Important : Pour des raisons de confidentialité, de conservation, de sécurité (etc) je ne donnerais pas la localisation de cet endroit. Merci de votre compréhension.


Repéré assez facilement, ce «château» abandonné (je mets château entre guillemets car en fait c’est une caserne militaire, mais elle ressemble à un château) m’avait tapé dans l’œil. Après avoir vu quelques photos de l’intérieur, je savais que je visiterais quelque chose de vide, de tagué, et que l'exploration ne serait pas la plus fascinante au monde. Mais, visuellement, le lieu avait une sacrée gueule, et comme il se trouvait à mi-chemin d’un autre lieu à l'abandon, ça aurait été bête de ne pas s’y arrêter.

Situé en plein ville (comme nous le verrons avec des vues aériennes en bas de page) nous nous sommes garés à proximité et avons constaté que le lieu était grand ouvert. Il n’y avait rien d’autre à faire que de passer la grille, qui était largement ouverte. Aucun panneau, aucune interdiction, rien. Un peu comme si cette caserne était un simple immeuble abandonné dont tout le monde se fichait. Ci-dessous, la majestueuse entrée, rappelant le Roi et l’Oiseau, le Château de Cagliostro, mais aussi le jeu vidéo Castlevania, ou encore le défunt château de Noisy que je regrette de ne pas avoir pu visiter.

Autour de nous, des gens se promènent. Un homme vaque à ses occupations, une femme avec une poussette passe devant nous, devinant très bien ce que nous sommes venus faire, mais personne ne semble troublé par notre présence. Comme si il était habituel que des gens explorent le château, pardon, la caserne. Après avoir attendu que nous soyons vraiment seuls devant la façade, nous entrons et découvrons un hall tout ce qu’il y a de plus sympathique, massif, en mauvais état, mais qui a encore beaucoup de cachet.

L’exploration commence alors. Mes camarades d’exploration et moi-même nous séparons pour que chacun puisse faire ses photos tranquillement et profiter de l’ambiance du lieu en toute quiétude. Je découvre les longs couloirs, les salles vides et les murs décrépis que j’avais vus en photo sur Internet au moment de planifier cette visite. La lumière du jour est belle, et crée de jolies rayons ici et là qui vont bien avec le jaune de certaines pièces et escaliers. Etonnamment, peu de tags, du moins à ce stade de la visite. Le lieu était une ancienne caserne, mais l’architecture rappelle un peu les bâtiments médicaux, avec leurs couloirs interminables, leurs chambres, leurs toilettes communes etc.























Un peu plus loin je découvre le théâtre, qui fut utilisé comme salle à manger sur une carte postale ancienne que nous verrons plus loin. Très belle, la pièce est malheureusement très dégradée, il n’y a plus aucun siège depuis longtemps. Entendant des voix à côté, je découvre que dehors, des enfants jouent tranquillement, l’ancienne caserne étant leur terrain de jeu dans laquelle ils entrent et sortent. En me voyant ils sont surpris, puis un échange a lieu. La plus jeune des filles, semblant avoir une douzaine d’années, me lance :
«Hello ! You speak english ?»
- Yes.
- Dick dick fuck fuck !
- Goodbye ! (Fin de l’échange.)







La visite continue en découvrant la cour de l’ancienne caserne, envahie par la végétation. Il est vraiment difficile de se frayer un chemin là-dedans, et c'est fou de se dire qu’en temps normal on mettrait dix secondes pour traverser la cour d’un bout à l’autre alors qu’aujourd’hui, le temps de zigzaguer entre les arbustes et les ronces, on met trois bonnes minutes. Faire une photo du bâtiment n’est également pas simple, mais heureusement, la majestueuse tour principale émerge de tout ça, et on peut la prendre en photo sans problème. Face à elle, un magnifique bâtiment, moins haut, orné d’un très beau cadran solaire.



Grimpant dans les étages, j'arrive à trouver un escalier menant à la fameuse tour. D’ici, la vue sur le bâtiment au cadran solaire est vraiment belle. Juste derrière, au fond à gauche, on voit un autre bâtiment : il s’agit d’une annexe de cette caserne, qui a été réhabilitée.

Enfin, la visite se termine par l’ascension de la tour. Celle-ci se fait via une petite porte qui permet d’arriver dans une salle de taille moyenne, mais haute de plafond. Un escalier en colimaçon très peu rassurant permet de monter plus haut. Levant les yeux, je remarque alors qu’en fait, cette caserne est une construction moderne, car tout est en béton. De l’extérieur on croit avoir affaire à un vieux château, et en fait c’est une imitation. D’ailleurs la tour a une fonction insolite : c’est tout simplement un château d’eau !

Je n’ai pas fait de photos de la citerne géante et rouillée située au-dessus de cette salle car le point de vue n’était pas extraordinaire. Toujours est-il qu’une fois près de cette citerne, un escalier permettait d’accéder au dernier étage. Aujourd’hui disparu, c’est avec une certaine frustration que nous réalisons que nous ne pourrons pas aller plus haut que cette citerne. Sortant de la photogénique caserne, je suis cependant heureux d’avoir pu la documenter.





Histoire : Au début du XXème siècle, après l'organisation du collège d'artillerie militaire de la monarchie, la création d'un camp militaire autosuffisant fut ordonnée. Construite en quatre ans au début des années 30, plus de 2000 personnes vivaient dans la caserne et les petits bâtiments autour. Au début des années 40, c’était un peu plus de 4500. La caserne était autosuffisante, et possédait même sa propre monnaie. Après la deuxième Guerre Mondiale, l’armée allemande fut expulsée par l’armée soviétique, qui y resta jusqu’en 1990. Après son départ, le lieu fut abandonné. Ci-dessous, des images anciennes de la caserne.





























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