Important : Pour des raisons de confidentialité, de conservation, de sécurité (etc) je ne donnerais pas la localisation de cet endroit. Merci de votre compréhension.

PREMIERE VISITE (ETE 016) - DEUXIEME VISITE (AUTOMNE 2016)

Ce jour-là il fait très chaud. Nous pourrions très bien entrer dans le lieu en question en trois minutes via un accès facile mais je préfère faire un long détour de vingt minutes pour être sur à mille pour cent d'être le plus discret possible. Nous marchons donc le long d'un long chemin passant le long de quelques champs. Puis à l'orée d'un bois nous nous dirigeons sur la gauche et empruntons un petit sentier boueux. Il a plu la veille, ça fait une drôle d'impression d'avancer dans la boue alors que le soleil cogne sur la casquette. Quelques minutes plus tard, nous voici au bord d'un très beau lac. Au loin se dessinent les majestueuses cheminées du lieu que nous sommes venus visiter. La vue doit être très belle en automne...



Après avoir marché quelques minutes, le manoir est en vue. Ne reste plus qu'à entrer...



La bâtisse semble encore en assez bon état. Du lierre pousse un peu partout, les antiques volets sont bien rouillés, mais l'état de délabrement n'est pas aussi flippant que celui d'autres lieux que j'ai visité. Après avoir fait le tour, un seul accès (pas bien compliqué) s'offre à nous...

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Un petit effort et nous voilà à l'intérieur...

Cette première pièce devait être le salon principal comme on peut le constater en découvrant la grande cheminée en plâtre (censée donner un cachet moyenâgeux) à ce lieu qui date du début du siècle. Vu l'état de délabrement de la pièce, je suis étonné que la cheminée soit encore en place. Les visages des deux petits personnages sur le coté sont ravagés...


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Sur la première photo ci-dessous, on peut voir une grosse dalle posée au sol. Il s'agit en fait d'un mur de parpaings qui a été disposé contre la fenêtre pour empêcher les gens de rentrer. Et ce mur a visiblement été poussé pour créer l'accès. En découvrant ce gros bloc j'imagine le bruit que cela a du faire quand le mur est tombé, et je suis heureux de ne pas avoir été dedans ce jour-là, le manoir a du en trembler de toutes ses vertèbres… A part cette pièce, le rez-de-chaussée est plongé dans une relative obscurité, à peine éclairé par les rayons du soleil passant par les volets.




















Le lierre n'ayant pu se frayer un passage par le rez-de-chaussée, il grimpe le long du mur, appose ses maigres bras feuillus sur le rebord de la fenêtre, puis s'installe partout où l'on veut bien de lui.




Comme bien d'autres lieux, le parquet est aux abonnés absents.



C'est au premier étage que l'on peut découvrir de nombreuses armoires où devaient être entreposés de nombreux dossiers. Tout le couloir contient ces curieux meubles qui semblent dater de la construction du manoir. Quels types de dossiers étaient entreposés ici ? Et pourquoi dans un lieu si reculé, en pleine campagne ? Mystère.








Nous voici arrivés aux deuxième étage. Y'aura-t-il quelque chose à se mettre sous la dent ?



Un long couloir dessert toutes les pièces. Ici aussi, de curieux meubles/placards à dossiers. Des gravats, des tags, des infiltrations d'eau un peu partout, et surtout un grand trou dans le plafond juste à coté de l'escalier, permettant de voir un bout du grenier (que nous n'avons pas visité vu la chaleur).














Ci-dessous, des champignons poussant sur les gravats du plafond effondré.







C'est alors qu'au détour d'une pièce, magie ! Nous tombons sur une pièce remplie de magazines, journaux et paperasses diverses. Il y en a absolument partout, et la première chose que je me demande c'est «Pourquoi est-ce qu'il y a tout ça dans cette pièce et que tout n'est pas éparpillé un peu partout dans le manoir ?» Il faut croire que cette pièce a servi de rebus lors du départ des précédents habitants.













Au sol, tout date des années soixante et soixante-dix. Et, surprise de taille, entre deux journaux, nous trouvons des dossiers de travail nous renseignant sur la société dont le manoir était en quelque sorte le siège social (d'où les placards à dossiers). Un vrai trésor. Cela prendrait un temps fou de fouiner dans tout ce bazar !







Ci-dessous, une photo histoire de montrer à quel point la pièce est complètement recouverte de documents. Sous chaque journal ou magazine se trouve d'autres paperasses, c'est assez fou de tomber sur tout ça. Merci à Christophe pour la photo !



