Important : Pour des raisons de confidentialité, de conservation, de sécurité (etc) je ne donnerais pas la localisation de cet endroit. Merci de votre compréhension. |
Les
accès sont variés pour ce château. Décidant
d’être le plus discret possible, je fais un petit tour de
dix minutes pour accéder au bois situé au sud du domaine.
Après avoir enjambé du grillage, des ronces et du lierre,
je me promène dans une forêt qui n’a pas été
entretenue depuis un bon moment. Continuant vers le nord en espérant
trouver un passage, j’arrive finalement à une grande étendue
d’herbe (un jardin à la française dont il ne reste
aujourd’hui plus aucune trace) avec au loin, splendide, le château. |
Coup
de chance, ce jour-là il fait très beau : ciel bleu parfait.
Les bâches installées sur le château se confondent
donc avec le ciel, et ça a quelque chose d’assez magique,
comme si le château était relié au ciel. Des arbustes
poussent sur une des tours, mauvais signe annonçant un état
de dégradation avancée à l’intérieur.
M’approchant, je remarque quelque chose d’assez fou : aucun
tag, rien, alors que le château est (quand on connaît la
géographie du lieu) à la portée de presque tout
le monde. Pourquoi cette absence de tags ? Aucune idée, mais
profitons-en. |
Aucune
porte fermée, aucun cadenas, pénétrer le château
est enfantin. Commençant par la cave, je remarque des travaux
de rénovation qui, semble-t-il, sont à l’arrêt
vu la poussière traînant sur les différents objets
présents sur place : tuyaux, plaques, outils etc. Le lieu est
même en fait assez propre. Dans le sous-sol d’une des deux
tours, une tente indique qu’un sdf a vécu ici. |
Le
sous-sol regorge de vastes souterrains assez haut de plafond (proportionnels
à la grandeur du lieu, en fait) mais complètement vides,
le lieu ayant été vidé durant la rénovation
- et probablement avant par des voleurs, vu la facilité d’accès
du château. Curieusement, pas de traces de murs arrachés
ou de puissant vandalisme. |
Un
petit escalier permet d’accéder au rez-de-chaussée.
La découverte est fort agréable puisque ici aussi, pas
de graf, pas de tag. En fait il y a bien quatre «traces de passage»
faites à la bombe (et dans la même salle), mais ce ne sont
pas des tags, plutôt des injonctions. On lit un «DEGAGER»
(sic), un «PARTER!!!» (re-sic) ainsi que deux étoiles.
Pas de quoi fouetter un chat, mais dommage que ces trucs se situent
dans un bien belle salle comportant encore des rideaux, et surtout,
de jolis angelots. |
Au
plafond et en plein milieu de la pièce, on remarque quelque chose
qu’on va retrouver un peu partout dans le château : des
soutiens. Il semble qu’un effort de conservation ait été
entrepris pour sauver la carcasse du bâtiment. |
La
jolie curiosité du site, ce sont les angelots. Six angelots exactement,
peints directement sur du bois. Il y en (à priori) avait 8 à
l’origine, mais deux ont disparu. Au lieu de laisser deux espaces
vides, une photocopie couleur grandeur nature d’un des 6 angelots
restants a été collée par-dessus les deux angelots
manquants. |
Ci-dessous,
détail sympa : chaque angelot a une tête différente.
Le visage du cinquième ne semble pas avoir été
réalisé par le même artiste (pour rester poli). |
Petite
sortie de deux minutes histoire de prendre la façade nord du
château (je suis entré par la face sud) et direction un
bien bel escalier menant aux étages… |
Ce
grand escalier dessert les deux étages du château. Encore
en bon état (enfin on dirait) l’accès au premier
étage est assez facile. On y découvre de grandes pièces
comportant encore quelques décorations, des soutiens (piliers,
câbles métalliques)… Pas grand-chose d’intéressant. |
L’accès
au deuxième étage est un tout peu flippant : l’escalier
est un rien penché, et semble bien moins solide qu’au rez-de-chaussée.
