pour leur valeur (financière,
sentimentale etc) alors que la télé ne marche probablement
plus. Mais tout de même, sa présence a quelque chose de
très poétique. Peut-être est-ce une mise en scène
comme certains explorateurs urbaines aiment le faire ? Il y a bien des
gens qui se sont amusés à descendre la baignoire à
l’étage du Château des Singes pour la mettre dans
le salon… Qui sait ? En tout cas cette pièce dégage
une belle ambiance. |
La
pièce suivante ne contient qu’un canapé, mais ses
murs sont ornés de très belles peintures directement peintes
sur le mur (et datant de la construction du manoir au début du
XXème). Voler ses peintures sans les abîmer doit être
un peu trop complexe, et cela explique (je pense) leur présence.
Les observant pendant de longues minutes, je me rends compte d’une
chose assez particulière : le rez-de-chaussée de ce manoir
ne contient absolument aucun tag. C’est une chose suffisamment
rare pour être signalée. Diane de Neverends a photographié
cette pièce, on peut la voir ici
- et apprendre que l'espece de trace noire en haut à droite au
plafond est un champignon (le/la mérule)
en train de bouffer le manoir. Les tableaux pourraient très bien
être défigurés par des gens voulant laisser une
trace indélébile de leur passage. Ici ce n’est pas
le cas. Pourquoi ? Ce lieu est très simple d’accès,
je ne m’explique pas ce bon état de conservation. Et en
fait je me sens chanceux d’être là et de pouvoir
immortaliser ces peintures sans qu’elles soient barbouillées
de rose, de bleu ou de jaune. |
L’étage
est différent. Des pièces plus petites, aux couleurs très
variées, et une ambiance moins solennelle qu’au rez-de-chaussée.
Première surprise : des grafs ici et là. Pas trop choquants
vu que les volumes sont moins intéressants, mais assez lourds
quand même, notamment dans la salle de bain où un Wolverine
casse la régularité de la jolie mosaïque encore présente.
Un autre graf, un peu végétal (et original), est présent
au-dessus de la baignoire. Au fil de la visite je découvre des
pièces contenant encore de petits objets ça et là,
et plutôt sympathiques. En voici quelques uns… |
La
chose la plus intéressante (et même, cinématographique)
de cet étage est le couloir desservant l’aile sud. Tout
bleu et très original, son plafond octogonal me rappelle directement
celui que l’on peut voir dans LOST.
Les quatre placards situés aux différents angles sont
également très intéressants avec leur petite fenêtre
également en forme d’octogone. De part et d’autre
de ce couloir on peut acceder à la chambre jaune et la chambre
mauve. Diane de Neverends a immortalisé ce plafond (et un aperçu
des deux chambres) juste ici.
Sa version photographiée au (très) grand angle est différente
de celle que je vous propose ci-dessous. Je n’ai pas ouvert les
portes pour faire en sorte que ce soit les bougies qui éclairent
la pièce. |
Enfin,
le dernier étage n’est pas très intéressant.
Sa seule particularité est d’avoir été aménagé
pour qu’il y ait un grand nombre de chambres, ou de bureaux, le
tout avec des mezzanines donnant un cachet assez moderne comparé
à tout ce qui est au premier étage, et surtout au rez-de-chaussée.
Comme si on avait voulu installer une entreprise ici, mais en laissant
tout ce qui est en dessous assez intact, préservé. Et
c’est une bonne idée, c’aurait été
atroce de trouver un rez-de-chaussée modifié comme l’a
été le dernier étage. |
Ma
visite se termine. Elle fut courte mais très belle. J’ai
trouvé sur Internet deux cartes postales anciennes du lieu. Les
mettre ici donnerait une belle idée de la beauté passée
de cet endroit, mais cela signerait l’arrêt de mort du lieu,
c’est donc à contrecœur que je ne les mets pas ici.
Quittant le lieu, j’aperçois au loin une forme grise qui
m’interpelle. Ayant fini mes photos, je m’approche d’elle
sans trop me soucier d’être vu par quelqu’un, et là,
jolie surprise de fin : une statue (Diane Chasseresse). Ayant rangé mon appareil
dans mon sac j’ai juste le temps de faire une photo avec mon téléphone
portable, et c’est avec cette belle statue que se termine cette
exploration. |