Important : Pour des raisons de confidentialité, de conservation, de sécurité (etc) je ne donnerais pas la localisation de cet endroit. Merci de votre compréhension.


Voici un site industriel (minier, pour être précis) qui fut vraiment chouette à visiter malgré la pluie. Très facile d’accès et à l’abandon depuis de nombreuses années, nous nous doutions que nous trouverions un lieu vide, tagué et vandalisé. Mais ce n’était pas ça l’important : l’important ce sont les beaux volumes que nous comptions explorer, et pour cela ce site est fantastique. Tellement photogénique qu’à peine arrivée je décide (chose que je n’avais jamais fait avant) de faire toutes mes photos avec le drone. Par la suite, certains clichés seront tout de même pris à l’appareil photo pour mieux saisir certaines ambiances ou détails. Le reportage présenté sur cette page est donc un mélange de photos prises au drone et à l’appareil photo.

La visite débute par une courte déambulation dans de grands espaces à la fonction inconnue. Au risque de me répéter à chaque visite de site industriel, c’est justement ce qui me plait dans ce genre de lieu : ne pas savoir à quoi servait telle ou telle salle… Le cerveau travaille, imagine, fait des hypothèses, quoi de mieux que de se poser des questions (et d’en avoir par la suite en effectuant des recherches) ?













Quelques instants plus tard après avoir gravi les marches incertaines menant au premier étage d’un autre bâtiment à la fonction toute aussi mystérieuse, je découvre le plus beau point de vue du site, celui qui m’a motivé à venir. Admirez-moi (ci-dessous) cette fabuleuse cathédrale industrielle ! Que se passait-il ici ? Je n’en ai pas la moindre idée, c’est si le début de la visite m’avait rempli de joie (vis-à-vis de la fonction inconnue des espaces visités) je suis ici encore plus aux anges car on est véritablement sur une autre planète, ou quasiment dans une ruine de film de science-fiction. Quelle perspective ! Quelle profondeur ! Tout occupé à prendre mes clichés je n’oublie cependant pas la dangerosité de la pièce où je me trouve : on pourrait très facilement se blesser (voire mourir) en chutant au milieu de la pièce. Merci le drone de me permettre de prendre des clichés sans prendre aucun risque !

















La suite de la visite est pleine de jolis points de vue même s’ils ne sont pas aussi spectaculaires que la fameuse perspective. Dans un escalier, une jolie paire d’yeux nous épient… Je connais l’expression «les murs ont des oreilles», il faudra mettre cette expression à jour car ils ont désormais également des yeux. Quelques pas plus loin, un autre point de vue sympathique s’offre à nous. Tout aussi dangereux, il n’en est pas moins sublime avec cette vue sur le petit bois entourant une partie du site. Revenant sur mes pas, je tombe amoureux de ces racines poussant à travers les murs (de brique), les faisant (apparemment) tomber en ruine sous la pression. La cerise sur le gâteau de ce tableau on ne peut plus poétique est la découverte de… de cerises justement ! Quoi de plus agréable que de visite un site à l’abandon, silencieux et désolé, et d’y découvrir de mignons petits fruits rouges ?

















La visite étant terminée, je sors le drone et réalise d’autres clichés montrant l’extérieur du site. Si l’endroit avait déjà un petit caractère légèrement lugubre en l’ayant exploré à pied, le voir de haut renforce cette impression. Finalement, si ce charbonnage est vraiment chouette à explorer, je n’arrive pas à me départir d’un léger sentiment d’oppression avec toutes ces sombres fenêtres qui semblent nous épier. Une impression qui disparait aussitôt en cueillant une cerise !

















Un peu d’histoire : le site minier présenté sur cette page fut ouvert en 1916. Pour autant, les bâtiments montrés datent de 1934 (architecture de béton armé avec remplissage de briques). La production de charbon pouvait atteindre jusqu’à 145.000 tonnes, mais celle-ci baissa dans les années 60 (83.000 tonnes en 1963) ce qui entraina la fermeture du site en 1969.

Après la fermeture, plusieurs propriétaires se succèdent, et le site accueille même un zoo entre 1979 et 1982 ! Une casse automobile s’installe également (une fois le zoo parti) sur le site, le polluant gravement. Plus tard, la friche sera même utilisée comme déversoir pour des cadavres de mouton lors de la fête de l’Aïd el-Kebir. En 2017 un projet de reconversion est lancé, mais rien de concret ne semble bouger sur place. A une date indéfinie un des bâtiments est conservé : il sert aujourd’hui à une société spécialisée dans le béton. Ci-dessous une photo du site au début du XXème siècle.