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Voici un sanatorium à l’abandon visité en Mars 2017 à l’occasion de différentes visites en Europe, compilées dans mon deuxième livre, «Urbex Europe», sorti en 2019. Remarque : si je donne le vrai nom et la localisation de ce lieu, c’est car il fut démoli en Mars 2024. Il ne sert donc à rien de tenter d’aller le visiter. Situé à une heure au nord de Madrid, à Navacerrada (Sierra de Guadarrama), le Sanatorium de la Barranca («Sanatorio de la Barranca» en Espagnol) fut construit au tout début des années 40. A l’époque, c’était un lieu où l’on traitait différentes maladies telles que la tuberculose, la lèpre, la polio, la fibrose ou le cancer du poumon. A partir d’une période que je n’ai pas pu déterminer le site s’est alors transformé en hôpital psychiatrique, portant le nom de «Hospital del Santo Ángel», avant de fermer ses portes au milieu des années 90. C’est à ce moment-là qu’il devint un terrain de jeu pour tagueurs, airsofteurs, mais aussi un terrain d’entrainement pour la Police ou les Pompiers. La page Wikipédia (dont est extraite la photo ci-dessous) donne un peu plus d’informations. |
Lors de ma montée en voiture vers le site le ciel est d’un bleu magnifique. Parfait pour les photos. Mais au fur et à mesure que je m’approche, de lourds nuages gris s’amoncèlent. Un orage se prépare-t-il ? Ce serait pas mal pour l’ambiance... Mais où se garer ? Rien de sympa et discret à part un malheureux bas-côté à une centaine de mètres du sanatorium. Ce sera pour le bas-côté ! Je sens quelques gouttes tomber au fur et à mesure que je monte le dénivelé permettant d’accéder à l’enceinte du site. Pas de parapluie, mais pas grave, je serais à l’abri dans le sanatorium. Quelques pas plus loin, zéro mur, zéro grillage, aucun panneau m’interdisant d’entrer : me voilà dans un lieu nullement sécurisé, signe qu’il doit être vide, dégradé et constellé de tags. Pas grave, j’aime quand mon regard se perd dans ces immenses espaces vides. Avant d’entrer je prends le temps de faire quelques photos avec mon téléphone : |
Sortir son matériel photo et commencer à documenter le lieu ? Pas tout de suite. La vue doit être sympa depuis le sommet du bâtiment. Rapidement, j’entre dans la silencieuse bâtisse et avale les marches quatre à quatre afin de pouvoir admirer la vue. Et elle vaut le coup ! Deux photos ci-dessous : |
Je m’apprête alors à sortir mon appareil photo et mon trépied quand j’entends un bruit plus bas, à l’extérieur du sanatorium : une camionnette de pompiers vient de se garer ! Quelle galère, être sur place pile le jour où ils ont un entrainement de prévu, pas de bol ! Et ils ont un chien… Non, deux. Et pas des bichons, des bergers allemands… Bon, restons calme : j’ai sûrement un peu de temps avant qu’ils ne montent dans les étages (si jamais c’est leur idée), autant utiliser ce temps pour documenter le lieu ! Et si jamais ils me cueillent, et bien ils me cueilleront. Après tout je ne pense pas risquer grand-chose en me faisant attraper dans un lieu comme celui-ci, visité par tout le monde depuis des années… Immortalisons sans perdre un instant ces combles si photogéniques ! |
Continuant ma déambulation au dernier niveau du sanatorium, j’arrive sur une petite terrasse. D’ici j’ai une vue sympathique sur le bâtiment, surtout la toiture, pas déplaisante avec ces tuiles en ardoise et les quelques arbustes poussant dessus. Cette terrasse me permet aussi de mieux constater que le lieu a subi des années et des années de dégradations avec ces fenêtres sans vitres, ces tags partout... |
Il est temps de voir ce qui se passe du côté des pompiers arrivés sur place après moi. Depuis une des fenêtres du sanatorium j’ai un excellent point de vue pour les épier discrètement… Je vois que d’autres voitures se sont garées à côté de la camionnette. Je pourrais très bien les prendre en photo de loin mais je ne le fais pas. Pourquoi ? Parce que si jamais je me fais attraper et qu’ils me demandent de montrer mes clichés, le côté paparazzi pourrait jouer contre moi… Je retourne donc à mon activité : photographier les silencieux volumes de l’ancien sanatorium : |
C’est alors qu’un grondement se fait entendre : l’orage éclate ! Depuis que j’étais entré dans le sanatorium j’avais complètement oublié ces innombrables nuages gris qui s’étaient accumulés. Nouveau choc en passant la tête par une des fenêtres : je vois les pompiers, qui jusqu’ici étaient restés à l’extérieur du bâtiment, y entrer pour se mettre à l’abri. Mais aussi sûrement pour pouvoir (enfin) commencer leur entrainement ? Vont-ils se promener un peu partout dans le sanatorium, et me cueillir ? Depuis les fenêtres j’assiste à un vrai déluge, que j’ai très envie d’immortaliser. Mais pas le temps ! Si jamais je me fais attraper par les pompiers, je préfère avoir utilisé ma batterie pour faire des photos plutôt que pour avoir filmé l’orage. Ci-dessous, les photos prises durant l’orage : |
Coup de chance pour moi : une fois l’orage passé je reviens doucement vers l’endroit où étaient entrés les pompiers, et découvre que tout le monde est parti. Soulagé, je peux enfin prendre quelques photos au rez-de-chaussée du bâtiment : |
Quelques minutes plus tard, je constate que cela fait une heure que je suis sur place. Vu l’état du bâtiment, est-ce que ça vaut le coup de rester encore un peu ? Faisant défiler mes clichés sur l’écran de mon appareil photo je sens que j’ai assez de matière, et décide de redescendre vers la voiture. En chemin, je croise de nombreuses bouses de vache un peu partout dans le bâtiment, et repense aux différents panneaux «Attention : Vaches» croisés le long de la route : le sanatorium n’est donc pas visité que par des photographes, des tagueurs ou des pompiers ! Fin de la visite du «Sanatorio de la Barranca», également appelé «Hospital del Santo Ángel», et auquel j’ai donné le nom fictif «Sanatorio de la Tormenta» dans mon livre «Urbex Europe». Ci-dessous le dessin figurant dans le livre : |
Ci-dessous, le sanatorium en 2010, 2015 et 2016 : |
Comme je l’ai écrit en début de page, le sanatorium fut démoli en 2024, car probablement trop dangereux. Ci-dessous des captures tirées d’une vidéo Youtube (archivée) que vous pouvez visionner ici, puis une vue aérienne du lieu en 2024. |