Important : Pour des raisons de confidentialité, de conservation, de sécurité (etc) je ne donnerais pas la localisation de cet endroit. Merci de votre compréhension.


Aout 2015. C’est le souvenir d’enfance de ma compagne qui m’a incité à aller visiter ce lieu. Elle me parle d’un immense parc aquatique où elle se rendait régulièrement avec ses parents dans les années 90 au sud de Lisbonne. Elle ne sait pas si l’endroit est toujours ouvert, ou même existe encore. Ensemble Google Earth pour voir ce qu’il en est. Quelques clics plus tard, nous découvrons le site : celui-ci semble à l’abandon. Après une rapide recherche nous apprenons qu’il a fermé ses portes au milieu des années 90, soit très peu de temps après qu’elle y soit allée. Puisque nous allons en vacances à Lisbonne dans quelques mois, pourquoi ne pas tenter de l’explorer un matin avant d’aller à la plage ?

Quelques mois plus tard, nous voici dans l’avion nous menant à Lisbonne. Sujet au vertige, j’ai pourtant choisi la place près du hublot car j’ai vu que le parc aquatique était situé à une cinquantaine de kilomètres au sud de la capitale portugaise. Avec de la chance, au moment où l’avion amorcera son atterrissage, il passera au-dessus de l’ancien parc aquatique, ou pas loin... Et c’est le cas ! Ayant préparé mon appareil photo, je prends deux rapides photos du parc vu depuis les airs. L’image n’est clairement pas aussi belle que celle qu’on pourrait faire avec un drone aujourd’hui, mais la voici tout de même. Une fois l’avion atterri, les vacances commencent, avec sur le planning un créneau réservé à la visite de l’ancien parc…

Venus par l’autoroute, nous passons devant le parc et constatons que ce ne serait pas discret de se garer pile devant. Il n’y a personne dans les environs mais quand même, ça ne coute rien de garer la voiture de location plus loin… Une fois sortis, je gare notre véhicule dans la première rue que je vois, puis nous en sortons. Nous nous mettons en route, et, chose insolite, notre chemin vers le parc aquatique nous fait passer le long d’un cimetière. Curieux hasard pour aller voir les restes d’un ancien parc mort depuis presque une dizaine d’années (en 2015).

Un long grillage ceinture le parc aquatique abandonné. Lentement, nous en faisons le tour pour trouver un passage, et force est de constater que les accès ne manquent pas. Un peu partout, des trous ont été pratiqués par des visiteurs précédents. Plus qu’à entrer, en faisant attention aux chardons qui ont envahi le terrain... Traverser cette végétation de ronces et d’épineux en tous genres est assez pénible, surtout sous ce soleil de plomb. Quelques pas plus loin j’aperçois les installations plutôt en piteux état.








D’immenses bassins vides sont toujours là, silencieux. Un grand toboggan gris aussi, ainsi que quelques autres, plus petit, envahis de ronces. C’est tout ce qu’il reste de ce la base de loisirs. J’imagine les enfants dévalant les pentes de ces rampes abruptes depuis le sommet de la colline. Sept ou huit toboggans, aujourd’hui complètement asséchés, accolés les uns aux autres où les cris de joie et de peur devaient fuser à chaque descente avant l’atterrissage dans une piscine à coup de grands «plouf».













Au bord du plus grand bassin, un escalier en colimaçon permettait de s’élever dans les airs avant la grande descente dans l’eau. De ce toboggan, il ne reste plus que les marches en béton accrochées à un mât central. On dirait presque une sculpture contemporaine ! Je ne résiste pas à l’envie de grimper au sommet pour avoir une vue d’ensemble du site. Là encore, je peux entendre les cris des gamins prenant leur courage à deux mains pour s’élancer depuis ces promontoires vertigineux.

























La visite continue en explorant une petite cabane où quelques toboggans ont été entreposés là à la va vite. Rien de bien intéressant. Je continue et arrive à l’autre extrémité du parc, où je peux enfin voir de mes yeux les toboggans bleus aperçus depuis l’avion deux jours plus tôt. En chemin, je prends le temps de documenter ce qui reste (c’est-à-dire pas grand-chose). Et c’est avec ces derniers clichés que prend fin l’exploration de l’ancien parc aquatique. Une visite rapide, pas forcément la plus intéressante du monde, mais je garderais longtemps en mémoire les toboggans, et le mât en colimaçon, toujours là.











Retour en France, quelques jours plus tard. Ma compagne ayant fréquenté ce parc avec ses parents, je lui demande si par hasard ses parents auraient des photos de leurs sorties dans cet espace de loisirs. C’est toujours sympa de trouver des archives de lieux abandonnés au temps de leur activité. Contre toute attente, son père m'apprends qu'il a n'a pas de photos, mais il a mieux : il a filmé tous ces moments en famille ! Mettant la cassette vidéo dans un magnétoscope relié à mon ordinateur, le parc ressuscite soudainement. Un vrai voyage dans le temps. Ci-dessous des captures réalisées à partir d’une vidéo tournée en 1996 :















Ci-dessous le dessin réalisé pour le livre «Urbex Europe» :

Ouvert à la fin des années quatre-vingt, cet immense parc d’une quinzaine hectares était à l’époque le plus grand parc aquatique jamais construit au Portugal. Doté de nombreux équipements (toboggans, salle de musculation etc), il était fréquenté par des milliers de Portugais. Un accident mortel dans un autre parc de loisirs au début des années 90 imposera de nouvelles normes de sécurité. Trop coûteuses à mettre en place, le parc fermera ses portes quelques années plus tard, en 1996, soit la même année où ma compagne s’y rendit avec sa famille. Ci-dessous des vues aériennes allant de 2001 à 2024 :