Ci-dessous, deux documents assez particuliers. A gauche, un article de journal daté du 8 Septembre 1968 présente l'arrestation des «oncles justiciers» qui avaient faits le serment de venger la petite Jeannette Gandolfe, dont le cadavre fut découvert en Octobre 1967. Parmi les «oncles justiciers» figurait le propre père de Jeanne. Ce meurtre n'est quasiment pas documenté, je n'ai trouvé qu'un seul journal en parlant (image ci-dessous à droite). Le document original est ici (c'est en dernière page).




C'est sur cette pièce remplie d'archives sentant bon le grenier que se termine cette visite. Ou peut-être pas en fait ? Je me suis souvenu qu'il y avait quelque chose de très étonnant à voir dans ce manoir. Quelque chose que j'ai complètement esquivé en visitant le rez-de-chaussée. Redescendant les marches craquantes du grand escalier, j'arrive alors face à quelque chose de très curieux :




Le sol tout en mosaïque blanche est constellé de Svastikas. La première chose qui me vient à l'esprit est que ce symbole est vieux comme le monde et qu'il serait surréaliste que des Nazis (ou des nostalgiques) aient fait poser ça pendant ou après la deuxième guerre mondiale. De mon point de vue il y a un aspect «on marche sur le Nazisme» qui ne colle pas. Placer de si petits «hommages» ou rappels au Nazisme me parait trop farfelu. Chaque svastika fait environ sept centimètres et semble avoir été rajoutée après coup selon Carlos. Je pense que ces décorations datent de la construction du manoir (début mille neuf cent, donc bien avant Hitler), mais il est tout à fait possible qu'elles aient été posées plus tard. Après recherche, pas de Kommandantur dans les archives de la ville. C'est le grand (bien que petit) mystère de ce lieu.




Après avoir encore discuté un peu sur la signification des petites svastikas du rez-de-chaussée, nous quittons les lieux et contemplons une dernière fois la façade du magnifique édifice...








Ci-dessous, deuxieme visite du Manoir Gammadion, cette fois-ci en compagnie d'Antoine, Carlos, Iloé et Yxelle. J'en ai profité pour faire des photos de la cave avec des bougies. On commence par mes photos, puis juste après de très belles photos de cet élégant manoir...





























Cliquez sur la photo ci-dessous pour voir les photos de Carlos !



Cliquez sur la photo ci-dessous pour voir les photos de Iloé !



Ci-dessous, une carte postale ancienne assez fantastique. La photo a probablement été prise lors de la construction vu le peu de végétation autour. Admirez-moi ces colombages, ces cheminées, cette toiture, ces balcons, cette terrasse. Le lieu avait un cachet vraiment grandiose à l'époque.



Ci-dessous, 1949. En orange, le manoir, avec un petit bois à coté qui encercle complètement le lieu aujourd'hui. On note une grande ferme juste à coté de la bâtisse, avec ce qui ressemble à un grand champ.



Ci-dessous, 1961. Pas de changement notable à part que le bois a été un peu travaillé pour que le chemin de la route menant au manoir soit bien plus praticable.



Ci-dessous, 1965. Après cette date, la partie orange de la ferme n'existe plus.



Ci-dessous, 1981. La ferme est considerablement réduite.



Ci-dessous, 1997. J'ai fait un zoom sur une partie importante du site : le lac. je ne suis pas entièrement sûr que le lac soit rempli sur cette image, mais une chose est certaine, c'est qu'il a cette forme aujourd'hui. Quelque chose me dit que le manoir devait encore être habité à cette époque sinon on aurait pas pris la peine de créer un grand lac d'agrément juste à coté.



Ci-dessous, 1999. Le lac est bien visible, mais impossible de dire si le manoir est abandonné ou pas. La ferme en bas à droite de l'image, elle, est complètement délaissée (bien qu'elle paraisse encore active en urbex-manoir-gammadion-2016).



Ci-dessous, deux vues trouvées sur Google Earth permettant de voir un peu à quoi ressemble cette magnifique demeure d'en haut. Si le lieu semble clairement délaissé en 2014, on dirait qu'il était encore occupé en 2009. La probable date d'abandon ?



Le Manoir Gammadion subit un incendie fin 2018. Ci-dessous, une photo du bâtiment faite en décembre 2019. Photo tirée du reportage Urbex Session. (Attention, le texte sur ce site est fictif.)



Ci-dessous le lieu en 2022. Tous les accès ayant été fermés (parpaings partout) le lieu est désormais inaccessible, et pour ce qu'il y a à voir à l'intérieur, il serait ridicule de tenter toute escalade ou autre. Seul le drone permet un peu d'explorer le lieu d'en haut...
















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