Important : Pour des raisons de confidentialité, de conservation, de sécurité (etc) je ne donnerais pas la localisation de cet endroit. Merci de votre compréhension.


Voici un lieu que j’avais depuis des années sur ma carte, et que je pensais complètement inintéressant après avoir lu ou entendu différents commentaires : la papeterie avait été incendiée, dévastée, dégradée etc. A l’occasion d’un road trip avec des amis, venu au départ juste pour «constater les dégâts» puis nous diriger vers un autre endroit à explorer, j’eux le plaisir de voir, une fois entré, que le site était en fait particulièrement intéressant ! Pour autant, la visite ne fut pas sans un certain stress, car si l’usine est bel et bien «en l’état» abandonnée, elle se trouve sur le site actif d’une entreprise qui stocke divers matériaux autour de la papeterie. Certains éléments sont d’ailleurs stockés dans une partie de l’usine, que nous n’avons pas visité, nous intéressant juste à la zone abandonnée de l’ancienne papeterie.

La visite commence par une grande salle technique que je regrette de ne pas avoir plus documenté tant elle est chouette avec ce plafond vouté et tous ces tuyaux. Quelque pas plus loin, je découvre différentes pièces à la fonction inconnue. Au sol, plein de poussière, un calendrier daté de 1998, sûrement la période à laquelle la papeterie ferma ses portes ? Si nous constatons des dégradations ici et là (les bureaux en vrac sont une constante dans l’exploration urbaine) je suis surpris par le peu de tags présents. Et aussi heureux de découvrir différents points de vue plutôt photogéniques. Ci-dessous des photos de ce début de visite :





















Après avoir poussé une porte, quelle n’est pas ma surprise de découvrir une immense salle qui (à priori) devait contenir l’immense machine servant à fabriquer les rouleaux de papier. Je précis bien «à priori» car je ne connais rien dans ce domaine, et ne peut que m’imaginer à quoi servaient telles ou telles pièces. N’hésitez pas à m’écrire si vous avez des informations. M’approchant lentement de ce qui reste du mastodonte de métal je tombe sur une table d’écolier, et plus loin un lit d’hôpital. Moi qui pensais (après avoir repéré le site de l’extérieur) que seulement l’extérieur du site était utilisé pour stocké pour entreposer du matériel de btp, j’ai une petite angoisse... Mieux vaut ne pas rester dans cette zone. Le temps de documenter la pièce je reviens sur mes pas et gravit les marches d’un escalier me menant au niveau supérieur.














La visite de l’étage est une visite de site industriel comme je les adore, surtout ce jour-là avec ce grand soleil créant des tâches lumineuses à certains endroits. Pour autant, il ne faut pas oublier de rester sur ses gardes : l’intérieur de la papeterie est particulièrement dangereux avec tous ces trous et ces recoins sombres (malgré le grand soleil) qui donnent accès à d’anciennes cuves d’où l’on ne pourrait pas remonter en cas de chute... Plus d’un fois dans cette partie de l’usine j’ai renoncé à prendre certains clichés, l’opération étant trop périlleuse. On a beau se dire que le béton est un matériau solide, c’est tout de même toujours aussi stressant d’évoluer dans un lieu aussi fissuré par endroits, et où chaque rambarde rouillée et n’offre que peu de sécurité. Par endroits une certaine sérénité est tout de même possible, comme dans cette pièce abritant encore différentes armoires électriques où l’on peut lire d’obscures et jolies inscriptions telles que «PULPEUR», «PULPER», «AGI CVI» ou «FIBRES COURTES».



























Quelques instants plus tard je découvre une jolie salle au plafond vouté dans laquelle de nombreux détails accrochent mon regard : la machinerie moussue, une sorte de balance bleue, de chatoyants boutons sur les condensateurs, et de splendides aiguilles un peu partout, dont une de la marque «ARCA / FOURNIER» particulièrement jolie avec son écriture Art Nouveau. Coup de cœur aussi pour cette inscription au Tippex précisant «CHAMBRE de ROUE», et que dire du manomètre indiquant «Pression sous assiette / Pression sous piston» ? Mais le plus beau c’est probablement cet autocollant précisant que «même le 110V (volts) peut tuer» avec cette tête de mort rouges (et ses os) devenant un éclair jaune et blanc.























Ci-dessous d’autres choses vues dans la pièce juste à côté. Le livre OSS 117 date de 1973. Que fait-il ici ? J’imagine bien un ouvrier le feuilletant durant sa pause déjeuner. Aujourd’hui, après les trois films humoristiques sortis au cinéma, ce doit être une expérience étrange que de lire un OSS 117 écrit au premier degré…











Ci-dessous une photo de Guillaume et Aude, qui étaient avec moi lors de cette visite, et qui n’ont pas du tout posé pour cette photo ! Je me suis retourné et je les ai vu dans cette position, je leur ai juste demandé de ne pas bouger.

Revenant sur mes pas je gravis les marches d’un petit escalier et découvre un nouveau niveau presqu’entièrement vide. Probablement car il devait servir de stockage vu le grand monte-charge ? Aujourd’hui ce sont de grands espaces vides qui s’offrent au regard. Ici et là, quelques tags, des flaques, un peu de matériel, et à l’extrémité d’une pièce un accès au toit avec vue sur la cheminée. Une heure et trente minutes ont passé… La visite est-elle terminée ? On dirait bien que oui. Rangeant mon matériel je rejoins mes camarades d’exploration, et nous sortons sans encombre de la silencieuse papeterie.