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Important : Pour des raisons de confidentialité, de conservation, de sécurité (etc) je ne donnerais pas la localisation de cet endroit. Merci de votre compréhension. |
Cafarnaom avait déjà exploré cette étrange cité, mais pas en entier. Sur les trois bâtiments composant la «Cité Solitude» (telle qu’elle est nommée sur son site) il n’en avait visité qu’un seul. C’est lors d’un road trip que j’eus l’occasion de la visiter à mon tour, guidé par mon camarade d’exploration qui allait pouvoir découvrir les deux autres bâtiments qu’ils n’avait pas exploré. Si sur Google Maps le trio de bâtiments semble loin de tout, ce n’est en réalité géographiquement pas tellement le cas une fois sur place. Enfin, oui et non... Il y a un hôpital en activité à un peu plus de deux cent mètres exactement, et une petite ferme pas loin (qui a l’air abandonnée) à un plus de cent mètres. Mais ça c’est pour la géographie. Parce qu’une fois face aux trois bâtiments, il y a une réelle ambiance de solitude, de mélancolie et de fin du monde. Bon, ok, le jour de notre visite la météo pluvieuse doit jouer un peu, c’est vrai... Mais, quand même, on se pose la question : qu’est-ce qui fait que ces trois immeuble d’habitations à loyer modéré ont été construits là, à deux cent mètres d’un hôpital ? Cafarnaom m’informe qu’il a déjà fait plusieurs recherches et son constat est formel : les trois immeubles n’ont rien à voir avec l’hôpital. Il ne s’agit pas de logement de personnel. Alors qui vivait donc ici ? C’est un mystère, car hormis l’hôpital et la petite ferme, il n’y a rien d’autre à proximité de l’insolite cité. La première ville (enfin, le premier village) est à cinq kilomètres. Une fois garés sur place, derrière un des immeubles et à l’abri des regards de tout véhicule passant à côté, nous nous dirigeons vers le bâtiment situé le plus au sud… Entrer n’est pas bien compliqué, la porte du hall est grande ouverte. Et bien que l’endroit soit vraiment reculé, je suis très surpris de découvrir un lieu que le vandalisme n’a pas épargné : boites aux lettres défoncées, courrier éparpillé, tags… Voir cela au milieu de la campagne, c’est aussi triste que fascinant. Qui peut donc venir ici ? Petite curiosité dans une des boites aux lettres : quelqu’un y a déposé un mignon petit bol pouvant aller au micro-ondes. La visite commence alors, et elle n’est pas (il faut bien le reconnaitre) la plus originale du monde : escalier, premier appartement, deuxième appartement, escalier, troisième appartement etc. Pour autant, ce qu’on trouve encore dans certaines pièces est intéressant,
car ça change selon les logements : ici une chambre d’enfant avec
un papier peint parsemé d’avions en tous genres, là une chambre de
personne âgée avec de nombreuses boites de médicaments au sol… Toute
une diversité de vies aujourd’hui disparues. Par moments des portes
claquent. Il faut dire que, les fenêtres étant presque toutes brisées,
à la moindre ouverture de porte Cafarnaom
et moi créons des courants d’air, entrainant de nombreux claquement
de portes qui s’avèrent pour le moins stressants. Pas si sereine que
ça cette cité perdue ! Ci-dessous des photos prises dans le premier
bâtiment : |
Le temps de redescendre les escaliers, Cafarnaom et moi nous dirigeons vers le deuxième (celui du milieu), celui qu’il avait déjà visité lors de sa première visite. Avant d’y entrer je prends une photo du bâtiment dont nous venons de sortir, puis m’engouffre dans le suivant. Ici, pas grand-chose à dire de nouveau par rapport au premier bâtiment. Hormis l’agencement des appartements, tout est similaire : des pièces vides où gisent encore (parfois) de rares documents, témoins de la vie passée qui eut lieu ici. Quelques tags, du lierre, du papier peint, des dégradations… Pas grand-chose à dire si ce n’est que c’est toujours aussi émouvant de tomber sur des choses que l’on a connu ou vécu, comme cet autocollant Pif «J’aime les animaux» ou ce VSD spécial Coupe du Monde 1998. Fin de la visite du deuxième bâtiment ! Ci-dessous, les photos prises à l’intérieur : |
Une fois sortis du deuxième bâtiment, c’est en toute logique que nous nous dirigeons vers le troisième et dernier bâtiment de la cité. Pour commencer, une photo prise depuis ce troisième bâtiment, et montrant les deux que nous venons d’explorer : |
Là encore, la visite n’est pas si exceptionnelle que ça en terme d’architecture, mais c’est vraiment intéressant de découvrir ces ambiances si différentes les unes des autres selon les logements. Les différents papiers peints décrivent des vies différentes : ici, des fleurs, plus loin, des cerfs et des biches, à un endroit une magnifique photo de torrent vraiment sympa, et enfin, dans une chambre d’enfant, des Pierrot ! L’ambiance mélancolique de ce site me donne envie de lui donner le nom de ce personnage quasiment toujours représenté en train de pleurer. Ici, l’analogie est encore plus criante du fait que les trois bâtiments composant la cité n’ont (littéralement) plus de feu : plus de chauffage, et plus de vie. La visite de ce dernier bâtiment se termine comme elle a commencé : en prenant en photos les deux autres bâtiments. Mais d’un peu plus haut cette fois. |
Après un peu plus d’une heure à crapahuter dans l’étrange cité, je sors le drone et documente le lieu que nous venons de visiter. Pour l’anecdote, les clichés ci-dessous ont été pris en contrôlant le drone bien au chaud, installé dans la voiture de Cafarnaom. |
Quelle est l’histoire de cette curieuse cité ? Et bien, si je me fie aux recherches de Cafarnaom : rien. Aucun site n’en parle, alors que son abandon n’a pas l’air si vieux que ça. Construite au début des années 60, le site semble avoir été déserté entre 2002 et 2008. Ci-dessous des vues aériennes allant de 1961 à 2022. |