Important : Pour des raisons de confidentialité, de conservation, de sécurité (etc) je ne donnerais pas la localisation de cet endroit. Merci de votre compréhension.


Voici un lieu découvert par Cafarnaom. Je me souviens parfaitement de ce qu’il m’avait dit lorsque nous étions en train de prévoir quels lieux visiter lors de notre road-trip quelque part en France : «Regarde, j’ai repéré une sorte de grand entrepôt qui a l’air bien abandonné. Il y a une ruelle qui permet d’accéder à une petite cour. Avec de la chance, par ici on peut accéder à l’intérieur. Si ça se trouve c’est cool, si ça se trouve c’est pas super, mais en tout cas c’est entre tel et tel lieu, donc on peut y passer et jeter un œil...» Pourquoi pas ! L’inconnue avec cet entrepôt, outre la possibilité de le visiter, c’était ce que l’on trouverait dedans. Est-ce que ça serait intéressant ? Photogénique ? Insolite ? On ne savait rien du lieu, mais au moins c’était sur la route, alors pourquoi pas tenter.

Quelque temps plus tard, une fois sur place, après nous être garés à une centaine de mètres, nous nous approchons du site, guettant un moyen d’accès. L’accès à la cour n’est pas bien compliqué, mais une fois dedans, y’aurait-il moyen d’accéder à l’usine ? Réponse rapide : non. Par contre, les deux immeubles sont ouverts. Le premier, vide, a subi un incendie, et n’est pas bien intéressant à documenter. Le deuxième, par contre, bien que très tagué et pas mal dégradé, n’est pas si inintéressant que ça. Quelques pièces contiennent même de nombreuses archives abîmées par les intempéries. Juste à côté de ces salles très dangereuses (le plancher est effondré à un endroit) je distingue un coin qui semble être le squat des jeunes du coin.



















Parcourant cet immeuble, deux questions me taraudent : premièrement, est-ce que l’on peut accéder à l’entrepôt depuis le bâtiment où je me situe ? Ça serait pas mal car pour le moment aucun accès ne semble possible. Deuxième question : si l’on peut accéder à l’entrepôt depuis l’immeuble, vu que celui-ci est très tagué, est-ce que l’entrepôt sera dans le même état ? C’est alors avec soulagement que Cafarnaom et moi découvrons à l’avant-dernier étage une simple porte permettant d’accéder à l’entrepôt. Ouf ! Nous pouvons alors nous mettre à documenter une zone qui semble vraiment ancienne : les murs semblent très vieux par endroits, et plusieurs questions nous viennent : sommes-nous dans un entrepôt ou une usine ? Un peu partout, des objets semblent indiquer une activité passée. C’était donc à priori une usine. Du moins à cet endroit du site.









Nos pas nous mènent vers une partie un peu plus moderne. Un peu partout, du mobilier mais aussi de très nombreux objets semblent indiquer que cette zone est un grand stockage. Mais qui stocke tout cela ici ? Aucune idée tellement les objets sont différents les uns des autres : des sapins décoratifs côtoient un babyfoot qui côtoient de vieux postes radio qui côtoient des cartons remplis d’objets que l’on trouverait dans un vide grenier de chambre d’enfant… Qui donc a entreposé tout cela ici ? A ce stade-là de la visite, une chose est sûre : si ce lieu ne semble pas forcément intéressant d’un point de vue historique ou architectural, je dois avouer que jamais je n’en ai jamais visité de semblable.

























Un peu plus loin, nous découvrons un premier hall baigné d’une lumière orangée particulièrement seventies. Dans cette partie du lieu, rebelote, nous tombons sur d’innombrables objets tous plus différents les uns que les autres. Mais cette fois-ci il s’agit d’objets à priori stockés ici par la Mairie de la ville où est situé l’entrepôt. A un moment Cafarnaom et moi nous demandons si nous sommes vraiment dans un lieu abandonné (vu que la Mairie semble l’utiliser) puis nous nous souvenons de l’immeuble par lequel nous sommes entrés, de l’ancienneté des objets stockés, du fait que plus personne ne semble venir ici : pas de doute, nous sommes bien dans un lieu déserté. Des cartons décrépis remplis de livres (bien abîmés) trônent éparpillés au sol à côté d’une silhouette en bois de Tintin, puis plus loin c’est un soldat de 14-18 (semblant lui aussi être dessiné par Hergé, d’ailleurs) qui nous sourit paisiblement. Tout simplement étonnant.





















La suite de la visite passe par les toilettes de l’ancienne usine. Quelques trous dans la toiture ont fait que de nombreuses fougères s’y sont développées, nous les apercevons au loin, juste derrière à côté d’une silhouette en bois de Maléfice (et son corbeau). Même si ce n’est pas la partie la plus intéressante du site, j’aime bien ces toilettes. Il n’y a rien de plus «urbex» que ces carreaux verdis par les intempéries, sur lesquels la végétation pousse tranquillement. Du gris, du rose, du vert, belle ambiance. Alors que je prends des photos je remarque un autre soldat de 14-18, posé là. Très probablement une mise en scène.







Après ce petit arrêt aux toilettes, Cafarnaom et moi nous promenons dans deux immenses halls complètement vides. Le contraste avec ce que nous avons vu quelques minutes plus tôt est saisissant. Ici, point d’objets, mais de grandes et belles perspectives typiques de celles que l’on peut contempler dans les lieux industriels. Mais ici, comparé à d’autres sites que j’ai pu explorer par le passé, très peu de tags. Très peu de tags alors que la maison qui permet d’accéder à cette usine, elle, en est constellée. Alors pourquoi ne pas se lâcher ici ? Je n’en ai aucune idée. Ci-dessous des photos de cette partie qui constitue la fin de cette visite.















Fatigués après une visite aussi longue que surprenante, nous nous dirigeons vers une petite porte menant à un grand escalier. Descendant les marches, nous nous demandons si celui-ci nous permettra d’atteindre un point de sortie. Malheureusement tout est bien fermé, impossible de revenir à la cour par laquelle nous sommes entrés. Marche arrière, nous remontons les marches, traversons les grands halls, accédons à nouveau dans l’immeuble exploré en début de visite, puis regagnons le monde «réel».

Durant le retour en voiture, je me remémore ce que nous venons d’explorer, et je crois bien que jamais je n’ai visité un lieu aussi atypique. Le premier immeuble brûlé (que je n’ai pas jugé utile de prendre en photo) le deuxième tagué et dangereux, les halls, les objets un peu partout, les fougères dans les toilettes, Tintin, les deux soldat de 14-18… Pas mal pour ce que Cafarnaom pensait être «un simple entrepôt» !





Si cette visite vous a plu, n’hésitez pas à aller voir le reportage de Cafarnaom !

Ci-dessous le site en 1960, 1970, 1975 et 2012 :