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Important : Pour des raisons de confidentialité, de conservation, de sécurité (etc) je ne donnerais pas la localisation de cet endroit. Merci de votre compréhension. |
Lorsque
j'ai vu des photos de ce lieu pour la première fois, je me suis
empressé de trouver un créneau pour m'y rendre. Visiter
un chapiteau à l'abandon était une chose à ne surtout
pas laisser passer, surtout vu son relatif bon état. Je m'y suis
rendu deux fois, et lors de ces deux visites la météo
était quasiment la même, du coup j'ai mixé ces deux
promenades en une seule, que je vous propose de découvrir ci-dessous.
Ce matin, il fait bigrement froid et une petite pluie fine tombe sur la campagne. Petite, mais gênante juste comme il faut. Mes pas me font passer le long d’un champ gelé où règne un silence presque mortuaire. Les arbres et les plantes sont également figés sous une fine couche de givre. Je passe devant un tas de fumier encore tout fumant. Est-ce car il a été déposé là récemment ou juste la différence de température ? Je ne sais pas trop. L'avantage de cette fine couche de givre, c'est que les chemins boueux le sont un peu moins. Le sol craque un peu sous mes pas, que ce soit sur un chemin de terre parsemé de flaques de glace, ou en marchant dans l'herbe. Autre avantage : se rendre dans un lieu pareil par ce temps implique qu'à priori je ne vais croiser personne sur place. Enfin, j’espère ? |
Le
chapiteau est-il gardé ? Je ne peux pas donner la réponse
pour des raisons de confidentialité et de conservation, mais
je ne vous cache pas que j'ai une certaine appréhension au moment
de pénétrer sur le terrain. Scrutant la zone de gauche
à droite, je reste un petit moment à observer un peu partout
afin d'être sûr que je ne vais pas être repéré.
A un moment j'ai l’impression que quelqu’un me fixe au loin,
mais heureusement je me trompe : la couleur de mes vêtements joue
probablement pour moi, étant habillé tout en kaki et planqué
derrière des buissons de ronces. A une centaine de mètres,
derrière les plantes gelées, derrière les barbelés
glacés, derrière l’interdit, la silhouette du chapiteau
se dessine… |
Après
avoir patienté quelques instants, je sens que mon créneau
est là, et m’empresse de pénétrer sur le
terrain. Courant le plus vite possible en essayant de ne pas me vautrer
dans la boue glaciale, je m’introduit sous le grand chapiteau,
à l'abri de cette surveillance particulière dont je ne
peux pas trop parler, mais surtout protégé de la pluie,
ce qui est un immense soulagement. Sortant mon thermos, je me planque
derrière une estrade et me sers un petit thé histoire
de me réchauffer. |
Ci-dessous,
voici l'entrée du chapiteau (qui en possède plusieurs).
Cette entrée est la plus évidente. Bien ouverte, bien
voyante, elle donne sur l'intérieur du chapiteau, qui ne possède
(presque) aucun recoin pour se cacher : si jamais quelqu'un venait à
entrer, il n'aurait aucun mal à me repérer. C'est donc
avec un léger stress que je commence à faire mes photos,
scrutant en permanence cette entrée du chapiteau, essayant de
voir si quelqu'un ne vas pas entrer pour me cueillir... |
La
tension se dissipe à mesure que je fais mes photos. Quand on
est préoccupé par le fait de rapporter des images à
peu près potables, on se focalise là-dessus et le stress
disparaît, quel que soit le lieu. J'oublie alors que je suis dans
un endroit interdit, avec surveillance à proximité. Petit
à petit, je peux apprécier la spécificité
du lieu où je me trouve. Je peux ressentir la chance que j'ai
de me trouver au beau milieu d'un chapiteau, et ce sans personne dedans.
Cette sensation est mêlée à une certaine amertume
due au matériel cassé, aux traces de vandalisme, aux objets
traînant ici et là... De toute évidence, des visiteurs
malveillants sont passés là avant moi, mais malgré
ça, le principal est là : je suis sur place ! Photo après
photo, je me rends alors compte que mon appareil n'a pas un angle assez
grand pour embrasser l’immensité de l’endroit. Je
me contente donc de documenter ce que je peux. |
Ci-dessous
des détails du matériel encore présent sur place.
J'imagine que les assiettes cassées devaient déjà
l'être à cause d'un spectacle ? C'est assez fou d'imaginer
les artistes évoluer ici, et que maintenant tout est complètement
silencieux. |
Après
une petite heure passée sur place, il faut bien avouer qu'à
part le fait de se trouver dans un endroit unique en son genre dans
le cadre de l'exploration urbaine, il n'y a pas des masses de choses
à raconter. Levant le nez en l'air, je contemple les pylônes,
j'observe les couleurs au sommet du chapiteau, et je me prends à
me demander depuis quand ce chapiteau est là. Une rapide recherche
une fois chez moi m'apprendra que c'est entre 1994 et 1996 qu'un premier
chapiteau (plus petit) fut établi sur le terrain. Entre 1996
et 1999 fut ajouté un deuxième chapiteau, juste à
coté. Ces deux chapiteaux disparurent dès l'an 2000, et
c'est entre cette année et 2003 que fut installé le chapiteau
actuel (ma visite date de fin 2017). |
La
visite étant terminée, je décide de sortir par
le petit couloir installé à l'autre bout de l'entrée
principale. De nombreux documents sont encore accrochés au mur,
témoignant d'une activité apparemment intense, aujourd'hui
bien éteinte. Je jette un petit coup d'oeil en arrière,
je me dis que les lecteurs ne trouveront pas forcément mon texte
fantastique vu le peu de choses à dire, mais bon, c'est un chapiteau
abandonné, et rien que pour ça je suis heureux d'avoir
bravé le froid et la pluie. Le chapiteau sera-t-il encore là
aux beaux jours pour une visite plus lumineuse et moins humide ? Je
l'espère. Allez, rideau ! |
Comme
vous avez pu le lire en début de page, cette visite est un mélange
de deux visites, réalisées à deux semaines d'intervalles.
Un petit coucou à Tiski
qui m'accompagnait lors de cette visite, à l'explorateur que
nous avons croisé ce jour-là, à Yann
et sa bande croisés rapidement, ainsi qu'à Pierre
(Site)
que j'ai croisé lors de ma deuxième visite. Cliquez sur
les images ci-dessous pour découvrir leurs albums concernant
ce lieu fascinant. |