La montée est assez lente, on s’agrippe pas mal à
la rambarde, on essaye de ne pas trop regarder le trou sur la gauche
(ci-dessous) qui laisse supposer que tout va se casser la gueule pile
quand on va passer) puis on découvre un deuxième étage
bien plus ravagé que le premier. Débris de pierres, de
bois, plantes poussant même le sol : ici il n’y a rien à
faire, le château est foutu. |
Une
fois sorti du château, on passe au-dessus de jolies douves, enfin
des douves qui aujourd’hui sont plutôt une rivière
qui passe par là. En 1750 elles avaient un peu plus de gueule
que ça (voir carte en fin de page). Ces douves, si peu remplies
soient-elles, donnent quand même un petit cachet sympa qui met
en valeur le château.Le niveau change-t-il beaucoup selon les
saisons ? |
M’éloignant
du château, je me dirige vers les communs (écuries) situés
un peu plus loin, et d’où on a un beau point de vue sur
le château |
Les
communs sont décevants (mais bon, c’est pas non plus pour
ça que je suis venu). Un début de rénovation/réhabilitation
semble avoir été entamé, mais arrêté
depuis un petit moment, et surtout, ravagé par de nombreux vols
(cloisons de placo défoncées, tuyaux et câbles arrachés).
Leur grande taille est cependant intéressante, on est très
loin des communs du Domaine des III Colonnes qui paraissent un peu cheap
à coté. |
Je
me dirige vers un petit pont enjambant la rivière. De ce petit
pont (qu’on voit bien sur l’image Google Maps en bas de
page, juste à droite du château) on a un superbe point
de vue sur le château, proprement magnifique. Ci-dessous, une
vue de la rivière quand on a le château dans le dos, et
juste après, la même vue, mais version opposée.
Ce château est décidemment sublime, c’est vraiment
dommage qu’il soit dans un tel état. |
Il
est l’heure de rentrer et je repasse par là où je
suis venu, à savoir la forêt au sud du domaine. Marchant
un peu au hasard, je passe devant un étrange monticule. Un monticule
un peu trop gros pour être un reste d’arbre, et assez régulier
dans sa forme. Faisant le tour par curiosité, je tombe sur… |
Une
entrée ! La grille est fermée, mais coup de chance, aucun
cadenas ni rien. Je lève le verrou simplement, et fais quelque
pas pour découvrir l’intérieur du mystérieux
monticule. Au départ je me dis «Cool, un souterrain ?»
puis je me souviens que j’ai déjà vu ce genre de
structure ailleurs. |
Il
s'agit d'une glacière. Qu’est-ce qu’une glacière
? Wikipédia
: «Une glacière est une installation fixe (creusée
ou bâtie) ou mobile (meuble ou récipient), présentant
des propriétés isothermesgrâce auxquelles elle permet
de maintenir des aliments ou des boissons au froid, ou de stocker de
la glace.» Nous avons ici affaire à une ancienne glacière
fixe servant à stocker des boissons ou de la glace avant l’apparition
des frigidaires/freezers. C’est une bonne surprise d’être
tombé sur ça, je ne l’avais pas du tout vu en arrivant,
je repars du domaine avec une jolie (et mystérieuse) vision.
La pièce se présente comme l'intérieur d'une gigantesque
amphore et fait environ 5 mètres de large. |
Au
plafond, un trou éclaire la pièce (à l’intérieur
de laquelle on ne peut pas descendre sans échelle). Est-ce que
le trou a toujours été là ? Aucune idée,
mais j’imagine la frayeur que ça doit être de grimper
sur le monticule sans savoir ce qu’il y a en-dessous, et que son
pied passe à travers la grille… J’suis content d’avoir
fait le tour. |
Ci-dessous,
un montage du lieu en 1750 comparé au lieu en urbex-chateau-des-angelots-2015. Passez la
souris sur l’image pour faire apparaître la vue actuelle.
On remarque que le domaine possédait de très nombreuses
allées, un beau jardin à la française (beau si
on aime ce genre de jardin). Sur la vue Google, j’ai repassé
en bleu la rivière pour qu’elle soit plus visible (elle
est verte à l’origine, du coup on ne voit rien). |
Cliquez
ici
ou sur l'image ci-dessous pour d'autres photos du lieu par Nicolas
Vieillard. |
Ci-dessous,
assise en tailleur en train de regarder son portable : Orizon
Photography. |