Curieuse visite que celle-là. Le lieu est assez reculé pour que nous n'entendions (comme souvent) aucun bruit autour de nous. Le silence parfait ponctué de quelques sons de voitures passant au loin... Autour du site, des champs jaunes et verts à perte de vue. Idéal pour une exploration en toute tranquillité. Le lieu que nous venons visiter était un ancien centre technique. Reste-t-il des choses ? C'est ce que nous allons voir. |
Notre visite commence par un bâtiment qui ressemble à l'ancienne cantine. En faisant le tour, nous constatons que toutes les fenêtres du rez-de-chaussée sont murées. Les choses ont été bien faites pour empêcher l'intrusion d'éventuels visiteurs. Bien faites sauf à un endroit qui nous permet d'accéder à ce qui était bel et bien la cantine. La grande pièce que nous découvrons sert de petit squat pour les jeunes du coin. Piste de skate, canapé, restes de bouteilles, le lieu a une sympathique deuxième vie. |
Un trou dans un mur
de parpaings permet de jeter un coup d'oeil furtif à ce qui reste
des cuisines : rien. Un petit passage juste à coté
permet d'y accéder, et ainsi visiter la maison attachée
au bâtiment. A l'étage, des pièces vides et taguées
n'offrent pas un spectacle des plus fascinants. |
Par une des fenêtres,
on aperçoit le clou du spectacle de cette visite, mais ce clou
sera-t-il visitable ? J'en doute fortement, mais sait-on jamais,
peut-être que oui ? |
Nous nous dirigeons
vers la suite en passant vers un tout petit local technique sans grand
intérêt à part un détail intéressant
accroché sur la porte.. Je me demande à quoi servait cet
étrange panneau constellé d'horaires (voir ci-dessous).
Peut-être un lien avec le terrain de tennis et de basket situés
juste à coté (et inaccessibles). Un détail frappe
en progressant : absence total de tags sur l'extérieur des
bâtiments. Un peu comme si nous arrivions juste après que
le site ait été fermé et que personne n'y soit
passé. Le tout dans un silence incroyablement paisible. |
Le parking est désert.
Au fond de la cabane du vigile que nous découvrons, un boitier
avec une lumière verte. Nous sommes le week-end, le vigile ne
doit pas travailler aujourd'hui ? En s'approchant de la grille je repère
un téléphone hors d'usage. Un petit coup d'oeil à
travers la grille permet de voir un bâtiment de briques rouges
encore actif au loin, à environ cinq cent mètres. Le vieux
téléphone sert peut-être à y passer un coup
de fil ? Je n'ose pas le décrocher. Nous continuons notre visite
en notant de bien de ne pas aller voir de plus près ce bâtiment
encore en activité... |
Nous pénétrons dans un autre bâtiment, visiblement lui aussi à l'abandon depuis quelque temps. Ici, les tagueurs et autres vandales se sont lâchés. Il faut dire que le terrain de jeu est au top : de grandes pièces pour y faire absolument ce que l'on veut. Quelques tags sans intérêt côtoient de jolis grafs et autres inscriptions éloquentes. Au hasard d'un couloir je remarque un autocollant indiquant que le site est surveillé. Pas aujourd'hui en tout cas. Ni vigile, ni alarme, ni rien. |
Dans un des nombreux couloirs, une lumière m'attire soudain : jaune et très lumineuse, elle ressort bien au milieu des autres pièces bleues. Je pense au livre «Le Mystère de la Chambre Jaune» et entre dans cette pièce, l'ancienne salle de pause ? |
Cette pièce très lumineuse dénote fortement du reste du bâtiment de part son incroyable propreté comparé au reste : ni graf, ni tag, ni inscription. La pièce est-elle trop belle pour la gâcher avec des bombes de peintures ? |
La visite continue :
pièces vides, pièces vides, pièces vides, des bureaux,
puis un local technique pas complètement désossé
(il reste pourtant encore des câbles ici et là) et dans
un placard, une installation électrique encore fonctionnelle,
du moins si j'en crois une petite lumière allumée. Que
se passerait-il si on touchait un peu à tout ça ?
Aucune idée. Pourquoi est-ce que les visiteurs nous ayant précédé
n'y ont pas touché ? Aucune idée. Probablement pour
ne pas alerter quelqu'un ailleurs qui pense que tout continue de fonctionner ?
Mystère. |
Nous sortons de ce bâtiment aux mille tags et grafs pour nous diriger vers un autre bâtiment, malheureusement très bien muré, rez-de-chaussée comme étage. Impossible d'y pénétrer. Pour nous consoler, nous nous disons que nous ne devons pas rater grand-chose si dedans c'est comme ce que nous avons vu juste avant : des pièces vides, et pour le coup complètement sombres� Ce bâtiment abritait les appartements du personnel travaillant sur le site. Derrière on trouve des jeux pour enfants perdus au milieu des orties. |
Nous arrivons alors à la fameuse tour aperçue un peu plus haut. Nous ne nous faisons pas trop de films en la voyant : «Elle est forcément encore active, personne ne laisserait un truc pareil ouvert.» Et c'est avec une certaine résignation que nous constatons qu'effectivement, il est, primo, impossible d'y monter, secundo, la tour est active. Dommage, la vue aurait été très sympa de là-haut. |
Retour vers l'entrée
du site. Nous repassons devant la cantine, puis remarquons un
bâtiment que nous avons négligé. La visite se
fait de manière très facile, l'entrée étant
largement ouverte. A l'intérieur, de maigres traces d'activité... |
Rien de très fantastique à part une intrigante verrière située dans l'escalier principal. Au travers de cette dernière, je remarque un grenier. Un grenier qui pourrait peut-être abriter des choses intéressantes. Problème : aucun escalier ne mène au grenier. Il semble que le seul moyen d'y accéder soit de trouver une grande échelle et de l'apposer contre le mur proche de cette verrière. Ce sera pour une autre fois. |
Et c'est sur cette impression d'inachevé (la tour, le grenier) que se termine cette visite particulière. Mais l'exploration urbaine c'est souvent ça, et je garde de cette visite un excellent souvenir de lieu hors du temps et ensoleillé. |